Une tribune pour les luttes

Mobilisation en Grèce, Dimitri Koufontinas, 17N... comprendre

Paul Triantaphylides

Article mis en ligne le vendredi 26 mars 2021

L’Etat grec a une longue tradition de violation des droits humains de ses prisonniers. S’agissant des prisonniers politiques et des déportés, des pratiques inhumaines et dégradantes ont été largement utilisées tout au long de l’histoire récente du pays, depuis le régime fascisant de Ioannis Metaxas (1936-1940), jusqu’à la dernière dictature militaire (1967-1974), en passant par l’Occupation, la Terreur Blanche, la période de la guerre civile grecque (1946-49) et la démocratie « chétive » qui lui fit suite. Des milliers d’exécutions, d’assassinats et d’exactions à l’encontre des résistants de gauche issus du Front de Libération Nationale (EAM) et des opposants au régime royaliste imposé par la Grande Bretagne, d’abord et par les Etats-Unis par la suite, ont marqué les années 40 et même 50 [1].

Comprendre la pénétration par l’extrême droite de la police et le comportement de celle-ci :

Pour cela il faut revenir à la 2ème guerre mondiale et à la guerre civile qui succéda au départ des allemands en 1944.
Suite à l’occupation de la Grèce par le régime nazi en 1941, un mouvement de résistance est né regroupant les communistes du KKE (parti communiste grec), des socialistes et des démocrates. Ils formèrent l’ Armée populaire de libération nationale grecque (l’ELAS), armée à majorité communiste. Comme dans tous les pays il y a eu des collaborateurs et des milices pro-nazies en Grèce. Vu la puissance des communistes au départ des allemands en 1944, les anglais pour défendre leur « démocratie » contre le péril communisme décidèrent de désarmer l’ELAS pour cela ils envoyèrent la troupe. Une guerre civile s’ensuivit qui opposèrent l’ELAS aux forces gouvernementales soutenues par l’Angleterre puis les USA forces gouvernementales rejointes par les milices fascistes et les collaborateurs emprisonnés à la libération puis libérés pour la « bonne cause », l’ELAS a été soutenues dans un premier temps par les régimes communistes voisins. L’ELAS rendit les armes en 1949 n’ayant plus aucun soutien de l’étranger et ayant fait quelques erreurs stratégiques. La guerre civile a été terrible et comme d’habitude la population fut prise en otage par les deux camps. Dès 1947 une répression féroce s’abattit sur les membres de l’ELAS et leurs sympathisants. Des gouvernements de droite ou d’extrême droite ont pris le pouvoir installant une administration gangrénée par les ex de l’administration du dictateur Metaxas d’avant la guerre, gangrénée aussi par les collaborateurs et autres miliciens fascistes. Cette administration est toujours au pouvoir en Grèce en se reproduisant. On dit qu’en Grèce le 4ème pouvoir est la police et l’armée les deux étant issues de la guerre civile.
Ces quelques rappels expliquent le coup d’état militaire de 1967 et le comportement actuel hyper violent de la police. Ils reproduisent ce que cette administration a toujours fait. Violences, autoritarisme, répression des opposants, arbitraire et j’en passe.

Comprendre la naissance du mouvement du « 17 novembre » dit « 17N » et ses actions :

