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Mineurs isolés étrangers à Marseille, ADDAP-SAAMENA et Conseil Départemental : la mascarade continue !

CSM 13

Article mis en ligne le samedi 19 mars 2016

Nous rencontrons en ce moment un jeune mineur isolé étranger de 16 ans, non pris en charge au niveau du logement, ni au niveau de sa procédure de demande d’asile, donc à la rue depuis plus d’un mois. Il a droit a trois repas par semaine avec le SAAMENA, et un cours de français...

En discutant il y a quelques jours avec lui nous nous sommes rendu compte que l’ADDAP-SAAMENA, en partenariat avec le festival qu’il y a en ce moment au dock des suds (babel med music) fait travailler les mineurs isolés étrangers pour le festival, cinq jours cette semaine, 8 heures de boulot/jour, en échange de places pour un ou deux soirs au festival. Le travail jusqu’à aujourd’hui consiste à charger, décharger et ranger des tas de livres que le généreux festival va distribuer aux festivaliers...

Or, ce sont des enfants, qui a priori ne devraient pas travailler, qui ne sont pas pris en charge ni sur le point du logement ni sur le point de la scolarisation, ni de l’accompagnement social / juridique par l’ADDAP - mais qui sont par contre exploitables comme force de travail "bénévole" et évidemment dociles...

Nous lui avons demandé comment il s’était retrouvé à faire ce travail et il nous a dit que les travailleurs sociaux de l’ADDAP étaient venus un matin, avaient appelé plusieurs jeunes, et leur ont dit de venir bosser, en assurant que ça allait les aider à faire leurs papiers.

Alors que l’Etat français s’engage à une prise en charge sociale, juridique et scolaire, une protection totale de tous les mineurs isolés sur son territoire, la réalité des pratiques en est loin...

A Marseille, des enfants laissés à la survie dans la rue pendant des mois en plein hiver, sont sommés pour travailler comme "bénévoles" dans un festival branché de musiques du monde, avec la vague promesse que ça va les "aider" dans leurs démarches de régularisation.

Nous avons déjà alerté à plusieurs reprises, y compris par l’occupation des locaux du SAAMENA, sur les dysfonctionnements et les graves manquements de ce service à ses obligations de protection des mineurs isolés étrangers. Que plusieurs d’entre eux aient été invités à travailler bénévolement alors qu’ils ne sont pas pris en charge comme la loi l’exige, et de plus par le service missionné par le Conseil départemental pour les protéger, représente le summum du cynisme et de l’hypocrisie d’État.

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