Une tribune pour les luttes

Politiciens, patrons, actionnaires...

Qu’ils s’en aillent tous !!!

Article mis en ligne le vendredi 14 octobre 2005

Le 29 mai, les classes populaires ont massivement rejeté le libéralisme. Sourds au résultat du référendum, Bruxelles, la droite et le Medef poursuivent leur politique de casse sociale, pour servir fidèlement les intérêts du patronat, des actionnaires et autres rentiers de la bourgeoisie. La Commission européenne attend le moment favorable pour remettre sur le tapis la directive Bolkestein. Le gouvernement privatise à tour de bras et laisse les mains libres au patronat qui licencie et délocalise pour satisfaire les places boursières.

Les Bouches-du-Rhône et la Corse sont touchés de plein fouet

Pour augmenter les dividendes de leurs actionnaires, des multinationales licencient massivement comme STM à Rousset qui veut mettre plus de 600 salarié(e)s au chômage ou ferment des usines comme Lustucru à Arles et Nestlé à Saint-Menet. Nestlé, qui continue sa politique de casse de l’emploi à l’usine Perrier du Gard et veut liquider les verreries du Languedoc. Pour combler les déficits creusés par plus de 20 ans de cadeaux aux entreprises, le gouvernement brade les dernières entreprises publiques, aujourd’hui les autoroutes et la SNCM, demain EDF, la Poste et la SNCF.

La SNCM a été créée en 1976 parce que les compagnies privées étaient incapables de fournir un service convenable aux usager(e)s, et aujourd’hui les propagandistes du marché voudraient nous faire croire que le privé est la solution à tous les problèmes ! En vendant la SNCM pour une bouchée de pain à ses amis, le gouvernement montre qu’il préfère les marchés financiers à l’intérêt public, car, pour générer du profit, des lignes et des traversés “ déficitaires ” seront supprimées, la sécurité des usager(e)s comme les conditions de travail et les salaires des employé(e)s seront sacrifiés.

Sur la Région marseillaise, la droite et le patronat font la même politique libérale et autoritaire, avec la privatisation rampante du Port autonome et bientôt de l’aéroport de Marignane. A la RTM, l’attribution du tramway à la Connex marque le début de l’offensive contre le service public des transports en commun.

Pour liquider la SNCM, l’Union européenne et l’État français lui ont imposé la concurrence des Corsica Ferries. C’est la même stratégie qui est mise en œuvre : la concurrence du tramway et du métro se traduira par des pertes pour la régie publique qui serviront de prétexte à sa privatisation totale. En se lançant avec détermination dans la grève, les salarié(e)s de la RTM ont compris le danger. Pour avoir le soutien des usager(e)s, ils doivent maintenant imposer la revendication des transports en commun gratuits pour tous(tes) et leur développement au service de tous(tes) les marseillais(es).

Dans toutes ces luttes, c’est bien la question de la propriété privée des moyens de production et de circulation qui est à nouveau posée. Les services publics, mais aussi les entreprises industrielles et de services, devraient être sous le contrôle des salarié(e)s afin d’imposer les conditions d’une société égalitaire, libérée des logiques de concurrence de tous contre tous au profit d’une minorité.

2007, on s’en fout ! Prenons nos affaires en mains !

Le seul langage que la droite et le Medef comprennent, c’est une épreuve de force massive et durable : les jours de grève éparpillés, comme en 2003, les résistances sectorielles, comme à la SNCM, et les claques électorales, comme en 2004 et 2005, ils s’en fichent !

Les états-majors syndicaux et politiques de la gauche institutionnelle parient sur une alternance en 2007. Cette stratégie est dérisoire et lourde de menaces. Au-delà des promesses non tenues et des désillusions à venir, comment penser que les choses vont changer sans l’intervention directe et massive des salarié(e)s ? Comment prétendre attendre et donner un “ débouché politique ” aux luttes quand ces dernières sont freinées et isolées dans leur développement ?

Le seul "débouché" des luttes, c’est la victoire des luttes, quel que soit le gouvernement en place !

Il faut imposer nos revendications sans attendre le verdict des urnes. L’action directe des travailleur(se)s et des chômeur(se)s est au cœur de toute transformation sociale. Il faut s’organiser et s’entraider entre les différents secteurs.

Militants communistes libertaires, nous luttons pour que les différents combats se fédèrent en un large front social pour l’égalité et la solidarité.

Ce front social est dans les esprits, l’heure de le concrétiser à la base n’est-elle pas venue ? Cela pourrait se traduire par des grèves et des actions offensives, pour aller vers la construction d’une grève générale, qui seule permettra que les travailleur(se)s de ce pays se réapproprient leur outil de travail et les richesses aujourd’hui confisquées par une minorité.

Alternative libertaire (Marseille), le 14/10/2005

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