Une tribune pour les luttes

Sisteron (04), le 1 juillet 2017

Nous au village aussi l’on a…

Mpi Stics CNT

Article mis en ligne le dimanche 2 juillet 2017

Ce samedi matin de marché provençal, le Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron a décidé d’une campagne de sensibilisation de la population aux grandes difficultés et à l’iniquité que représente l’application de la procédure dite « Dublin » à l’encontre des réfugiés. Il était prévu de distribuer un tract qui rappelle que cette procédure européenne renvoie les réfugiés dans les pays où on a pris leurs empreintes et où ces personnes-là n’ont aucun désir d’aller, et qui appelle la population à écrire au préfet, qui a la possibilité de ne pas appliquer la dite procédure. Pour le moment 6 réfugiés au CAO de Sisteron ont reçu leur avis de transfert.
La diffusion devait se faire sous la banderole du Collectif (« solidarité avec les réfugiés »). Il y avait là une quinzaine de personnes du collectif et cinq réfugiés. Les forces de l’ordre étaient au nombre de six.
Le maire de la cité avait été averti de cette présence sur le marché quelques jours avant.

À peine la banderole dépliée à l’entrée du marché, le placier nous ordonne d’un ton acerbe, de replier en vertu d’un règlement dont il ne peut préciser la nature, pas de banderole sur le marché.
Après une petite discussion avec ce placier peu amène, voire très énervé, le collectif décide de changer d’endroit, et là re-belotte, cette fois-ci un gendarme lui ni poli ni même correct, nous signifie que : un, si on ne roule pas la banderole il va la casser et deux, qu’il va nous emmener au poste. Au photographe du journal local qui a fait une belle photo du groupe sous la banderole, il a été dit : « pas de photos de gendarmes dans le journal ».
Dans le même temps de l’autre côté de la rue, des gens déguisés faisaient la fête et par deux fois ont bloqué la circulation pour faire des photos rigolotes ; absence totale de réaction de la même force publique, deux poids, deux mesures.
Nous avons donc fini la distribution sur le marché, banderole repliée. Les réfugiés présents, soudanais et afghans ont pu voir à l’oeuvre le beau pays des droits de l’homme.

Et oui, il n’y a pas que des cigales qui chantent au pays de Paul Arène (dont je rappelle la sympathie communarde).

Mpi Stics CNT

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