Une tribune pour les luttes

La lettre d’information du site "la voie du jaguar"

Cette lettre recense les nouveautés publiées depuis 14 jours.

Article mis en ligne le lundi 22 mars 2021

Nouveaux articles


** Pour construire des résistances antipatriarcales
Déclaration de la Rencontre nationale de femmes
du Congrès national indigène, Mexico, les 6 et 7 mars **

19 mars, par CNI

Le 8 mars 2021

Se sont réunies 96 femmes indigènes et métisses de la campagne et de
la ville, des peuples originaires Binnizá’, Ñuu savi, Mazahua, Nahua,
Nhönhö/Otomi et Totonaco, des États de Veracruz, Ville de Mexico, État
de Mexico, Hidalgo, Quérétaro, Oaxaca, Jalisco, Puebla, Morelos et
Chiapas, ainsi que des compañeras du Brésil et du Kurdistan.

Depuis l’occupation de l’INPI (Institut national des peuples indigènes),
espace de résistance et de rébellion où les traîtres des peuples
indigènes ont voulu faire croire qu’ils voulaient nous écouter et
nous aider, nous nous joignons à la lutte de nos compañeras otomis
qui sont fatiguées de frapper aux portes des gouvernements en place,
particulièrement l’actuel, qui a tellement trompé et menti, et de
souffrir tant de discrimination et de répression :

Nous nous déclarons contre la guerre faite à nos frères et sœurs de
l’EZLN, contre les assassinats des défenseurs de notre Terre mère comme
notre frère Samir, contre les mégaprojets et autres "trains de la mort",
au lieu de construire des hôpitaux, des écoles, des marchés et des
logements dont nous avons besoin en tant que peuples, et non de ces
centres commerciaux et touristiques comme ceux qu’ils ont construits
à Santiago Mexquititlán dans l’État de Quérétaro, village natal de nos
compañeras otomis qui actuellement résistent par l’occupation de l’INPI.
(...)
- https://lavoiedujaguar.net/Pour-construire-des-resistances-antipatriarcales-Declaration-de-la-Rencontre


** Entretien avec Roswitha Scholz
"Le ’queer’ a fait son temps" **

18 mars, par Roswitha Scholz

L’entretien qui suit, très court, n’est qu’une invitation à découvrir
les réflexions de Roswitha Scholz. Elle est l’une des principales
théoriciennes en Allemagne du courant de la critique de la
valeur-dissociation ("Wert-Abspaltungskritik").

Vous dites que les théories féministes ne peuvent en rien contribuer
à l’explication des crises. Pourquoi cela ?

Ce que je reproche aux discussions dans les milieux féministes, ce sont
leurs postulats de bases hégémoniques. Par principe, je pense qu’il faut
cesser de considérer toujours la catégorie du sexe comme un problème
relevant du domaine du particulier ; il s’agit au contraire d’un
problème fondamental de la structure sociale. Toutes les positions
"gender" ont tendance à le faire disparaître.

Dans quelle mesure ?

Le problème a été minimisé, on l’a décrété de peu d’importance. Selon
moi, on doit revenir aux vues d’avant les années 1990 et faire à nouveau
de la catégorie du sexe une question centrale dans la société, mais
d’une manière nouvelle et différente. En d’autres termes, reconnaître
à nouveau les sexes comme base des structures sociales. Les débats
déconstructivistes évacuent cela.

À côté de Butler et Foucault, le féminisme a pourtant d’autres théories
à offrir.

