Une tribune pour les luttes

Communiqué du Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille

Effondrement des trois bâtiments de la rue d’Aubagne : Faites des murs qui protègent, pas des murs qui séparent !

Article mis en ligne le mardi 6 novembre 2018

Le Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille tient à exprimer toute sa solidarité avec les habitant·es de Noailles, profondément choqué·es suite à l’effondrement des 3 immeubles des 63, 65 et 67 rue d’Aubagne. À l’heure où nous écrivons, un mort est à déplorer et nous sommes encore dans l’attente des nouvelles de presque une dizaine de disparu·es. Certain·es sont sans nouvelles de leurs proches, ami·es, familles. Nous leur exprimons tout notre soutien et notre affection. Encore une fois, ce sont les habitant·es les plus précaires de notre ville qui sont en première ligne.

L’insalubrité et l’état de ces immeubles étaient connus de toutes et tous depuis des années. Jean-Claude Gaudin a déclaré hier en début d’après-midi que ce drame serait dû « aux fortes pluies de ces derniers jours », quel cynisme ! Il conviendrait que l’édile de la ville assume ses responsabilités plutôt que de s’en remettre à la bonne ou mauvaise volonté climatique. Depuis des décennies, le quartier de Noailles est fragile socialement, d’un point de vue urbain ou économiquement. Les rénovations successives n’ont eu pour seul objectif que de faire augmenter la valeur marchande du quartier, installer de nouvelles populations, attirer le tourisme. Les marchand·es de sommeil continuent pendant ce temps de laisser se dégrader à toute vitesse les bâtiments et à y loger les plus précaires d’entre nous. Alors même que la SOLEAM a investi 390.000 euros pour murer la place de la Plaine la semaine dernière, comment ne pas être révolté·es lorsqu’on voit le mauvais investissement de l’argent public, la non-protection des habitant·es des quartiers populaires du centre-ville, le manque global d’habitat digne dans la ville ?

Des habitant·es et acteurs et actrices associatives de Noailles se sont d’ores et déjà organisé·es et se réuniront le mercredi 7 novembre, à 18h au 11 rue de l’Arc afin de discuter de la meilleure façon de porter une voix collective face au mal-logement et à ce drame. Nous nous associons à elles et eux et invitons tou·tes les marseillais·es à se solidariser.

Marseille, le 6 novembre 2018

Communiqué
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Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2018 à 13:02, par Denise En réponse à : Effondrement des trois bâtiments de la rue d’Aubagne : Faites des murs qui protègent, pas des murs qui séparent !

    Reçu par mail

    Oui on reste hébété devant cet effondrement, là devant notre porte, à nos pieds… incroyable ? !

    Non ça n’est pas incroyable, sortons de la confusion, laisser pourrir un quartier pour mettre la main dessus, c’est une stratégie bien connue des urbanistes clairement nommée et ouvertement pratiquée par les "Décideurs".…

    Alors je me demande … non pas vraiment qui sont ces décideurss, mais qui sont tous ces gens qui obéissent ?

    A quelles injonctions supérieures répondent-ils ceux qui se considèrent comme les piliers de notre société, le syndic qui a pris de haut les inquiétudes des habitants, l’expert qui leur à dit de rentrer tranquillement chez eux, les agents de la mairie de secteur qui n’ont pas su ouvrir leurs oreilles et leurs yeux, les policiers qui ont prétendument sécurisé le site, la mairesse qui a considéré qu"elle avait des choses plus importantes à gérer que de protéger les riverains d’un danger aussi imminent. Peuvent-ils dormir aujourd’hui, sont-ils anesthésiés par l’obéissance ou désaxés par le cynisme, à l’image de notre maire pour qui en réalité ces quelques victimes ne sont que des dommages collatéraux. Laisser pourrir un quartier pour justifier sa démolition, place aux riches, cela va dans le sens d’une politique rondement menée dans le quartier, comme à l’échelle mondiale. Une politique dans laquelle on juge plus sérieux d’injecter des milliers d’euros et de faire intervenir des troupes armées pour ériger des murs de protection contre la population au lieu de protéger la population.

    Et oui chez nous aussi …

    Anne-Laure

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