Une tribune pour les luttes

GROUPEMENT DE DEFENSE DE NESTLE ST MENET

Soutien à Nestlé : RDV au TGI lundi 22 août prochain à 8h30

Intervention Daniel AMIOT lors de la CONFERENCE DE PRESSE du 09.08.2005

Article mis en ligne le samedi 20 août 2005

Appel à se rendre

Lundi 22 Août

au Tribunal de Grande Instance à 8h30

pour soutenir les salariés de Nestlé

GROUPEMENT DE DEFENSE DE NESTLE ST MENET ET DE L’EMPLOI INDUSTRIEL DANS LA VALLEE DE L’HUVEAUNE

c/o : 136 Bd de St Marcel 13011 Marseille
maurice.faure-pc chez laposte.net
Tel 06.73.95.45.47


CONFERENCE DE PRESSE DU 09.08.2005


(Intervention Daniel AMIOT)

Depuis près de 15 mois, les salariés de St Menet ont engagé un dur combat
pour s’opposer au dictat de Nestlé qui a décidé de liquider son entreprise
marseillaise et de jeter à la rue les 427 salariés et autant dans la
sous-traitance et les services.

Une lutte exemplaire menée avec beaucoup de courage face à des employeurs au
service d’une minorité d’actionnaires, avides de profits, pour qui tous les
moyens sont bons pourvu qu’ils conduisent à un seul but ; faire des
bénéfices toujours plus importants.

Dés le mois de juin 2004, à l’issue d’une conférence pour l’emploi
organisée par les militants et les élus communistes du secteur, s’est créé
le « Groupement de défense de Nestlé st Menet et de l’emploi industriel dans
la vallée de l’Huveaune ».

Représentatif de la diversité des salariés et des habitants de la vallée de
l’Huveaune, ce groupement rassemble aujourd’hui une quarantaine d’
associations et organisations, qui sont autant d’expressions plurielles
animées par une même motivation :

Opposer une riposte populaire à la scandaleuse décision prise par les
actionnaires de Nestlé et aussi, mettre en lumière les menaces qui pèsent
sur d’autres entreprises industrielles de ce secteur de Marseille.

Contribuer à construire un rassemblement le plus large possible, apte à
peser sur les décisions de Nestlé et sur un engagement sans faille de la
part des pouvoirs publics afin de stopper l’hémorragie industrielle qui
ronge toute la région.

De la marche pour l’emploi en juin 2004 à la caravane en juin 2005, en
passant par le Nestival et la chaîne humaine autour de l’usine, la pièce du
théâtre de l’Arcane, la chanson de Berdido et bien d’autres encore. Ce sont
autant d’initiatives singulières qui ont permis de rassembler des milliers
de personnes, de plus en plus gagnées à l’idée d’intervenir eux-mêmes sur
les questions touchant à leur avenir notamment, celle de l’emploi.

Plus de 70 000 tracts ont été distribués et des milliers de signatures
recueillies par les militants du groupement de défense.

Conjugués aux actions des salariés de St Menet, cela a contribué à une prise
de conscience dans l’opinion sur la nécessité de définir de nouvelles règles
sociales et d’instaurer des droits nouveaux pour les salariés en France et
en Europe, donnant ainsi, une dimension symbolique à la lutte des Nestlé.

Je disais précédemment, que ces initiatives avaient pour but aussi d’
interpeller les pouvoirs publics et en premier lieu le gouvernement. On peut
dire que l’écoute n’a pas eu la même qualité de ce côté là, et l’attente
pendant 14 mois d’un Rdv avec un ministre du gouvernement en témoigne
singulièrement.

La posture minimaliste du Sénateur Maire de Marseille sur ce dossier n’a
certainement pas aidé à accélérer la responsabilisation du gouvernement dans
cette affaire.

Certes, si la responsabilité première de la situation de St Menet est d’
abord celle des actionnaires de Nestlé, il n’en reste pas moins que le rôle
de l’état et l’action du gouvernement peut considérablement influer sur les
décisions de la multinationale.

Nous continuons de penser qu’il doit demander des comptes au groupe Nestlé,
d’autant plus que celui-ci a largement bénéficié de cadeaux fiscaux et d’
exonérations de charges, au regard de la législation française, et qu’à ce
titre l’outil de travail de St Menet peut être considéré comme étant la
propriété des contribuables de ce pays.

Le gouvernement doit prendre des mesures contre le dumping social, les
licenciements boursiers et les délocalisations et les promouvoir au niveau
européen, comme cela a été largement exprimé par électrices et les électeurs
lors du référendum le 29 mai dernier. La lutte pour l’emploi, énoncé comme
une priorité gouvernementale, passe d’abord par la sauvegarde des milliers d
’emplois menacés, dont ceux de St Menet, qui ne peuvent attendrent 100
jours pour cela.

Nous souhaiterions aussi, que le gouvernement fasse appliquer par Nestlé
les décisions des tribunaux, comme par exemple la remise en état de
fonctionnement de l’entreprise marseillaise, avec autant de vigueur qu’il
en a mis, avec l’appui des forces de polices, pour faire évacuer l’usine
SEDIVER à St Yorre, afin d’en éteindre définitivement les fours.