La théorie "queer", et c’est finalement celle-ci qui s’est imposée,
n’est pas pour moi une théorie féministe. Elle aboutit à ce que la
question des sexes comme structure de base ne soit même plus thématisée.
(...)
- https://lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Roswitha-Scholz-Le-queer-a-fait-son-temps


** Notes anthropologiques (LVII) **
17 mars, par Georges Lapierre

Le commerce et le sacré

Dans les "emporia", ces comptoirs dédiés au commerce maritime en
Méditerranée dans l’Antiquité, les archéologues ont découvert des
vestiges de temples avec de nombreux ex-voto dédiés à la divinité.
Les "emporia" sont installés dans des endroits stratégiques entre
l’arrière-pays et la mer : il s’y concentre une intense activité
commerciale, surtout à la fin du VIIe siècle avant notre ère. Ainsi le
nom d’une richissime famille marchande d’Égine, les Sostratos, pourrait
se retrouver dans des dédicaces à Apollon ou à Aphrodite à différentes
époques et dans différents lieux de cet espace méditerranéen consacré au
commerce. On a retrouvé les initiales S O qui pourraient être celles de
Sostratos dans une dédicace à Aphrodite gravée sur un plat à Naucratis,
comptoir marchand sur le delta du Nil. À Gravisca, autre site, cette
fois sur la côte tyrrhénienne à proximité de Tarquinia, les archéologues
ont mis au jour une ancre marine avec cette dédicace sur la barre
transversale : "J’appartiens à Apollon d’Égine, Sostratos m’a fait…"
L’offrande n’était pas isolée. Une dizaine d’autres jas d’ancre, sans
inscription toutefois, ont été découverts dans le même sanctuaire.
Enfin, on retrouve une dédicace à Apollon d’Égine dans le delta du Pô
par un certain Sostratos.

La religion avec ses temples et ses inscriptions votives est bien
présente dans ces lieux entièrement voués au commerce. À Égine, dans
la cité et dans l’île face à l’Attique, toute l’activité des citoyens
semble bien orientée et dictée par le commerce maritime et lointain
et les échanges marchands (...)
- https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-LVII


** Naissance d’une mobilisation athénienne
L’assemblée ouverte de la colline de Strefi **

14 mars, par Luz Belirsiz

"Eh, franchement : même indépendamment de Strefi… Bien sûr il faut
les empêcher de mettre leurs sales pognes sur la colline, mais le plus
important, l’essentiel, ce qui fait foutrement du bien, c’est pas déjà
juste de se retrouver, là ? Putain ça faisait deux ans que les
assemblées étaient mortes, comment on a pu laisser faire ça ?!"
Ces mots sont crachés avec rage alors que les 400 à 500 participants à
l’assemblée du 30 janvier, après trois heures de discussion, ont amorcé
le mouvement de dispersion, suscitant l’attention et le silence pour un
instant supplémentaire dans le petit amphithéâtre de pierre situé sur
le flanc ouest de la colline de Strefi, au centre d’Athènes. Le samedi
précédent, la première de ces assemblées, convoquée par tracts et sur
les réseaux sociaux, avait réuni quelque 200 personnes pour poser les
premières bases de la mobilisation à venir.

Si cette lutte naissante s’inscrit dans une multitude de contextes et
d’enjeux d’échelles diverses emboîtés comme des "matouchka" (les poupées
russes), la chronologie de deux ans évoquée par le dernier orateur est
celle d’un double coup de massue prolongé sur la vie sociale des
habitants du quartier. D’un côté le "nettoyage" ou la "reconquête"
d’Exarcheia, promesse du gouvernement de droite élu lors d’élections
anticipées à l’été 2019, a conduit à de nombreuses expulsions de squat
et au retour d’une présence policière quotidienne ostensible. (...)
- https://lavoiedujaguar.net/Naissance-d-une-mobilisation-athenienne-L-assemblee-ouverte-de-la-colline-de


