24 octobre 2019 / Allèssi Dell’Umbria
Les projets éoliens d’EDF dans l’isthme de Tehuantepec, dans le sud-est du Mexique, provoquent la colère des habitants de la région, et en premier ceux de Unión Hidalgo. Une délégation de ProDesc (Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales), collectif de soutien juridique aux communautés indigènes, est venue en France au début du mois d’octobre pour les dénoncer.
La plaine istmeña est colonisée depuis une douzaine d’années par les compagnies éoliennes, pour la plupart espagnoles mais aussi françaises et danoises. Une région entière se trouve transformée en parc industriel, destiné à produire de l’énergie bon marché pour des multinationales de l’agroalimentaire et de la grande distribution. Une région entière est sacrifiée par des multinationales pour que d’autres multinationales puissent continuer d’empoisonner la santé des Mexicains (Coca-Cola, par exemple, compte parmi les grands bénéficiaires de ces projets).
Aujourd’hui que dix-sept parcs éoliens sont en fonction, avec 2.212 aérogénérateurs, la vie des communautés est d’ores et déjà profondément déstabilisée. Les conséquences vont bien au-delà du paysage, désormais réduit à un alignement sans fin de tubes et d’hélices géantes sur des dizaines de kilomètres. En réalité, l’irruption de l’industrie éoliennes dans l’isthme de Tehuantepec est en train de produire un ethnocide doublé d’un écocide. Unión Hidalgo, communauté zapotèque [1] de 15.000 habitants, est particulièrement frappée : au nord comme à l’est, des centaines d’aérogénérateurs ceinturent déjà son territoire, certains étant plantés à quelques centaines de mètres à peine des premières habitations. C’est là que EDF veut ajouter un nouveau parc de 96 aérogénérateurs, malgré l’opposition locale.
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