De nos jours la question de la démocratie anime beaucoup les débats. Alors que la classe politique ne convainc plus et que le principe représentatif est de plus en plus remis en cause, la période des élections semble perpétuelle. Devant ce constat, de nombreux groupes militants et des personnalités s’interrogent sur la manière de réformer le système démocratique pour le rendre « vraiment » démocratique : donner « le pouvoir au peuple », reconnaître le vote blanc, instaurer une procédure de tirage au sort, appliquer la démocratie directe, organiser assemblées générales et débats, etc.

Le concept de démocratie est lui bien rarement questionné, encore moins remis en cause. Forcément bonne, car opposée automatiquement à la dictature et à la barbarie, la démocratie serait simplement imparfaite et sa critique ne peut, ne doit, viser qu’à en améliorer le fonctionnement.
La démocratie est LA solution, il n’y a pas d’alternative. Vraiment ?
C’est oublier son histoire, sa fonction et ses liens avec un système de production bien particulier, le capitalisme.

Cette rencontre sera l’occasion d’échanger sur la possibilité de développer des discours et des pratiques anti-autoritaires dépassant le cadre démocratique, notamment dans les périodes de conflits sociaux telle que celui que nous avons connu au printemps contre la loi Travail.

Extrait du quatrième de couverture du livre de Léon de Mattis (pdf complet
téléchargeable sur www.laltiplano.fr ) :

« Mort à la démocratie » : ce slogan, tagué sur les murs de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS) durant le mouvement contre le CPE, a été pris par la majorité des médias comme la preuve de la folie irresponsable de ceux qui occupaient les lieux. C’était toucher là à un tabou. La démocratie, comme le capitalisme d’ailleurs, est devenue l’horizon indépassable de notre époque. Tout discours qui tendrait à la remettre en cause est disqualifié d’avance : on ne veut tout simplement même plus l’entendre.
La démocratie, pourtant, a surtout fait jusqu’à présent la preuve de son échec. Le monde qu’elle domine est toujours un monde de soumission, de privations et de pauvreté. Le droit de vote est censé assumer à lui seul l’expression de la volonté populaire : mais croit-on encore que quoi que ce soit puisse changer grâce à des élections ?