Une tribune pour les luttes

Petit journal antinucléaire sur l’actualité de Fukushima et d’ailleurs

Article mis en ligne le vendredi 21 mars 2014

Fukushima : la vie en zone contaminée ne semble pas emballer les familles !
Publié le 16 mars 2014

Fukushima : sept écoles du primaire et du secondaire vont fermer le 1er Avril. Ce seront les premières écoles du secteur public à fermer pour cause du désastre nucléaire de 2011.

38 écoles du primaire et du secondaire, réparties sur 10 communes, ont été déplacées hors de la zone d’évacuation après l’accident nucléaire.
Les écoles ont perdu 80 pour cent des 7.681 élèves qu’ils avaient avant la catastrophe. Mais jusqu’à présent les comunes les maintenaient ouvertes, craignant de perdre des enfants, l’avenir de leur communauté.

Dans le district de Tabito de IWAKI, à 60 km au SW de la centrale détruite, il y avait 105 enfants dans les écoles primaires et secondaires en 2010.
Pour l’année fiscale 2014 (elle débute le 1er Avril), seulement 55 élèves sont attendus dans une école élémentaire et une école secondaire ; ces deux établissements vont remplacer 3 écoles élémentaires et deux écoles secondaires.
Un officiel affirmait que beaucoup de familles qui s’étaient installées à IWAKI, venant de la zone métropolitaine de Tokyo, ont quitté la préfecture de Fukushima à cause des radiations

L’école élémentaire Mano de Minami-Soma, à 30 km au nord de la centrale sera fusionnée avec une école voisine après que le nombre de ses élèves soit passé de 75 à 43.

Elève unique dans une école
La seule élève de l’école élémentaire (6° année) de Kaidomari à Iwaki et son professeur. L’école fermera lorsqu’elle aura son diplôme.

L’école élémentaire de Onami à Fukushima ville, 60 km au NW de la centrale, sera fermée le 1 Avril 2014. En juin 2011 on détectait une dose de 16,3 millisieverts/an dans la cour de l’école, la dose la plus élevée des 1.729 établissements de la préfecture.
_Après décontamination, la dose est passée au dessous de 1 millisievert/an. Mais le nombre d’élèves est tombé de 30 en 2011 à seulement UN en 2013.
L’école élémentaire Onami pourrait réouvrir à l’avenir, contrairement au 6 autres qui sont supprimées.

Ailleurs aussi dans la préfecture de Fukushima, les écoles ont du mal à garder leurs élèves.

La ville de Futaba va réouvrir 3 écoles élémentaires et secondaires dans ses locaux temporaires à IWAKI en Avril prochain quoiqu’elle n’ait qu’un total de 7 élèves. Avant la catastrophe, il y avait 551 élèves.

La ville de Tomioka et le village de Katsurao ont réouvert 3 écoles élémentaires à Miharu depuis septembre 2011 ; mais aucun élève de première année n’est annoncé pour Avril.

Selon le service de l’éducation de la préfecture, en Mai dernier on comptait 12.648 élèves qui avaient du évacuer et étaient partis étudier ailleurs, hors ou dans la préfecture. En septembre 2011 ils étaient 13.286 ; ce qui fait peu de changement depuis 2011.

3° anniversaire de l’accident nucléaire de Fukushima
Publié le 12 mars 2014

Les journaux japonais ont estimé à 32.000 le nombre de manifestants anti-nucléaires à Tokyo samedi 9 mars.

Des manifestations contre le nucléaire ont eu lieu à quelque 175 endroits à travers le Japon aux environs du 11 Mars.
Il y a eu également des cérémonies en mémoire des victimes directes du tremblement de terre et du tsunami.
Nombreuses manifestations anti-nucléaires également dans le monde entier ; près de nous, notons la manifestation franco-allemande sur les ponts du Rhin pour la fermeture de la vieille centrale de Fessenheim
Nous sommes invités à considérer comme banal le fait de vivre en territoire contaminé

Ce même 11 mars 2014 a eu lieu à Paris un séminaire international organisé par le lobby nucléaire

Il s’agit ici essentiellement d’améliorer les relations entre les « experts » et les populations… ayant fait le choix de rester dans les territoires touchés par la contamination. », de l’« amélioration des méthodes d’interaction avec les populations ».

Il s’agit de banaliser le fait de devoir vivre en territoire contaminé.
Cela nécessite que les gens apprennent à vivre « sous contrainte radiologique », « se réapproprient leur environnement », intégrent dans la vie quotidienne la présence de la radioactivité comme composante nouvelle de l’environnement.

Cette politique avait débuté déjà dans la région de Tchernobyl avec le programme ETHOS ; elle se poursuit à Fukushima où le gouvernement incite les populations, femmes et enfants compris, à retourner vivre dans les régions contaminées jusqu’à 20mSv/an.

Ce sera selon toute vraisemblance la doctrine appliquée en Europe en cas d’accident grave :

Voir la publication par l’ASN française des « Éléments de doctrine pour la gestion post accidentelle d’un accident nucléaire ». C’est le résultat du travail du CODIRPA : Comité directeur pour la gestion de la phase post accidentelle d’un accident nucléaire.

Le ministère français de l’agriculture a préparé également des consignes en cas d’accident nucléaire :
Gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire
(Plusieurs chapitres sur la gestion du risque alimentaire)
Le parlement européen a déjà voté un texte dans ce sens le 24/10/2013 :

Voici les limites de doses telles qu’autorisées par le parlement européen :
Ce sont les doses auxquelles l’industrie nucléaire est autorisée à nous exposer.

La règle actuelle est que le public ne doit pas être exposé à plus de 1 mSv/an Cette règle est maintenue. (ceci concerne la somme des irradiations par exposition externe et par contamination interne causées par l’activité humaine).

Mais, en cas d’urgence, nous pourrons être irradiés entre 20 et 100 mSv/an
Pour les situations d’« exposition existante », nous aurons droit de subir une irradiation entre 1 et 20 mSv/an
« Exposition existante » est un euphémisme pour désigner la contamination permanente persistant après une situation d’urgence. C’est ce chiffre qui est retenu au Japon pour inciter au retour des populations dans la région de Fukushima.

Le texte intégral voté par le parlement européen est ici.

Source :http://www.vivre-apres-fukushima.fr/

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