Tout est à nous, rien n’est à eux !

Éloge de la perruque ouvrière.

L’Union communiste libertaire de Toulouse et Au chat noir, Les syndicats CNT, SUD d’Ariège, et Le Barricade de Montpellier se sont regroupés afin d’organiser une « tournée », rdv -> SAMEDI 9 NOVEMBRE à 19h

On invite Robert Kosmann (ancien métallurgiste, syndicaliste et auteur du livre Sorti d’usines parut l’année dernière aux éditions Syllepse) et Jan Middelbos (doctorant en Arts plastiques à la pratique anarcho-perruqueuse).

La définition que donne le Larousse du terme « perruque » nous permet d’entrer directement dans le vif du sujet : « Fraude de l’ouvrier qui, détournant quelque matière appartenant à son employeur, la détourne à son profit. »
Cette pratique transgressive consiste donc à utiliser matériaux et outils sur le lieu de travail, pendant le temps de travail, dans le but de fabriquer un objet en dehors de la production de l’entreprise.
Formellement interdite, parfois tolérée, la perruque exprime le savoir-faire des ouvrier·es astreint·es le plus souvent à des tâches répétitives et monotones.
Entre tolérance et clandestinité, entre vol et dû, entre labeur et loisir, entre habitudes et transgressions, entre individualité et appartenance au groupe, la perruque est tout cela à la fois.
La perruque permet de percevoir que les organisations humaines, même les plus rationalisées et les plus encadrées, comportent des interstices de « liberté » et c’est précisément dans ces espaces que se glissent les « perruqueurs ».

Robert Kosmann y a consacré un livre parut aux éditions syllepses en 2018. Entré chez Renault en 1973 comme fraiseur, il a milité à la CGT. Licencié suite à la fermeture de l’usine de Saint-Ouen et après une période de chômage et de précarité, il s’inscrit à l’université Paris 8, puis est salarié de l’administration des impôts et syndicaliste à l’Union syndicale Solidaires.
Retraité, il se consacre à la réalisation de biographies ouvrières pour le Dictionnaire Maitron, en même temps qu’il publie plusieurs articles sur la « perruque ouvrière ».

Jan Middelbos a été ouvrier-technicien plateau, roadie et bien d’autres choses encore. Il est actuellement doctorant en esthétique à l’Université Rennes 2 et en philosophie à l’Université Paris 8 sur « Les représentations artistiques du monde du travail à l’époque du travail dit immatériel : pratiques aux frontières du monde de l’art et du travail ».