Une tribune pour les luttes

Marseille solidaire avec les 43 disparus d’Ayotzinapa

Article mis en ligne le mardi 29 septembre 2015

À un an de la disparition forcée des 43 étudiants d’Ayotzinapa - Mexique
Marseille, collage des portraits des 43 disparus et exposition photo des collectifs Bon pied bon oeil et Contre-Faits à Manifesten.

Ayotzinapa – démasquer la terreur

43 visages, figés dans le temps. Bien que peints par des artistes aux styles différents, ils se ressemblent étrangement, comme unis par le sort. Ce sont de jeunes étudiants de l’école normale rurale Raúl Isidro Burgos d’Ayotzinapa, située dans le Guerrero, au Mexique. Depuis la nuit du 26 septembre 2014, ils sont tous portés disparus. Évaporés.

Cette nuit-là, à Iguala, une centaine d’étudiants de cette école réquisitionnent des bus (pratique courante au Mexique) dans l’idée de se rendre quelques jours plus tard à Mexico pour la commémoration du massacre des étudiants du 2 octobre 1968. C’est alors que l’enfer s’abat sur eux : mitraillés puis arrêtés par la police, poursuivis par des hommes cagoulés, des étudiants et des passants sont abattus. Au matin, le bilan est terrible : six morts – dont Julio César Mondragón retrouvé les yeux et la peau du visage arrachés –, des dizaines de blessés par balles et quarante-trois disparus.

La disparition forcée des 43 d’Ayotzinapa et la probable implication des polices, de l’armée, de la classe politique et du gouvernement mexicain en collusion avec les narco-traficants a provoqué un fort mouvement de contestation au Mexique et dans le monde. En réponse, le gouvernement a essayé d’acheter le silence des familles et a lancé une stratégie de criminalisation du mouvement social, mais les déclarations officielles ont été démenties par des groupes d’enquête indépendants internationaux. Tout le monde le sait désormais : c’est un crime d’État.

Dans un pays ravagé par l’argent du narco-trafic, la corruption et l’incurie des gouvernants, les manifestations populaires se succèdent, réclamant la vérité sur ce crime et la fin de l’impunité pour les assassins. « Ya basta », clame le peuple, essoré par la monstrueuse guerre de la drogue lancée par le président Calderon en décembre 2006 et toujours en cours en 2015 (plus de 80 000 morts et 30 000 disparus selon les chiffres d’organisations de la société civile)

Ces 43 portraits, peints par des ex-étudiants de l’école d’Ayotzinapa souhaitant rendre hommage aux disparus, nous les collons sur les murs de Manifesten pour afficher notre soutien à la lutte en cours au Mexique. Des visages pour démasquer la terreur.


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