Une tribune pour les luttes

SNCM, Port, services publics... Quelles solutions ?

Mis en ligne dimanche 2 octobre 2005, par BUREAU RV 13 sur le site Rouge Midi

Article mis en ligne le lundi 3 octobre 2005

Voir aussi sur le même sujet le tract en texte joint

Personne ne s’y trompe ce qui se passe sur le port de Marseille aujourd’hui représente un enjeu national. Au delà de la SNCM et du Port Autonome, la question est simple : faut-il des services publics en France et quel statut les garantit ?

De ce point de vue l’histoire de la SNCM est significative du choix de société qui est posé. En 1976 quand elle est créée, elle a un statut de société nationale publique avec des financements 100% publics parce que c’est le seul statut qui permet de répondre à des obligations de service : rotations régulières toute l’année, continuité territoriale c’est à dire alignement des tarifs sur ceux de la SNCF,...

Puis il y a eu la loi Joxe dite de décentralisation qui, dans le cadre de la construction européenne, est venue casser ce concept de société nationale. Comme le dit si justement le syndicat CGT des marins, il faut savoir ce que l’on veut : « Soit on veut une compagnie régionale et on crée au maximum, 450 emplois, soit on vise au développement de la compagnie nationale. Aujourd’hui, celle-ci emploie 2400 salariés dont 816 résident en Corse. La SNCM est financée par l’Etat et non pas par une région seule. Dans ce domaine la Nation est garante d’équité et d’égalité de traitement de la part d’une entreprise de service public et ce dans la transparence d’utilisation des deniers publics. A l’inverse Corsica Ferries [entreprise privée NDLR ] qui était déjà sur les rangs en 96 alors que la mise en œuvre de l’ouverture au privé date de 99, a des comptes opaques tout en bénéficiant de subventions. [...] Il y a de plus un illogisme à payer une compagnie concurrente qui veut la mort de la SNCM. Elle [la loi Joxe] organise une décentralisation qui casse le service public des transports. L’ Union Européenne a permis une recapitalisation à des conditions qui tuent l’entreprise nationale et sont voulues par le grand patronat qui voit dans l’activité transports uniquement une source de profit. » (voir à la rubrique LUTTES l’interview de JPaul Israel de décembre 2004)

Pour le Port Autonome et la SNCM, comme pour l’ensemble des services publics il faut en revenir (ou en rester) à cette conception de services publics nationaux financés à 100% par la nation, gérés et contrôlés par elle, c’est à dire par les salariés et les usagers. C’est cette conception dégagée du profit privé que l’Union Européenne combat et que les gouvernements français successifs n’ont pas défendue.

Le 29 Mai le peuple a dit ce qu’il pensait de cette Europe qui se construit et depuis des mois, notamment dans notre département, les luttes bouillonnent et se développent sur des enjeux de société (délocalisation, Services Publics, Pouvoir d’achat).

Dans toute lutte il y a l’objectif et le possible qui est lié au rapport des forces existant. Mesurant ces réalités d’aujourd’hui, la CGT des marins et du Port Autonome se battent à minima pour que l’Etat reste majoritaire. Nous sommes évidemment partie prenante de cette bataille.

Pour autant nul ne doit perdre de vue que si des investisseurs privés mettent de l’argent dans une société publique c’est non pas pour « rendre service » mais pour en retirer du profit. Le fait qu’ils soient minoritaires n’est pas en soi une garantie suffisante. A Renault Vilvorde l’Etat était majoritaire mais ce sont les privés qui ont pris la décision de fermeture... On peut faire confiance aux salariés pour être vigilants sur cette question.

Le rôle des organisations politiques de gauche qui se sont battues pour le NON au référendum, est de faire triompher cette conception des services publics à la française. Depuis des années au nom de la mixité public privé on a fait rentrer le loup dans la bergerie, il faut l’en faire sortir.

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