Pour cela il faut revenir au coup d’état militaire de 1967.
Avant le coup d’état militaire de 1967 la vie politique grecque est occupée par une droite autoritaire et très nationaliste et une gauche marxiste léniniste sans lien direct avec le bloc soviétique. L’armée grecque, son état major, est le reflet de ce gouvernement et une des caractéristiques de cette armée est son anticommunisme hérité de la guerre civile.
En 1963, les élections législatives sont remportées par l’Union des Centres dirigée par Georges Papandréou. Celui-ci décide d’épurer l’armée et notamment l’état major. Il était temps.
En 1965, le roi Consatntin II sous la pression de l’armée destitue Georges Papandréou qui voulait prendre les reines du ministère des armées.
Le renversement de l’Union du centre (EKE) de Papandréou fut possible par la défection d’un des membre du parti de Georges Papandréou, Konstantínos Mitsotákis (père de l’actuel premier ministre), entrainant avec lui un certain nombre d’élus plus intéressés par leur sort que par l’intérêt de la Grèce. Se sont alors succédé des gouvernements toujours plus inexistants les uns que les autres.
Des troubles se développent devant le refus du roi de confier le pouvoir à la gauche. C’est lors de cette période que surviennent les assassinats du député Grigóris Lambrákis et de l’étudiant Sotiris Petroulas par des escadrons de la mort (mouvement d’extrême droite),
Le 21 avril 1967 suite à un coup d’état militaire perpétrés par un brigadier chef et deux colonels la constitution est abolie. En décembre 1967 un contre coup d’état militaire organisé par le roi Constantin II échoue. Celui-ci s’exile à Rome. En 1973 la monarchie est abolie. La république et une nouvelle constitution sont proclamées alors. Le nouveau président de la république est l’autoproclamé Georges Papadopoulos (un des chefs de la junte militaire).
Le pouvoir instaure un régime dictatorial. Les opposants politiques, les intellectuels, les journalistes, les artistes sont arrêtés, torturés, déportés dans les iles de la mer Egée, cela concernait une douzaine d’iles.
En novembre 1973, toujours sous le régime de la junte militaire, les étudiants occupent l’école Polytechnique à Exarcheia. Le 17 novembre 1973, les chars envahissent alors l’université pour l’évacuer et font une centaine de morts. Suite à la tentative ratée d’un coup d’état militaire à Chypre appuyée par le gouvernement grec (été 1974), suite la partition de Chypre en deux états la dictature est renversée. Comme après la guerre civile, aucune réelle épuration a eu lieu, l’administration (police, justice, armée) est restée telle quelle. De plus, les anciennes personnalités qui ont participé au coup d’état et à son maintien se sont recyclées dans le parti la Nouvelle Démocratie.

L’organisation Révolutionnaire du 17 novembre ou 17N :

C’est une organisation marxiste qui a été créée en 1975. Elle est issue d’un
mouvement marxiste anti-junte crée en 1971. C’est un mouvement anti-capitaliste, anti-impérialiste et qui cible des représentants des USA responsables du coup d’état militaire du 21 avril 1967, des responsables qui ont organisé la dictature des colonels, des hommes d’affaires véreux,... Son nom est une référence aux événements de l’école polytechnique du 17 novembre 1973. Eu égard aux évènements passés, à la mansuétude dont ont bénéficié certains, ce mouvement a décidé de venger par le sang toutes les personnes qui ont souffert de cette dictature. Au rang des victimes de ce groupe, le représentant de la CIA à Athènes, des tortionnaires, aussi des policiers, des diplomates ou encore des hommes d’affaire.
En 2002 un attentat raté a permis à la police grecque de démanteler cette organisation. Dimitri Koufontinas (chef des opérations) s’est rendu à la police en solidarité avec ses camarades et pour expliquer ces actes.
La liste non exhaustives des personnes tuées :
• 4 citoyens Étasuniens
• 1 citoyen britannique,
• 2 citoyens turcs,
• 4 policiers,
• 3 journalistes,
• 2 hommes d’affaires,
• 1 avocat
• 1 député (père du maire d’Athènes actuel, beau frère de Kyriakos Mitstotakis
1er ministre actuel)
• 1 gouverneur de la banque de Grèce
• 1 étudiant tué par accident... ?

Le régime pénitentiare de Dimitri Koufontinas :

Koufontinas à été reconnu coupable de 17 meurtres. Il a été condamné 11 fois à la prison à perpétuité. Il purgeait sa peine à la prison de Korydallos près d’Athènes. Sous le gouvernement de Syriza il a été transféré dans un pénitencier agricole à Volos où les conditions de vie sont moins dures. Cela a duré deux ans. Avec le gouvernement de la Nouvelle Démocratie arrivé au pouvoir en 2019, une loi a été votée (décembre 2020) qui refuse à des prisonniers tel Koufontinas de bénéficier du régime pénitentiaire agricole. Selon la loi grecque il aurait dû, alors, réintégrer la prison où il purgeait sa peine depuis son procès en 2003 c’est à dire à Korydallos. Mais non content de lui refuser l’assouplissement de sa peine, il a été transféré dans une prison de haute sécurité (Domokos) dans le centre de la Grèce avec interdiction de voir sa famille (entre autre son fils Hector). De plus, toute permission de sortie lui est retirée et sa demande de transfert à la prison de Korydallós, plus proche de sa famille, lui est refusée.
D’après les lois pénales Grecques, un condamné qui a passé dix-sept ans en prison et qui n’a pas fait de délit pendant cette période peut demander d’être libéré de la prison et un refus doit être soutenu juridiquement, c’est à dire que les juges doivent donner des raisons conformes à la loi pour ce refus.
Pour faire respecter ses droits il a entamé une grève de la faim le 8 janvier et de la soif le 22 février.
La requête de D. Koufontinas est pourtant conforme à la loi, rappellent 1 000 avocats signataires d’une tribune.
Cet acharnement contre D. Koufontinas s’explique par plusieurs faits :
• Les USA qui ne comprennent pas pourquoi l’assassin de 4 de ses concitoyens aurait des conditions de détention amoindries ont fait pression sur A.Tsipras puis sur K.Mitsotakis pour rendre la vie de D.Koufontinas insupportable.
• Le 17N a assassiné le beau frère de K.Mitsotakis qui est aussi le père du nouveau maire d’Athènes. On comprend alors la crispation de ces gens-là.
• Au gouvernement actuel on trouve des transfuges d’Aube dorée (le chef de la police par exemple), toute une clique de personnalités de droite (et/ou d’extrême droite) revancharde.

