Une tribune pour les luttes

cgt chomeurs rebelles du Morbihan (56)

Jackpot pour les requins privés du placement : Pôle emploi leur passe encore commande pour 130 millions d’euros

Article mis en ligne le lundi 10 mars 2014

Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 - Article 23 - alinea 1 : Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.

dimanche 9 mars 2014

http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.fr/2014/03/jackpot-pour-les-requins-prives-du.html

C’est Jean-Baptiste Chastand, sur son blog du Monde, dans son article du 14 février, qui nous l’apprend : Pôle emploi ne s’en vente pas, mais il va continuer à recourir massivement aux cabinets de placement privés.
Et ceci, bien que ça coûte plus cher que de s’en occuper lui-même. Sans parler de la qualité de la prestation. Petit retour sur la question.

La question de la privatisation

On connaissait déjà le principe depuis fort longtemps. Il s’agit de refiler au privé une partie de l’activité publique. Voici les prétextes utilisés par nos politiques aux ordres de la finance : Le secteur privé réaliserait mieux le travail que le secteur public, et il serait moins coûteux - en particulier pour des missions "ponctuelles".
Ce sont des blagues, bien sûr, mais il faut bien "vendre" cette idée aux citoyens...

La question de la qualité du service rendu et de la neutralité

Que ce soit pour le service public de l’éducation ou pour le service public hospitalier (entre autres), la privatisation a de graves conséquences, car lors de la privatisation n’est pas prise en compte la qualité du service que les usagers sont en droit d’attendre, ni la neutralité indispensable que doit avoir l’agent qui réalise le service rendu au public.

En effet, si existe une question d’argent entre le service rendu et les usagers, il est évident que la structure (privée), dont le seul objectif est d’augmenter ses marges, baissera à un moment la qualité du service rendu, augmentera ses prix, voire les deux.
Et il est évident que le salarié de la structure privée, sous lien de subordination de son employeur, sera beaucoup plus enclin à exécuter des ordres qui vont à l’encontre des intérêts collectifs. Ne serait-ce que pour garder son poste et continuer de nourrir sa famille...

La question de l’humanité

Pour tous les services dits "sociaux", la neutralité de la relation entre un agent et le public implique aussi l’humanité indispensable qui doit prévaloir dans cette relation.

Mais alors, pourquoi tant d’acharnement à vouloir privatiser le service public ?

On est ici dans un exemple de cynisme politique : Ca coûte plus cher d’avoir recours aux sociétés privées, mais le but n’est pas de délivrer un service de qualité, mais plutôt de "faire plaisir au marché", en lui livrant des pans entiers de l’activité publique.
Ce qui sort de la poche du public finit bien dans les poches du privé, et, au bout du bout, dans les poches des financiers.

Exemple concret de ce gâchis humain et financier - Le Contrat de Sécurisation Professionnelle du Morbihan

Dans le Morbihan, comme dans tous les départements, Pôle emploi a une équipe spécialisée d’ agents chargés du suivi des personnes privées d’emploi licenciées économiques.
Cette unité, appelée Contrat de Sécurisation Professionnelle, est constituée d’agents qui reçoivent, dans tout le département, les salariés licenciés économiques pendant leur "délai de réflexion". Ils calculent leurs droits à l’indemnisation. Ils les reçoivent lors d’un premier entretien d’orientation. Ils assurent aussi le suivi administratif complet de leur dossier (aides, mesures, inscription en formation...).
Suite au premier entretien d’orientation, une partie des salariés licenciés économiques est suivie par des agents Pôle emploi.
Et une autre partie des personnes fraîchement licenciées est "livrée" aux "consultants" du secteur privé, pour un an que dure le suivi du Contrat de Sécurisation Professionnelle.

On peut parler de fiasco complet concernant la délégation au privé de cette activité publique.
Sous prétexte que les licenciement économiques sont conjoncturels et non structurels, Pôle emploi a renforcé sa délégation au privé. 1000 personnes ont ainsi été "livrées" au privé en 2013.
Coût pharamineux, énorme charge de travail administrative pour l’équipe du Pôle emploi, bilan qualité plus que mitigé, et précarisation des emplois publics et privés.
On peut dire que Pôle emploi a bien cassé son équipe, et a jeté l’argent par les fenêtres.

Un coût pharamineux - Un million d’euros jeté par les fenêtres

Le coût par personne "suivie" par une société privée est de 1000 euros.
Plus 1000 euros encore si "l’objectif" est atteint : Ceci si la personne licenciée économique décroche n’importe quelle formation de 6 mois, ou n’importe quel contrat de 6 mois.
Le travail d’indemnisation, et de gestion administrative, reste à la charge du Pôle emploi (au moins 30% du travail annuel pour une personne suivie).
Une autre société privée est aussi facturée pour réaliser les compte-rendu des "prestations".
Sans compter les "a-côté", avec les prestations de "suivi psychologiques" des personnes qui ne sont pas encore licenciées économiques.
Le pognon filé au privé atteint des sommets en 2013 : 1 million d’euros pour l’année 2013. Un record. Avec ce budget, Pôle emploi aurait pû payer et fournir un bureau à 25 agents.
Quitte à leur ré-affecter une autre mission, une autre agence, si la conjoncture s’améliore, et si le nombre de licenciés économiques aussi.

Pour la petite histoire, Catalys, "opérateur" qui a récupéré le marché dans le Morbihan, a sous-traité à deux autres sociétés, Analyse et Action, et CLPS.
Personne ne sait quelle marge ils se sont fait sur cette affaire. Il s’agit bien de l’argent public, mais, ça, c’est secret !


Pour le Pôle emploi breton, sécurisation, ça veut dire précarité

Des "consultants" privés plus précaires encore que le public qu’ils reçoivent

(...)

http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.fr/2014/03/jackpot-pour-les-requins-prives-du.html

Publié par CGT chômeurs rebelles du Morbihan - 02 97 37 69 26 - cgtchomeursrebelles56 chez laposte.net

Retour en haut de la page

Répondre à cet article

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Capitalisme/anticapitalisme c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 220

Chômage/précarité c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 95