devant le tribunal, sur l’île de Martigues, 13500
devant le tribunal, sur l’île de Martigues, 13500
A Martigues : Comment cinq familles demandeurs d’asile sont menacées de se retrouver à la rue ?
L’administration française serait-elle une fabrique à SDF ? Dans le cas des demandes d’asile, une logique administrative, oubliant vraisemblablement qu’elle a affaire à des êtres humains, permet aux personnes déboutées du droit d’asile de faire des recours mais elle les prive en parallèle de tout moyen de subsistance. En effet, lorsqu’un individu fait une demande d’asile, il peut, le temps que sa demande soit étudiée, bénéficier d’un logement et d’une petite allocation de subsistance. Si sa demande d’asile est refusée par la Cour Nationale du Droit d’Asile, il peut demander un réexamen. Mais il doit alors quitter son logement, n’a plus d’allocation et n’est pas autorisé à travailler. Comment, dans ce cas, peut-il survivre pendant que ses recours sont examinés ? C’est le cas de 5 familles résidant au foyer « La Coudoulière » à Martigues :
Mr et Mme B et leur enfant sont arrivés de Tchétchénie il y a bientôt 5 ans. Ils ont désormais 3 enfants en bas âge.
Mme NP et ses 3 enfants sont arrivés d’Angola depuis également bientôt 5 ans. A cause de la longueur des procédures administratives, ils ont fait leur vie ici.
Le cadet de la famille, arrivé adolescent il y a 5 ans, est aujourd’hui un jeune majeur scolarisé au Lycée de Martigues. Il passe son BAC cette année. Sa demande d’asile est en cours d’examen.
Mr N et sa mère gravement malade sont arrivés du Sri-Lanka il y a 3 ans. Ils attendent un réexamen de leur situation.
Mr Et Mme N’KK et leurs 3 enfants sont arrivés du Congo il y a 4 ans. Le père a obtenu une carte de séjour et a un contrat de travail. Mais il n’arrive pas pour autant à se loger.
Toutes ces personnes, 16 au total (dont 8 enfants et un lycéen), logent encore au foyer la Coudoulière alors que leur première demande d’asile a été rejetée. L’association ADOMA qui gère le foyer a mis en route une procédure d’expulsion dont nous ne contestons pas la légitimité. Mais si le juge décide de l’expulsion locative de ces familles, elle les condamne à la rue. Comme tous les êtres humains, les demandeurs d’asile ont des droits. Parmi ceux-ci, celui de faire appel d’une décision administrative. Mais pour que ce droit puisse être effectif en actes, il faut que ces personnes puissent se loger et travailler légalement. Sinon, elles n’auront d’autre choix, hommes, femmes, enfants, que de vivre dans la rue, dans la précarité et l’insécurité. Cette mécanique cynique les oblige aussi à travailler sans être déclarés…mais là on voit bien qui cela arrange !
Afin de dénoncer cette logique administrative véritable fabrique à SDF, nous appelons les citoyens de Martigues (et d’ailleurs !) à venir assister à l’audience au tribunal d’instance
le MARDI 11 FEVRIER.
Rendez vous devant le tribunal,
sur l’île de Martigues, à 9 h.
Section de Martigues - Ouest Etang de Berre – Côte bleue