** "Encyclopédie anarchiste"
Zapatiste (Rébellion) **

12 mars, par Jérôme Baschet

À l’aube du 1er janvier 1994, les troupes de l’Armée zapatiste de
libération nationale (Ejército Zapatista de Liberación Nacional)
occupent sans combattre sept villes du Chiapas, dont sa capitale
historique, San Cristóbal de Las Casas. Dénonçant l’exploitation et
l’oppression des peuples indiens, la Première Déclaration de la forêt
Lacandone est une déclaration de guerre à l’armée fédérale mexicaine et
un appel à destituer le président Carlos Salinas de Gortari. Cette
irruption ruine la fête des puissants et notamment de ce dernier qui,
cette nuit-là, célébrait l’apothéose de sa politique néolibérale, avec
l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena).
Alors que le Mexique d’en haut rêvait de s’arrimer à la modernité du
Nord, le Mexique d’en bas obligea à un complet renversement de
perspective, en rappelant la réalité d’un tout autre pays. Celle d’un
Mexique profond, ancré au Sud, dans la tradition des luttes armées
latino-américaines ; celle d’un Mexique indien qui, ce jour-là, lançait
un cinglant "¡Ya basta !" à cinq siècles d’oppression coloniale et de
racisme toujours vivants. Un peu plus tard, le 1er janvier 1994 allait
se charger également d’une signification planétaire : alors que
triomphait la pensée unique néolibérale et le fameux "There is no
alternative" de Margaret Thatcher, le geste audacieux des rebelles mayas
était venu briser l’arrogante proclamation de la fin de l’Histoire qui
faisait alors recette. En montrant qu’il était possible de rompre la
chape de plomb du fatalisme et de la résignation, l’audace du
soulèvement zapatiste a signifié pour beaucoup une féconde réouverture
des perspectives de lutte. (...)
- https://lavoiedujaguar.net/Encyclopedie-anarchiste-Zapatiste-Rebellion


** Appel des Soulèvements de la Terre **
11 mars, par Les Soulèvements de la Terre

Appel à reprendre les terres et à bloquer les industries
qui les dévorent

Nous sommes des habitant·e·s en lutte attaché·e·s à leur territoire.
Nous avons vu débouler les aménageurs avec leurs mallettes bourrées
de projets nuisibles. Nous nous sommes organisé·e·s pour défendre nos
quartiers et nos villages, nos champs et nos forêts, nos bocages, nos
rivières et nos espèces compagnes menacées. Des recours juridiques à
l’action directe, nous avons arraché des victoires locales. Face aux
bétonneurs, nos résistances partout se multiplient.

Nous sommes des jeunes révolté·e·s qui ont grandi avec la catastrophe
écologique en fond d’écran et la précarité comme seul horizon. Nous
sommes traversé·e·s par un désir croissant de déserter la vie qu’ils
nous ont planifiée, d’aller construire des foyers d’autonomie à la
campagne comme en ville. Sous état d’urgence permanent, nous avons
lutté sans relâche contre la loi travail, les violences policières,
le racisme, le sexisme et l’apocalypse climatique.

Nous sommes des paysan·ne·s. La France n’en compte presque plus. Avec
ou sans label, nous sommes les dernier·e·s qui s’efforcent d’établir
une relation de soin quotidien à la terre et au vivant pour nourrir nos
semblables. Nous luttons tous les jours pour produire une nourriture
saine à la fois financièrement accessible et garantissant une juste
rémunération de notre travail. (...)
- https://lavoiedujaguar.net/Celles-qui-ne-sont-plus-la


** Celles qui ne sont plus là **
9 mars, par EZLN

Leurs histoires.
Leurs joies et leurs tristesses.
Leurs douleurs et leurs rages.
Leurs oublis et leurs souvenirs.
Leurs rires et leurs larmes.
Leurs présences et leurs absences.
Leurs cœurs.
Leurs espoirs.
Leur dignité.

Leurs calendriers.
Les années qu’elles ont eues.
Celles qui leur restaient et que nous leur devons.
(...)
- https://lavoiedujaguar.net/Celles-qui-ne-sont-plus-la

P.-S.


LA VOIE DU JAGUAR • informations et correspondance pour l’autonomie individuelle et collective • lavoiedujaguar chez riseup.net • http://lavoiedujaguar.net

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