Une tribune pour les luttes

Peuples Solidaires

Mattel traite ses ouvriers chinois comme des jouets
L’exploitation selon Mattel

Je signe l’appel

Article mis en ligne le vendredi 6 décembre 2013

@http://www.liberons-barbie.org/

Je signe : Chine : L’exploitation selon Mattel
http://www.peuples-solidaires.org/je-signe/?appel=13632


L’Humanité :

Une "Barbie ouvrière" contre les mauvais traitements chez Mattel

L’ONG Peuples solidaires soutenue par la CGT lance la mobilisation contre le géant mondial du jouet Mattel et ses sous-traitants chinois, accusés de ne toujours pas respecter les droits des ouvriers qui fabriquent les jouets.

Les deux organisations vont se saisir de la journée des droits de l’Homme consacrée, mardi 10 décembre prochain, au respect des droits au travail, pour mettre la pression sur la multinationale du jouet, à travers le détournement de l’un de ses produits phares. Une "Barbie ouvrière" doit interpeller le groupe à travers des actions dans toute la France (voir les manifestations prévues). Car, souligne Peuples solidaires, "dans son code de conduite, Mattel exige de ses fournisseurs chinois le respect des droits des ouvrières et ouvriers qui fabriquent ses jouets. Mais en même temps, la firme américaine leur impose des prix, des cadences, des délais insoutenables."

L’organisation, qui mobilise contre "les entreprises et gouvernements qui bafouent les droits de l’Homme", a par ailleurs lancé une pétition en ligne "Chine, libérons Barbie, non à l’exploitation destravailleurses et travailleurs par Mattel", qui a recueilli plus de 60.000 signatures.

Le groupe américain avait déjà été mis en cause pour les non-respect des règles sociales par ses sous-traitants chinois en 2012.

Voir la vidéo de AchACT

Un nouveau rapport de l’ONG China Labor Watch, relayé en France par Peuples Solidaires-ActionAid France démontre que ces pratiques n’ont pas cessé en 2013. Les fournisseurs chinois de Mattel font travailler jusqu’à 13 heures par jour leurs salariés, contre un salaire insuffisant pour vivre dignement. ceux-ci s’entassent dans des dortoirs surpeuplés. Ils sont également privés de formation et d’équipement de protection adéquat.

Fraudes

D’avril à septembre 2013, en plein pic de production des jouets de Noël, China Labor Watch a infiltré ses enquêteurs dans six usines chinoises où ils se sont fait embaucher comme ouvriers. Leur rapport d’investigation se fonde sur les violations qu’ils ont eux-mêmes constatées et les témoignages de plus de 300 ouvrières et ouvriers. "En combinant le non-paiement d’heures supplémentaires, des fraudes sur le décompte des heures de travail et le non-paiement des cotisations sociales obligatoires, les fournisseurs de Mattel ont privé les travailleuses et les travailleurs de millions d’euros", accusent les ONG.

Code de bonne conduite en 1997

"Mattel a pleinement connaissance de ces pratiques illégales mais ne prend aucune mesure pour empêcher la fraude sur les salaires et les abus", ajoutent-elles. Les ONG constatent enfin que ces pratiques interviennent malgré l’adoption par la société Mattel en 1997 d’un code de conduite que ses fournisseurs sont supposés respecter. "Depuis plus de 10 ans, des audits commandés par Mattel elle-même ont mis à jour des violations du droit du travail dans les entreprises fabriquant ses jouets. Mais celle-ci n’a pris que peu de mesures correctives significatives et, avec le temps, la transparence sur ces audits s’est dégradée", relève le rapport.

A lire aussi :

Mattel traite ses ouvriers chinois comme des jouets

S.G.


Mattel traite ses ouvriers chinois comme des jouets

http://www.humanite.fr/social-eco/mattel-traite-ses-ouvriers-chinois-comme-des-jouets-510230

Travail forcé, salaires de misère ou mise en danger de ses salariés... L’ONG China labor watch dévoile au moins quinze manquements graves dans les usines de Mattel ou de ses sous-traitants en Chine.

A quelques jours de Noël, l’étude publiée fin novembre et relayée en France par la CGT et Peuples solidaires a de quoi faire réfléchir le consommateur en quête de la dernière poupée Barbie, de Polly pocket ou de jouets pour bébé Fisher Price, marques phares de l’industriel américain du jouet . Elle se fonde sur les observations de plusieurs membres de China labor watch qui ont pu se faire embaucher dans ces usines situées dans la province du Guangdong : Nanhai Mattel, Winty Industries, Dong Yao Toys et Wei Lee Fung Plastic Product.

1,2 euro de l’heure sup’

Au final, cela donne une impressionnante liste de manquements graves : recours abusifs aux heures supplémentaires qui sont de surcroit sous-payées, travail non rémunéré, mise en danger des ouvriers qui manipulent des produits toxiques sans formation ni protection, recours abusifs à des interimaires, règles disciplinaires abusives, mauvaises conditions d’hébergement au sein même des usines et mauvaise alimentation...

Le rapport de CLW pointe ainsi l’usine d’un sous-traitant à Shenzen, Winty Industries Corporation. Le paiement des heures supplémentaires est inférieur à la législation chinoise pourtant bien restrictive : 1,22 euro de l’heure pour un salarié à plein temps (contre 1,56 euro selon la loi). Pour les intérimaires, c’est encore moins : 90 centimes d’euro de l’heure. Les donneurs d’ordre économisent ainsi des millions d’euros en salaires non versés, souligne l’ONG chinoise.

