Une tribune pour les luttes

Communiqué de la Confédération paysanne

Une justice à deux vitesses au bénéfice de Ramery et de ses 1000 vaches

Article mis en ligne le jeudi 13 mars 2014

Après trois semaines de délibéré, le tribunal administratif d’Amiens vient enfin de rendre sa décision : selon les juges, le permis de construire de Michel Ramery est valable ! Peu importe donc que l’industriel ait construit ses bâtiments sur des réserves archéologiques, qu’il en ait déplacé certains et agrandi d’autres, que son architecte soit le maire qui a signé son permis de construire. Michel Ramery s’arroge tous les droits, qu’il s’agisse de mépriser un permis de construire ou de proférer des menaces violentes.

Mais qui sommes-nous face à celui qui peut même se permettre de convaincre un préfet de ne pas suivre les consignes de ministres ? Qui sommes-nous face à celui qui a pu faire trainer toutes les procédures pour s’assurer une première traite le 1er avril ?

Nous sommes ceux qu’on poursuit pendant qu’il construit ce qui nous détruira. Cinq personnes en garde à vue en novembre, Laurent Pinatel, le porte-parole de la Conf’ à nouveau convoqué la semaine prochaine… Mais pas encore une seule audition pour celui qui a menacé Michel Kfoury, le président de Novissen, de s’en prendre à sa maison ! La justice n’est pas la même pour tous. Ne sommes-nous donc que les serfs d’un seigneur local ?

Ce projet est le symbole d’une agriculture qui fera disparaître les paysans. Il n’est pas compatible avec une agriculture paysanne, pourvoyeuse d’emploi, de produits de qualité et respectueuse de l’environnement, en un mot, synonyme d’avenir. Michel Ramery a fait jouer tous ses atouts pour traire ses 300 premières vaches le 1er avril. Mais nous n’avons pas abattu toutes nos cartes…

Bagnolet, le 12 mars 2014



Mille Vaches : la justice cogne, le gouvernement soutient l’agro-industrie


Hervé Kempf et Fabrice Nicolino

jeudi 13 mars 2014

http://www.reporterre.net/spip.php?article5549

Douche froide pour les opposants à la ferme-usine des Mille vaches, en Picardie : le tribunal administratif d’Amiens a refusé la suspension des travaux. La bataille juridique et sur le terrain va continuer. Mais les promoteurs de l’agro-industriel ont des alliés de poids : M. Hollande et son gouvernement.

(...)

Le gouvernement aux pieds de la FNSEA

(...)

On n’attendait certes pas du ministre de l’Écologie qu’il soit applaudi comme il l’a été par les tenants de l’agro-industrie. Mais il est vrai qu’il y a mis du sien. Parmi les mesures annoncées par Martin, on peut noter :
. une réduction des délais de recours contre les arrêtés d’autorisation des ICPE (installations classées) ;
. des ajustements et adaptations en matière de nitrates « pour éviter des excès dans l’application  » des restrictions d’épandage liées aux pentes ;
. aides des agences de l’eau administrées sur une base contractuelle et non plus réglementaire ;
. des autorisations environnementales uniques pour des projets agricoles et alimentaires ;
. d’une façon générale, un assouplissement des règles et contraintes qui, aujourd’hui, limitent les pollutions agricoles.

La philosophie du duo Le Foll-Martin n’est pas difficile à comprendre. Les 500 000 emplois de l’agroalimentaire et ceux de l’agriculture industrielle pèsent beaucoup plus que les interrogations sur les impasses du système.

On dit maintenant que Beulin a fait de la ferme-usine des Mille vaches un symbole. Ou le gouvernement cède et prouve sa «  bonne foi  ». Ou il bloque le projet, mais dans ces conditions, la discussion sur le pacte de responsabilité tourne court.

Plus que jamais, ce sont deux visions de l’agriculture et de l’avenir qui s’opposent. En résumé, celle de l’industrie et celle des paysans. Celle de la FNSEA et celle de la Confédération paysanne. On sait où va le gouvernement. La balle est dans le camp des écologistes et des citoyens.

Consulter le Dossier des Mille Vaches

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