Une tribune pour les luttes

DES REPONSES INACCEPTABLES

Article mis en ligne le jeudi 10 novembre 2005

Après 12 jours de violences dans les quartiers "sensibles" de la région
parisienne puis de toute la France, le Premier Ministre annonce :
- le recours à la loi de 1955 permettant l’établissement du
couvre-feux, l’interdiction de réunions, les perquisitions de jour
comme de nuit sans autorisation de la justice
- la multiplication des Contrats d’Accompagnement pour l’Emploi et des
Contrats d’Avenir, contrats précaires rémunérés sur la base du SMIG
horaire avec temps partiel imposé et allègements de charges pour les
employeurs.
- le renforcement de la réforme Fillon de l’éducation
- le triplement des bourses au mérite
- l’apprentissage à 14 ans.

Ces réponses sont indignes d’une République qui prétend garantir
l’égalité des chances. Elles ne feront qu’alimenter une situation qui
pourrait à terme conduire à de nouveaux embrasements.
Elles constituent une nouvelle escalade dans la stratégie de surenchère
sécuritaire et policière que signifie l’état d’urgence, et qui complait
à l’extrême droite.

Elles répondent à la précarité de vie dans les zones difficiles par
encore plus de précarité.

Elles favorisent encore la ségrégation et le tri social par l’école qui
constituent pourtant l’une des racines de la crise actuelle, en
proposant pour toute solution une orientation précoce signifiant de
fait une sortie rapide du système éducatif pour les jeunes en situation
d’échec, et une régression historique des ambitions éducatives par
l’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire, qui nous fait
revenir cinquante ans en arrière.

Elles démontrent une fois de plus qu’il n’y a rien à attendre de ce
gouvernement au service du patronat, et qu’il n’y a guère de solutions
réelles aux inégalités sociales et scolaires dans le cadre de l’actuel
système économique et social.

Nous exigeons la démission de ce gouvernement, l’abrogation de la loi
Fillon et des décrets De Robien qui aggravent déjà la sélection sociale
par l’école.

Nous exigeons les moyens et l’organisation nécessaires aux pédagogies
alternatives fondées sur la coopération, la socialisation, la
reconnaissance et l’exercice des droits des jeunes dans les
établissements scolaires, et l’accès pour touTEs à une culture
polyvalente et polytechnique sans paliers d’orientation avant la fin de
l’actuel lycée.

Nous exigeons un changement radical de politique à l’égard de la
réduction des inégalités, de l’emploi, et des services publics qui
donne enfin aux travailleurEs et aux éducateurs- éducatrices les moyens
dont ils ont besoin pour travailler, et qui ouvre des perspectives vers
une société solidaire, juste, en rupture avec le système capitaliste.

Emancipation Tendance Intersyndicale, 9 novembre 2005

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