CIRA, 50 rue Consolat, 13001
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Pandémie mondiale, feux gigantesques, dérèglement climatique, acidification des océans, extinction de masse des espèces, inégalités sociales abyssales, standardisation des existences, répression par une police suréquipée des moindres élans de liberté : jamais peut-être, dans la funeste histoire du capitalisme industriel, la guerre contre les vivants n’a atteint une telle intensité. Le temps semble venu de la confrontation aux effets de plus de deux cents ans d’industrialisme (autrement dit le triple pouvoir du capital, de la bureaucratie et du développement technologique).
Alors que les apprentis sorciers prêtent foi à la géo-ingénierie (la science et la technologie utilisant ce qu’il reste de nature pour résoudre les problèmes engendrés par la technologie), d’autres, sans doute plus lucides, soutiennent l’inéluctabilité d’un effondrement social, économique et naturel. Depuis quelques années, dans le champ de la critique acceptable, la collapsologie occupe ainsi le devant de la scène médiatique. Définie comme l’étude scientifique des effondrements passés, présents et à venir, et des moyens d’y remédier, ce discours, mouvance, réseau d’intellectuels et de militants écologiques (quelle que soit la définition que l’on veuille en donner), rallie notamment une jeunesse « consciente » du péril écologique et déterminée à dépasser les querelles politiques pour préparer la transition vers le « monde d’après », réconcilié enfin avec la Terre. Le problème, ici, ne sera pas de contester pied à pied les pronostics scientifiques des collapsologues, ni même de dénoncer le gouvernement par la peur dont ils seraient les promoteurs (un « éco-fascisme »). Le propos du présent livre est de montrer que ce succès donne au Spectacle (c’est-à-dire à la représentation que le capitalisme industriel donne de lui-même) l’occasion de préparer ses prochaines mutations « vertes », en effaçant définitivement la mémoire de l’écologie radicale, dont la tradition de pensée remonte fort loin. Une écologie dont les réflexions et les engagements, en marge de l’anarchisme (bien souvent mais pas seulement), ont sans cesse cherché l’issue de secours face à la catastrophe industrielle déjà présente, et pas seulement à venir. Aussi faut-il surmonter l’écologie mutilée, si les véritables « amis du vivant » veulent pouvoir se nommer.
Renaud Garcia enseigne la philosophie aux lycéens marseillais.
Ce livre sera disponible au CIRA le jour de la causerie.
Samedi 9 janvier 2021 17 heures
09 50 51 10 89 • cira.marseille chez gmail.com
https://www.cira-marseille.info/
Vos commentaires
# Le 4 janvier 2021 à 12:52, par PICHON Pierre-Rémy En réponse à : La collapsologie ou L’écologie mutilée
Bonjour,
je serais très heureux que Renaud Garcia vienne présenter son regard sur le monde dans la capitale régionale de l’industrie du tourisme, j’ai nommé : Nice (la bella hélas et pas encore rebella....)
Comment ce rêve pourrait-il devenir réalité ???
Merci pour votre réponse (et votre travail engagé)
Amicalement,
Pierre-Rémy