Une tribune pour les luttes

Algérie : où en est-on après la décennie noire ?

Article mis en ligne le mercredi 26 octobre 2005

Depuis 2000, du fait de la hausse durable des prix des hydrocarbures, l’Algérie n’a jamais disposé d’autant d’opportunités financières pour répondre aux profondes aspirations de l’écrasante majorité de sa population constituée par la jeunesse, en relançant les secteurs économiques créateurs d’emplois. Au lieu de cela, nous assistons à une véritable régression sociale. En effet, pour contenter les institutions financières internationales, garantes de l’option libérale dictée à l’ensemble des pays du sud, le gouvernement Algérien s’acharne avec zèle à privatiser les entreprises publiques, à licencier dans l’Education Nationale, à fermer le marché de l’emploi dans le secteur de la santé et à appeler sans cesse les hommes d’affaires étrangers à venir investir dans les domaines stratégiques de l’économie algérienne. Pour prouver sa bonne volonté d’ouverture, le gouvernement engage une série de réformes économiques (révision de la loi sur les hydrocarbures, réforme du système bancaire, etc...) dont l’application va compromettre l’avenir de plusieurs générations d’Algériens. Conçues pour attirer l’investissement étranger, ces réformes impliquent de facto une perte de souveraineté du pays.

Face à cette offensive sans précédent contre le secteur public, la riposte du monde du travail fut d’abord la dénonciation de ces attaques dans des assemblées générales, par voie de presse, puis par des arrêts de travail et des manifestations de rue. Les émeutes nombreuses et récurrentes qui secouent l’ensemble du territoire national, montrent l’état d’exaspération dans lequel se trouvent de larges couches populaires.

La répression des forces de l’ordre qui s’abat sur les différents mouvements de protestation, les lourdes condamnations prononcées à l’encontre de militants politiques et syndicaux par des juridictions sous contrôle et la suspension des titres de la presse indépendante qui relatent ces événements, constituent la seule réponse des gouvernants à ce mécontentement généralisé.

Comme cela ne suffit pas à endiguer cette révolte grandissante, le pouvoir algérien n’hésite pas à s’allier certains courants de l’islam politique. En effet, la future amnistie générale qui sera obtenue par un « référendum populaire » sur commande, vise en réalité à se concilier la sympathie de ces courants réactionnaires impliqués, rappelons-le, directement ou non dans le massacre de plusieurs centaines de milliers d’algériens durant la décennie noire (les années 1990). Par ailleurs les droits des femmes continuent d’être sacrifiés : malgré quelques amendements mineurs, le code de la famille, inspiré de la Charia, demeure en vigueur.

La résistance des différents secteurs de lutte de la société est la condition nécessaire de l’entrée de l’Algérie dans la phase d’édification d’une société démocratique. Mais sans la solidarité de l’opinion publique internationale, les chances de succès à terme de cette résistance sont faibles. C’est pour cela que la mobilisation de cette opinion publique à l’initiative des amis de l’Algérie dans le monde nous semble vitale.

Marseille, le 27 août 2005

RAP - MARSEILLE

C’est dans ce cadre que le Rassemblement pour une Algérie Progressiste (RAP- Marseille) organise une journée d’information et de solidarité le

SAMEDI 12 NOVEMBRE 2005 SALLE « SEITA » FRICHE BELLE DE MAI
41, RUE JOBIN, MARSEILLE 3e

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