Une tribune pour les luttes

« IL FAUT SAVOIR » CONTINUER UN MOUVEMENT SOCIAL...

Des membres de 13 en lutte.

Article mis en ligne le lundi 27 juin 2016

GRANDE RÉUNION PUBLIQUE D’ANALYSE DU MOUVEMENT CONTRE LA LOI TRAVAIL ET DE SES PERSPECTIVES
dimanche 3 juillet 2016 14 h 30 au Parc Longchamp

« IL FAUT SAVOIR » CONTINUER UN MOUVEMENT SOCIAL...

Après quatre mois, force est de constater que les personnes de divers horizons (salarié•e•s, chômeurs•euses, précaires, étudiant•e•s, lycéen•ne•s, sans statut, etc.) qui composent ou ont composé l’assemblée « 13 en lutte » avaient raison en termes d’analyse du mouvement : les stratégies des directions syndicales conduisent au mieux à l’extinction du mouvement social contre la loi travail et au pire à la défaite.Si l’on s’en tient là, la loi travail, on l’aura !

La manifestation gag du 23 juin 2016 à Paris était un bel exemple de compromission et de mensonge sans vergogne de la part de l’intersyndicale nationale afin de sauver la face. Accepter de tourner en cage autour du bassin de l’Arsenal et présenter cela comme une victoire de la liberté sur l’oppression, il fallait oser. Et ce n’est que le début de la fin !!!

En effet l’intersyndicale a clamé que la seule issue possible à ce mouvement social était le retrait pur et simple de la loi travail uniquement sous la pression des mouvements indépendants et autonomes. Aujourd’hui, elle négocie autour de cinq articles soi-disant « colonne vertébrale » du texte de loi et désignera certainement cela comme une Révolution. OK, des blocages économiques (et non le blocage de l’économie) ont été organisés dans quelques endroits en France, souvent brefs malgré leur intensisté, mais pour quel résultat concret pour l’ensemble des salarié•e•s-précaires-hors travail-chômeurs•euses, etc. ? Pas seulement un secteur économique ou deux ? Où en sont l’inversion du rapport de force et le soulèvement des bases de syndiqué•e•s tant martelés par certain•e•s ?

La vérité est en fait tragique : prenant acte de l’inflexibilité du gouvernement – qui doit rendre des comptes à ses copains européens et qui sait la partie jouée d’avance aux prochaines élections – la direction de la CGT & Cie négocie secteur par secteur une sortie « honorable » du mouvement qui sera mise en mots positivement par les appareils syndicaux et leurs groupies au tee-shirt Che Guevara. 1968, 2003, 2010, l’histoire se répète. Finalement, celles et ceux qui ne sont pas salarié•e•s dans certains bastions syndicaux sortiront de ce conflit avec une loi travail à peine retouchée. Et on ne parle pas des conséquences pour toutes celles et tous ceux qui sont déjà en plein dans des conditions salariales bien pourries ou que ce monde du travail salarié-aliéné-exploité fait vomir… Non, rien ne va changer et ça va même s’amplifier : travail aliéné et obligatoire à vie pour des miettes toujours moins nombreuses, exploitation et oppression institutionnalisées une fois pour toutes…

Plutôt que de célébrer la défaite sur un chant de victoire, au sein de 13 en lutte, nous ne changeons pas de position concernant cette lutte et sa poursuite : nous continuerons à ne pas faire de tri entre preneurs d’otages et casseurs, manifestant•e•s déterminé•e•s et radicaux, syndiqué•e•s et non-syndiqué•e•s…Conscient.e.s des limites actuelles des actions hors « des clous », nous sommes persuadé.e.s que ce sont pourtant elles qui font la force de ce mouvement.

Nous voulons tout : la loi travail pour commencer et ensuite son monde ! Parce qu’après les droits collectifs et le coût du travail, c’est de nouveau le salaire direct et le salaire indirect (retraite, chômage, maladies, etc.) qui vont y passer. Travailler en France deviendra plus que jamais une dégueulasserie.

Alors on continue et ça passe d’abord par la réappropriation des moyens de lutte et l’auto-organisation en dehors de tous les appareils. La question sociale n’est pas enterrée, loin de là, même si ce mouvement fait chou blanc. Dans un avenir plus ou moins proche, les mêmes contradictions ne vont pas manquer de se poser, et il sera peut-être intéressant d’utiliser comme outil de lutte un réseau avec tous ceux et toutes celles qui le voudront et qui ont participé de façon centrale ou périphérique à « 13 en lutte » et aussi avec toutes les personnes qui ont trouvé quelque chose de positif à ce qui a été dit ou fait par cette assemblée.

Des membres de 13 en lutte

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