Une tribune pour les luttes

Provocations policières et confusionnisme médiatique : le cas du Testet

Par Christophe Goby

Article mis en ligne le lundi 10 novembre 2014

Que dire après la mort de Rémi Fraisse ? Quiconque se battant aujourd’hui contre l’arbitraire et la violence d’État pourrait être une victime. Que ce soit des crimes policiers dans les cités, où le permis de tuer est devenu chose banale pour une police débridée, ou que ce soit dans les luttes sociales où la terreur contre-insurrectionnelle musèle la liberté d’expression en acte : les armes (« létales » ou non) sont là pour éborgner et tuer toute résistance et tout sursaut de dignité. Voici donc quelques éléments de reportage et d’analyse sur ces jours noirs d’octobre 2014.

« On est venus par ces petites routes du Tarn, et on est tombés sur ces croix plantées pour les arbres morts. » Françoise a vécu dix-sept ans à Saint-Antonin-Noble-Val, non loin d’Albi, avant de déménager vers la Provence. Membre de l’association Mutz Vitz, qui fait transiter du café zapatiste des communautés libres du Mexique jusqu’en France, c’est lors de discussions avec ce réseau qu’elle a décidé de répondre à l’appel à manifester le 25 octobre contre le barrage de Sivens.

Sur place, « c’est la désolation, du bois déchiqueté, et tout au bout, la fameuse grille » où eut lieu le mortel affrontement avec les forces de l’ordre. « Derrière les grilles, il y avait les CRS », sous le prétexte qu’un Algeco de chantier avait pris feu la veille. Après plusieurs semaines de violences policières, dans l’après-midi du 25, « les plus remonté-e-s des opposant-e-s ont dit : “On va les faire reculer !” ». En même temps, l’occupation festive continuait, avec une cantine vegan, des petits stands, et les paysan-ne-s resté-e-s après une transhumance de 150 brebis en soutien aux occupant-e-s.

« Dès la fin de la journée, ça tirait de partout, alors j’ai enfilé mes lunettes de plongée », explique Françoise, aguerrie à ce genre de situation où tout peut arriver. Peu après les premières altercations entre manifestants et CRS, deux camions de gardes mobiles ont débarqué de Gaillac. Un hélico filmait la scène depuis son œil surplombant. « On avait envie de voir tout le monde se regrouper pour chasser les forces de l’ordre qui n’avaient rien à faire ici », ajoute Camille, étudiante à Aix-en-Provence. « Les feux sur la ZAD, c’était des feux de vie, et la seule crainte de la police c’était qu’on avance vers eux. » À 21 ans, elle est venue au Testet pour replanter une forêt et soutenir les gens qui occupent la zone. C’est la première fois qu’elle participe à une lutte : elle ne s’est décidée qu’après s’être assurée qu’il s’agissait bien d’un rassemblement pacifique. En arrivant de nuit, elle constate la destruction de la forêt, les craquèlements au sol, le vide.

La suite de l’article est ici :
http://jefklak.org/?p=1222

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Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2014 à 09:10, par François F. En réponse à : Provocations policières et confusionnisme médiatique : le cas du Testet

    L’affaire Jouyet, "une affaire d’état" selon une radio ce matin, tombe à point nommée pour distraire la population de la mort d’un manifestant écologiste. A bien y regarder cette affaire est creuse...à vous de voir. En tout cas elle occupe bien les écrans et les ondes.

  • Le 11 novembre 2014 à 11:34 En réponse à : Provocations policières et confusionnisme médiatique : le cas du Testet

    ça s’appelle un cache misère, tu le dis toi-même,
    qui de plus habile que l’État relayé par les grands média (collabo oblige ou verrouillage d’un système bien verrouillé) pour détourner toutes les attentions des multiples crimes d’état,
    casse ta télé ou dépose la gentiment en bas de chez toi (ou en bas de chez ton voisin détesté) (en attendant une 15aine de jours avant que les "encombrants" déblaie le bordel qu’elle organise.
    tu peux y (sur la télé) écrire : attention cet engin est en instance d’implosion ! c’est pour éviter la contamination due à sa consommation,
    écoute plutôt radio galère, zinzine et autres radios rageuses,

    le problème majeur, et infiniment dur à dépasser, c’est de s’adresser aux autres que nous.......................

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