Les démarches auprès de la justice :
Le 8 mars, le Conseil judiciaire de Lamia rejette la demande d’annulation de son transfert à la prison de haute sécurité à Domokos.
Le 9/03/2021, le Conseil d’État rejette l’examen de son transfert à la prison de haute- sécurité à Domokos prétextant qu’il est incompétent pour décider de la légalité de la décision.
Ce qui ressort des démélés judiciaires de Koufontinas est qu’aucune branche de la justice, aucun tribunal ne se considère compétent pour décider de la légalité de la décision de transfert.
Alors que D.Koufontinas, le 5 mars a été réanimé, la Cour de Cassation prétend ne pas pouvoir examiner sa demande avant le 2 avril.
Les avocats de Dimitris Koufontinas se trouvent dans l’impasse face à l’influence du premier ministre sur les organes de décision sollicités par les avocats, (en effet, les principaux interlocuteurs appartiennent souvent au parti de droite Nouvelle Démocratie) et cette impasse est due aussi refus par la présidente de la République hellénique d’intervenir, alors qu’elle censée être la garante du respect de la constitution.

Comme d’habitudes, il y a toujours deux poids deux mesures ! En 1995, Kyriakos Mitsotakis, alors député avait obtenu la libération d’un des co-organisateurs du coup d’état militaire le colonel Patakos condamné à la prison à vie pour avoir perpétré le coup d’état, organisé des meurtres, emprisonnements arbitraires, des tortures sous le régime des colonels. Libération au prétexte qu’il avait purgé 15 ans de sa peine et sous le prétexte de sa santé.

Parmi les six partis politiques représentés au Parlement grec, quatre se sont positionnés en faveur du transfert du prisonnier vers la prison de Korydallos, en ont fait de même l’Association des juges et procureurs, de nombreuses organisations, personnalités, journalistes, médecins, artistes, universitaires, et des personnes du monde entier. Des mobilisations massives ont eu lieu en Grèce, elles ont rassemblé tous les mouvements de lutte de gauche (collectifs, syndicats, mouvements étudiants, etc.) et groupes anarchistes. Rien n’y fait la droite revancharde poussée par les USA a
la dent dure.

Le 05/03/2021 · atteint d’une insuffisance rénale aiguë, le gréviste de la faim et de la soif a failli mourir. Le personnel médical a tout de même décidé de l’empêcher de mourir sous la double pression du ministère de tutelle et du procureur qui avait transmis à l’hôpital de Lamia une ordonnance.

Au 64ème jour (12 mars) de la grève de la fin, après l’épuisement de tous les moyens légaux un appel a été lancé pour que D.Koufontinas arrête sa grève de la fin.
C’est finalement la mobilisation populaire massive, multiforme et internationale, qui a poussé Dimitris Koufontinas à annoncer l’arrêt de sa grève de la faim le 14 mars (66 jours de grève de la faim).

Au niveau des médias grecs, français, un blackout total est installé sur l’affaire Koufontinas, les comptes Facebook, Twitter qui en parlent sont bloqués.

Les luttes organisées en solidarité avec Dimitri Koufontinas, leur élargissement sur d’autres revendications.

Cette liste est non exhaustive et elle est là pour témoigner de la mobilisation pour D.Koufontinas et l’élargissement des luttes. Elle peut paraître rébarbative, mais elle permet de donner du sens aux mots et donc je me suis senti obligé d’établir cette liste.

