Une tribune pour les luttes

Fin et prolongement de manif à Castellane (mardi 19 mars vers 13h30)

Article mis en ligne le vendredi 22 mars 2019

À la veille d’un nouvel acte des GJ ou plane la menace d’une intervention militaire, nous voulons ici apporter notre témoignage d’un moment assez significatif dans le contexte actuel de la mobilisation.

Une centaine de Gilets jaunes défilent en fin de cortège syndical arborant un drapeau jaune marqué du logo des Gilets Jaunes, suivis pas à pas par des camions de flics qui ferment la marche, depuis le Vieux Port jusqu’à Castellane. Le petit cortège des Gilets jaunes remonte la manif finissante vers le centre de la place, les camions de flics les tracent, laissant derrière eux les autres manifestant•es.

À quelques-un•es de la CNT, nous décidons spontanément de les rejoindre, ne serait-ce que pour ne pas les laisser seuls face à la police. Une cinquantaine de gilets jaunes décident alors de descendre ensemble la rue de Rome, comme très souvent nous le faisons en fin de manif place Castellane après la dispersion « officielle » pour la prolonger informellement jusqu’à la Canebière.

Nous, quelques cénétistes avec nos drapeaux, et quelques « sympathisant•es », nous marchons et échangeons quelques mots avec eux elles. Ce petit groupe de « marcheurs » est immédiatement entouré par autant de CRS, qui poussent avec leurs boucliers et donnent fermement l’ordre de monter sur le trottoir et d’y rester. Puis ils nous encadrent, comme du bétail, nous maintenant très serrés, mettant physiquement et psychologiquement la pression. La tension est forte, on a le sentiment que les flics sont à l’affut de la moindre résistance pour « se lâcher ». Et cela jusqu’à la Canebière, où la plupart des manifestant•es, sans réel objectif, se dispersent. Un petit groupe de Gilets Jaunes qui se dirige vers le Vieux-port est toujours suivi de près par les flics.

Ce n’est pas un incident anecdotique mais bien le signe qu’un palier de plus dans la répression est en train manifestement de se mettre en place. Les récentes restrictions du droit de manifester annoncées par le gouvernement Macron à l’encontre des Gilets Jaunes stigmatisés et criminalisés voient là un début d’application. Tous les samedis à Marseille comme ailleurs, les flics encadrent, chargent, gazent et traquent, mais là, ce demi-nassage d’une poignée de GJ par des flics en surnombre, surgissant de leur position jusque là relativement discrète, montre clairement l’intention du gouvernement. Les flics et les « chaussettes à clous » ont visiblement la consigne de resserrer progressivement l’étau et de traquer tout regroupement des Gilets Jaunes afin d’étouffer plus généralement la dynamique de ce mouvement.

Rien ne dit que cette stratégie parvienne à ses fins. Ce qui est en jeu est bien la capacité du mouvement social à créer une situation qui dépasse la confusion d’intérêts et les illusions qu’il porte encore.

Des cénétistes du STICS 13 CNT

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