Les ouvriers de l’usine Dongguan Dong Yao Toys dépassent eux de deux à six fois le maximum légal de nombre d’heures supplémentaires, jusqu’à accumuler entre 180 à 210 heures sup’ par mois en période de pleine production. Lissé sur l’année, leur temps de travail dépasse les 13 heures par jour.


http://www.peuples-solidaires.org/355-chine-lexploitation-selon-mattel/

Le 29 novembre 2012


Chine : L’exploitation selon Mattel

Salaires de misère, heures de travail excessives, exposition à des produits toxiques… Des enquêtes dans les usines fabriquant des jouets Mattel rappellent à nouveau les conditions de travail et de vie indignes des ouvrières et ouvriers du jouet en Chine. Bien qu’interpellée à plusieurs reprises sur les violations des droits dans sa chaîne de sous-traitance, la multinationale américaine n’a rien fait pour y mettre fin. Pire, sa politique de responsabilité sociale s’est dégradée. Pourtant Mattel continue de promettre des jouets fabriqués dans des conditions socialement responsables.

De 1999 à 2011, nos partenaires Chinois CLW et SACOM (1) ont enquêté dans cinq usines sous-traitantes de Mattel, dont certaines à plusieurs reprises. Partout, ils ont mis à jour des violations de la loi chinoise sur les heures supplémentaires, la santé et la sécurité des travailleurs-ses. Partout, Mattel a répondu soit en niant la véracité des faits, soit en affirmant qu’il s’agissait de cas isolés. Dans tous les cas, elle a assuré qu’elle prenait les mesures nécessaires pour que ses produits soient fabriqués dans des conditions responsables et éthiques.

Les nouvelles enquêtes qui accusent

Faut-il croire aux annonces de la multinationale ? Pour le savoir, Peuples Solidaires et le CLW ont lancé une nouvelle série d’enquêtes dans quatre usines de la province du Guangdong : Nanhai Mattel, Winty Industries, Dong Yao Toys et Wei Lee Fung Plastic Product.Les résultats sont malheureusement sans appel : Les salaires de base (entre 1 100 et 1 500 yuans, soit entre 136 et 185 euros par mois), bien que conformes aux minima légaux, sont tout à fait insuffisants pour vivre. Pour gagner de quoi survivre, les ouvrièr-e-s sont donc contraint-e-s d’accepter de nombreuses heures supplémentaires, jusqu’à 12 heures par jour, 6 à 7 jours par semaine , bien au-delà de ce qu’autorise la législation locale. Et les salaires perçus dans ces conditions, qui peuvent atteindre entre 2000 et 3000 yuans (soit entre 247 et 370 euros) restent insuffisants pour loger ailleurs que dans des dortoirs sans intimité, à 12 par chambre, ou prendre ses repas ailleurs que dans les cantines insalubres des usines.Pour ne pas ralentir la fabrication et faute d’informations suffisantes, les ouvrièr-e-s mettent leur santé en danger. Ils manipulent des produits dangereux et respirent des émanations toxiques de plastique sans équipement de protection adapté.

Même l’usine de Nanhai Mattel, pourtant directement contrôlée par Mattel, n’échappe pas à ces constats.

Une politique d’irresponsabilité sociale

Les démarches initialement entreprises par Mattel en termes de responsabilité sociale étaient pourtant encourageantes.

En 1997, la multinationale est l’une des premières firmes du jouet à adopter un code de conduite pour ses fournisseurs. Pour assurer son application, elle décide en 2001 de faire auditer ses usines et sous-traitants par l’ONG SICCA (2). Jusqu’en 2008, cette ONG détecte de nombreuses violations et formule plusieurs recommandations. Mais Mattel n’en tire pas les conséquences. «  Il est évident que les actions de Mattel à la suite de nos précédents audits n’ont pas été efficaces  » déclare SICCA dans la conclusion de son dernier rapport, « nous avons l’impression qu’aucune de nos recommandations d’actions correctives ne sera à même d’entraîner des changements significatifs tant que Mattel ne s’engagera pas pour que l’usine applique ces recommandations » (3) poursuit-elle.

En 2009, Mattel abandonne SICCA et rejoint l’ICTI Care Process (ICP), le processus d’audit et de certification proposé par la Fédération internationale des industries du jouet. Or ce processus est vivement critiqué par les ONG : il n’impose même pas le respect de la loi chinoise du travail sur les heures supplémentaires et ses audits sont inefficaces. En rejoignant l’ICP, Mattel n’améliore pas sa politique de responsabilité sociale : elle l’empire.


768 millions pour Mattel, combien pour les ouvrièr-e-s ?

Avec 768 millions de dollars de bénéfices en 2011, Mattel profite considérablement de son activité. Elle a les moyens d’agir pour améliorer le sort des petites mains qui perçoivent environ… 1% du prix de vente des jouets qu’elles fabriquent !

Nous demandons donc à la multinationale de :

- modifier ses pratiques d’approvisionnement : les prix et les délais qu’elle impose à ses fournisseurs doivent permettre aux ouvrièr-e-s de percevoir un salaire décent et de ne pas travailler un nombre d’heures excessif ;
- s’assurer que des mécanismes de plainte existent au niveau de chaque usine et que les travailleurs-ses sont informé-e-s de leurs droits ;
- publier la liste de l’ensemble de ses fournisseurs, et pas seulement de ses usines,

Aidez-nous à rappeler Mattel à ses responsabilités. Signez cet Appel Urgent.

[1] Students & Scholars Against Coporate Misbehaviour (Association des étudiants et universitaires contre la mauvaise conduite des entreprises)

[2] Sethi International Center for Corporate Accountability

[3] SICCA 2008 Audit Report, Mattel China Vendors

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