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Fukushima : L’un se rend compte que la situation n’est pas maîtrisable – L’autre vend la marchandise

Article mis en ligne le mardi 8 avril 2014

Publié le 6 avril 2014
Où on commence à parler d’enfouir les ruines des réacteurs et les coeurs fondus et de créer une zone sacrifiée autour d’eux.

Extraits d’un entretien avec Robert Alvarez, responsable américain du département de l’énergie sur les questions nucléaires de 1993 à 99 :

… En bordure du site, ils tentent d’empêcher le flux des eaux souterraines de pénétrer dans le site pour faire cesser ce flot permanent de contamination. Ce flot contaminé se déverse en permanence dans l’océan pacifique et il s’ajoute aux eaux radioactives qui vont prochainement atteindre la côte Ouest des USA.

Il n’y a aucune technique crédible disponible pour gérer l’énorme et toujours croissante masse d’eau contaminée stockée. C’est une situation sans précédent. Qu’allons-nous faire de toute cette eau ?

Il n’existe aucune technique disponible pour enlever les coeurs fondus, très radioactifs.
Nous ne pouvons pas exclure l’enfouissement définitif des réacteurs sur place.

En clair nous ne pouvons pas exclure que la zone devienne une zone nucléaire nationale, sacrifiée…

Question : Mon père vient de la partie occidentale de Fukushima[...] A ce jour nous ne savons pas où les coriums sont allés – et je pense que c’est là la question.
Alvarez : A l’heure actuelle, les technologies permettant de manipuler, voir retirer les coeurs n’existent tout simplement pas . Nous ne savons pas le faire, c’est un territoire inconnu…

Je pense qu’il est de plus en plus probable qu’il va falloir enterrer ces réacteurs avec leur corium ; et c’est un scénario de création d’une zone sacrifiée nationale.
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D’autres font du commerce

Le 04 Avril 2014 dans le journal « Mainichi » (résumé) :

La chambre basse japonaise a approuvé deux accords nucléaires avec la Turquie et les Émirats Arabes Unis ; ceux-ci permettraient au Japon d’exporter des infrastructures nucléaires vers ces deux pays.
Les accords, conclus l’an dernier, entreront en vigueur début mai en vertu de la Constitution qui stipule que les décisions de la chambre basse concernant les budjets de l’état et les traités bilatéraux prévalent sur la Diète.

Ont voté pour : les membres du parti libéral-démocrate au pouvoir et son partenaire le parti boudhiste Nouveau Komeito ; ainsi que le parti Démocrate, principal parti d’opposition.

Le Premier ministre Shinzo Abe avait signé ces pactes lors de sa visite à ces deux pays en mai 2013.
L’opposition a décidé de voter pour les traités car lorsqu’elle était au pouvoir entre Août 2009 et Décembre 2012 elle favorisait l’exportation d’infrastructures pour l’énergie nucléaire.

En Turquie, Mitsubishi Heavy Industries Ltd est membre d’un consortium de sociétés d’affaires qui a remporté une commande pour construire une centrale atomique dans le pays.
Les Émirats arabes unis ont commencé à construire une centrale nucléaire en 2012 et projettent actuellement de construire plusieurs réacteurs.

Le Japon a conclu des accords bilatéraux avec 11 pays nucléaires , dont l’Australie, la Chine, la France, la Russie et les Etats-Unis – et la Communauté européenne de l’énergie atomique ; elle est actuellement en pourparlers avec l’Inde et le Brésil pour conclure des traités similaires.
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Jeux olympiques de Tokyo – Lettre du Dr Caldicott au CIO
Publié le 1 avril 2014
Au début de l’année, le docteur Helen Caldicott, a envoyé à Thomas Bach, l’actuel président du Comité International Olympique, une lettre soulignant huit sujets d’inquiétude concernant la santé des athlètes olympiques qui seront envoyés à Tokyo en 2020.

23 janvier 2014
Cher Monsieur,

Permettez-moi de vous écrire en tant que médecin et pédiatre connaissant bien les effets médicaux des radiations atomiques et des polluants radioactifs qui ont été relâchés dans l’environnement par les réacteurs nucléaires de la centrale dévastée de Fukushima Daiichi. (Mon CV se trouve à l’adresse suivante : helencaldicott.com)

Je suis profondément inquiète de la santé et du bien-être des athlètes qui se seront entraînés de façon intensive depuis si longtemps pour avoir le droit de participer aux Jeux olympiques de 2020 à Tokyo.

TEPCO a identifié plus de 60 variétés de polluants radioactifs produits par l’homme dans les échantillons d’eau contaminés qui sont collectés quotidiennement. Beaucoup de ces polluants, notamment les variétés radioactives du césium (Cs-137), du strontium (SR-90), et de l’iode (I-129), n’existaient pas dans notre environnement naturel avant l’invention de la fission nucléaire. Le niveau naturel de pollution de ces substances radioactives est donc nul. Mais une fois émises dans l’environnement, elles resteront potentiellement dangereuses pendant des siècles.
Ci-dessous la liste de mes inquiétudes :

Certaines parties de Tokyo sont contaminées par la radioactivité provenant des retombées de l’accident de Fukushima Daiichi d’il y a presque trois ans. Des échantillons récoltés au hasard dans les appartements, dans la mousse des toits et le sol des rues, ont été testés pour divers éléments radioactifs et se sont avérés hautement radioactifs. Les références peuvent être fournies sur demande.

Cela signifie que les athlètes seront obligés d’inhaler ou d’ingérer de la poussière radioactive qui émet des rayons alpha, bêta et/ou gamma (comme les rayons-X) émanant de la contamination du sol et des rues.

Une grande partie de la nourriture vendue à Tokyo est contaminée par des polluants radioactifs, car, à l’instigation du gouvernement japonais, elle provient de la préfecture de Fukushima. On ne peut pas goûter ni sentir les éléments radioactifs dans ce qu’on mange et la surveillance de chaque denrée à consommer n’est pas envisageable.

Une bonne partie des poissons pêchés sur la côte est du Japon est chargée d’éléments radioactifs. De fait, certains sont assez lourdement contaminés. Le problème est permanent, car pendant près de trois ans, entre 300 et 400 tonnes d’eau radioactive se sont écoulées chaque jour de dessous les réacteurs endommagés dans l’océan pacifique.

Si les athlètes mangent des aliments contaminés par la radioactivité et boivent du thé ou d’autres boissons contaminées, certains d’entre eux ont toutes les chances de développer quelques années plus tard un cancer ou une leucémie. La période d’incubation de ces maladies varie entre cinq et quatre-vingts ans, selon les radionucléides en jeu et selon l’organe affecté.

Le gouvernement japonais incinère des déchets radioactifs et une partie des cendres ainsi obtenues sont jetées dans la Baie de Tokyo, là où les athlètes sont censés y faire de l’aviron et s’entraîner.

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