Une tribune pour les luttes

vendredi 29 novembre 2019

MARSEILLE

19 h

Librairie Transit, 45 Bd de la Libération, 13001

Rencontre

« L’instant mémoire » hommage à Jean Sénac avec Cid Hamid Aouameur et Mehdi Nacer Khodja

Ardent défenseur de la poésie et du théâtre Jean Sénac est né de père inconnu à Béni-Saf, près d’Oran, le 29 novembre 1926. Après de brèves études il enseigne une année à Mascara avant de s’engager dans l’armée de l’air et de fréquenter les milieux littéraires. En 1946, il rencontre Emmanuel Roblès qui deviendra son ami. Il fonde le Cercle Lélian et adhère à l’Association des écrivains algériens mais, atteint de pleurésie, il doit séjourner deux années dans un sanatorium. Il commence à publier ses premiers poèmes en 1949 tout en animant une émission de radio. De 1950 à 1952 il édite la revue Soleil puis fonde en 1953 une autre revue : Terrasses, qui ne connaîtra qu’un seul mais prestigieux numéro composé notamment de textes d’Albert Camus, Mohamed Dib, Francis Ponge, Kateb Yacine, Albert Cossery, Mouloud Feraoun, etc.. En 1954, année du déclenchement de la révolution algérienne, Jean Sénac démissionne de Radio-Alger et prend position pour l’indépendance du pays en publiant dans la revue Concience un des plus grands textes de poésie engagée intitulé Matinale de mon peuple. Il vient vivre en France où René Char et Albert Camus — son père spirituel — font publier chez Gallimard son premier recueil de Poèmes. Compagnon des indépendantistes il retourne en Algérie en 1962 et opte pour la nationalité algérienne. Il est nommé conseiller du ministre de l’éducation Nationale du gouvernement Ben Bella, publie plusieurs livres et crée une émission de radio hebdomadaire baptisée Poésie sur tous les fronts, très populaire parmi la jeunesse avide de culture et de liberté. La chute de Ben Bella en 1965 amène sa disgrâce. Poète homosexuel, défenseur des différences et d’une parole libre, il subit bientôt les persécutions du nouveau pouvoir. Son émission est censurée et il est chassé de sa villa. Réfugié dans une cave au 2 rue Elisée-Reclus à Alger, surveillé par la police, il refuse de quitter ce pays qu’il aime profondément mais qui bafoue les idéaux et abandonne les promesses et les rêves nés de l’indépendance. Du fond de sa cave, Jean Sénac continue d’écrire des poèmes toujours signés d’un soleil universel et parvient même à faire publier à Paris en 1971 une Anthologie de la nouvelle poésie algérienne qui, forcément, déplaira au régime autoritaire de Boumediene. Il meurt assassiné dans des conditions encore mal élucidées la nuit du 30 août 1973. Un de ses amis homosexuels est accusé du meurtre.

http://transit-librairie.org/event/linstant-memoire-hommage-a-jean-senac-avec-cid-hamid-aouameur-et-mehdi-nacer-khodja/

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