Une tribune pour les luttes

COMMUNIQUE DE PRESSE

Violences policières au Petit Séminaire :

tentative de suicide après l’audience du 21 juin 2005.

Article mis en ligne le mardi 28 juin 2005

A la suite de l’audience du 21 juin devant la 5e chambre, les « 4 prévenus » emprisonnés depuis leur interpellation le 16 mai dans le quartier du Petit Séminaire, ont été reconduits en prison jusqu’au jugement du 28 juin. Il s’agit du grand-père et de la maman des enfants initialement interpellés et de 2 jeunes gens que la police est allée rechercher dans le local où ils faisaient de la musculation, et dont le seul tort était d’être descendus peu avant pour voir ce qui se passait.

La jeune femme est aujourd’hui vendredi 24 de retour à la prison depuis cet après-midi après avoir tenté de mettre fin à ses jours.

Ceci n’aurait jamais dû être. L’état de santé fragile et suicidaire de cette jeune femme, suivie depuis 3 ans pour état dépressif grave, a été signalé immédiatement et les certificats médicaux ont été transmis.

Rappelons que ce dernier événement dramatique survient après des violences policières commises lors d’une intervention de la Brigade Anti- Criminalité (BAC) au Petit Séminaire. Le traitement policier et judiciaire de cette affaire illustre une fois de plus l’omerta de ces institutions sur ce sujet tabou que sont les violences policières illégitimes et leur traitement par la Justice. Rappelons à ce propos le rapport d’Amnesty International 2005 « France, pour une véritable justice : mettre fin à l’impunité des agents de la force publique dans les cas de coup de feu, de morts en garde à vue, de torture et autres mauvais traitement », le rapport d’ativité de la commission nationale Citoyens - Police - Justice du Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, LDH et MRAP , ainsi que l’état des droits de l’Homme en France de la Ligue des Droits de l’Homme (éditions La Découverte).

Rappel des faits :

A l’origine de toute l’affaire, un vol de voiture signalé.

Au cours de l’audience, personne n’a relevé que le vol et le rodéo avaient eu lieu la veille dimanche 15 dans la nuit, ce que confirment tous les témoins du rodéo.

Quand la police (BAC) est intervenue ce lundi matin de pentecôte en fin de matinée, les arrestations effectuées dans la violence ne concernaient pas les acteurs du délit. D’ailleurs, la seule accusation portée contre eux reste : rébellion et autres violences en groupe.

La famille des enfants (12 et 14 ans) violemment interpellés - sous le prétexte qu’ils avaient couru en voyant la police arriver - est descendue pour tenter de raisonner les policiers qui eux, les ont accueillis avec gaz lacrymogène, flash-ball, coup de feu en l’air, révolver sur la tempe de l’un des enfants. La violence de l’intervention policière n’avait pas lieu d’être. Il y a lieu de s’interroger sur les intentions à l’origine de cette intervention, car l’emprisonnement qui a suivi ne se justifiait lui non plus en rien.

3 des 4 personnes arrêtées - sans aucune autre preuve que les accusations de la Police - sont des personnes qui travaillent régulièrement et pouvaient donc être - si nécessaire - sous contrôle judiciaire. Retrouveront-ils leur travail après plus d’un mois d’emprisonnement ?

Le traitement de ces personnes (la femme est sortie de la garde à vue avec des traces de coups sur le visage et les yeux au beurre noir) - du seul fait qu’il s’agit d’une cité habitée par des gitans sédentarisés - ne se justifie en aucun cas.

L’Observatoire départemental sur les violences policières illégitimes (CIMADE, Fédération 13 Ligue des Droits de l’Homme, Fédération 13 MRAP, SOS Racisme Indépendant).

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