Ce deux poids deux mesures, pourrait laisser à penser qu’il y a collusion
entre un grand patronat qui entend décider seul de l’avenir industriel,
économique et social du pays et un gouvernement dont les décisions ne
feraient que répondre à ses moindres exigences.

On peut d’ailleurs s’interroger sur l’efficacité, en terme de création d’
emplois stables, des nouvelles mesures gouvernementales comme par exemple le
CNE et sa période d’essai de 2 ans.

Se sont de telles remises en cause du code du travail qui renforcent les
exigences des multinationales, à l’instar de Nestlé, Panzani, TOTAL, en
matière de déréglementation sociale.

Toutefois, comme les représentants de l’intersyndicale de St Menet, nous
souhaitons tirer au positif le rendez-vous du 27 juillet dernier avec le
Ministre LARCHER, même si celui-ci a eu lieu bien tardivement.

Cette rencontre, a laquelle ont participé le Maire de Marseille et le
Président du Conseil Régional, a permis de porter au niveau gouvernemental
le projet alternatif élaboré par les représentants du CE, pour la poursuite
de l’activité à St Menet avec 300 à 350 emplois préservés.

Une nouvelle fois les représentants du personnel ont rappelé l’attitude
scandaleuse de Nestlé qui, non content de vouloir fermer une entreprise
rentable, de vouer au chômage des centaines de salariés et de compromettre
le devenir économique de toute une région, entend aussi, dicter sa volonté
de ne voir aucun repreneur poursuivre son activité et préserver les emplois
à St Menet.

Si le Président du Conseil Régional a renouvelé lors de cette rencontre son
total soutien au projet alternatif, ni JC GAUDIN, ni le Ministre ne se sont
engagés sur ce point au-delà d’une proposition pour une nouvelle expertise
du projet. Il est bon de rappeler que ce projet est entre les mains du
préfet des BDR, représentant du gouvernement, depuis le 02 mai dernier.

Aucune réponse non plus n’a été apportée à la demande d’organisation d’une
table ronde entre les représentants du personnel, le 1er Ministre et la
direction du groupe Nestlé.

On voit bien là les limites de l’engagement des premiers responsables du
pays lorsqu’il s’agit d’en défendre les intérêts, dés lors qu’il faut s’
attaquer aux puissances de l’argent.

Il n’est pas temps de baisser la garde dans cette bataille.

Ce combat mener depuis 15 mois pour la sauvegarde de l’emploi et la
préservation d’un outil industriel n’est pas un combat égoïste, d’
arrière-garde, mené par des irréductibles, incapables de s’adapter au
modernisme industriel, comme tant de fois décrit de manière caricaturale
lors de luttes similaires antérieures.

Au contraire, il porte l’exigence de placer les êtres humains au cœur des
décisions en mettant l’économie au service de leurs besoins.

Il souffle loin l’aspiration de penser une autre société, où les femmes et
les hommes ne seraient pas constamment mis en concurrence, où la richesse de
leur savoir-faire, de leur intelligence, ne serait pas indéfiniment dépecée
sur l’autel du profit maximum.

C’est aussi pour cela que nous pouvons saluer ce dur combat mené avec
dignité par les salariés de St Menet et qui est loin d’être terminé.

Pour l’heure, malgré la période de congés l’entreprise est placée sous
contrôle des salariés qui ont décidé, bien qu’ils soient en vacances, d’
organiser tout au long du mois d’août des « piquets de vigilance » devant l’
usine en se relayant à tour de rôle.

Cette action se conjugue avec la protection du site engagé par le groupement
de défense qui s’est organisé pour répondre rapidement, aux coté des
salariés, à toutes éventualités ou tentatives de déménagement de produit ou
de lignes de production.

Nous appelons les Marseillaises et les Marseillais, mais aussi les
vacanciers de passage dans notre région, à venir sur place soutenir les
travailleurs de Nestlé et pour ceux qui le peuvent ne serait-ce qu’une
demi-heure à participer aux « piquets de vigilance ».

Cette une manière forte de signifier au PDG du groupe Nestlé que le site de
St Menet est placé sous protection citoyenne.

De la même façon, c’est rappeler au pouvoir politique, que malgré la
période estivale, la population est en attente de solutions qui garantissent
la poursuite de l’activité industrielle et la sauvegarde des emplois à St
Menet.

Il n’y a plus de temps à perdre pour répondre à l’urgence de la situation de
précarité dans laquelle le groupe Nestlé a placé les 427 employés de St
Menet.

Nous interpellons de nouveau le gouvernement et le 1er Ministre Dominique de
Villepin pour l’organisation rapide de cette table ronde réclamée par l’
intersyndicale.

Pour que le gouvernement prenne des mesures immédiates pour empêcher les
licenciements économiques dans les entreprises qui réalisent des bénéfices.

C’est aussi l’occasion de demander une nouvelle fois au Maire de Marseille
de remplir enfin le rôle que les Marseillaises et les Marseillais sont en
droit d’attendre de lui, c’est-à-dire défendre de toute son énergie, la
ville, ses habitants son tissu industriel et ses emplois.

Enfin, pour terminer cette intervention, les salariés de St Menet ont de
nouveau

RDV au TGI le 22 août prochain à 8h30

et nous invitons tous ceux quile peuvent à les accompagner ce jour là devant le tribunal.

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