On peut faire un bref résumé :
Il y a eu depuis le début de l’année des actions pour réagir contre les lois sur l’université et puis des actions pour défendre les droits de D.Koufontinas.
Puis peu à peu les événement relatifs au covid19, les violences policières ont fait que les revendications se sont élargies au système de santé, confinement, autoritarisme, précarité,...

Lundi soir, 8 février un groupe a peint des slogans relatifs au cas de Koufodinas et contre un projet de loi du ministère de l’Éducation sur les murs du bureau de la ministre Niki Kerameus, dans la banlieue nord de Halandri.
18 février 2021 Rassemblement devant le ministère de la Santé en solidarité avec le condamné du "17 novembre", lancer de tracts et banderole de soutien à Koufontinas. Ils auraient ensuite pénétré par effraction dans l’entrée du ministère et la police aurait été appelée.
22 février 2021 en soirée Un groupe de 4 à 5 personnes a attaqué les bureaux de la chaîne de télévision sportive Action24, a rapporté la police. Ils ont jeté de la peinture et des pierres à l’entrée et ont endommagé la façade vitrée. Ils ont également jeté des tracts en solidarité avec DK.
Toujours le 22 février, Un groupe d’une cinquantaine d’inconnus a jeté des tracts exprimant sa solidarité avec Dimitris Koufodinas, devant le domicile de la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, dans le centre d’Athènes, mardi après-midi.
Le 22 février Manifestation à Thessalonique contre la nouvelle loi pour les Universités
Lundi après midi 1er mars 2021 des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Athènes en solidarité avec DK. Le rassemblement de masse fait suite à des rassemblements correspondants presque quotidiens en solidarité avec DK.
02 mars 2021 ·Des attaques se sont déroulées cette nuit, un peu partout en Grèce , mardi 2 mars 2021 Une marée humaine envahi le centre d’Athènes en solidarité avec Koufondinas, en grève de la faim depuis 53 jours.
4 mars en soirée, la mobilisation n’a pas faibli dans les rues, des attaques ont eu lieu. Les chats noirs sont de sortie ce soir.
Grande manifestation d’hier 4 mars était sous le signe des flammes et de la lumière.
vendredi 5 mars Les syndicats d’étudiants occupent le bureau du recteur de l’Université de Patras, contre la loi Kerameos et pour l’ouverture des écoles en toute sécurité.
5 mars 2021. Cette nuit, plusieurs incendies se sont déclarés dans la capitale : ici des bureaux, là une banque, mais aussi des voitures de luxe, des distributeurs de billets, des poubelles... La nuit, des petits groupes surgissent et disparaissent ici et là, dans la pénombre à l’écart des réverbères. Les « chats noirs », comme on dit ici.
6 mars Nouveaux rassemblements en ce moment, partout en Grèce, appuyés par des actions solidaires ailleurs dans le monde. À Athènes, les manifestants n’ont pas pu rejoindre la place du Syntagma devant le parlement. La soirée s’est terminé par des affrontements du côté d’Exarcheia.
7 mars 2021. Cette nuit dans la capitale grecque, de nombreuses attaques ont à nouveau été recensées, principalement contre des banques et des bâtiments de l’État. En particulier : à Cholargos, le bureau des impôts a été soufflé par une bombe incendiaire et, au centre du Pirée, le bâtiment du ministère de la Marine a fait l’objet d’un ravalement nocturne avec des tags et de la peinture rouge et noire. Ces derniers jours, ont été recensées plus de 300 attaques nocturnes uniquement à Athènes, pour la plupart avec des signatures anarchistes, et une centaine d’autres ailleurs en Grèce.
Le dimanche 7 mars, suite à l’évènement qui a eu lieu sur la place de Nea Smyrni, banlieue Sud de la capitale, Une mobilisation a rassemblé le même jour 500 personnes pour protester contre l’agression abusive des policiers, toutes ont été violemment dispersées.
Nuit du 8 mars à Athènes, les attaques se sont poursuivies, un peu partout, malgré de nombreux barrages policiers dans les artères principales de la capitale. Parmi les attaques recensées, la plupart ont visé le parti du premier ministre. Plusieurs bureaux ont été attaqués, tagués, défoncés ou visités. Proche de Mitsotakis, le député d’Athènes Vassileos Spanakis a été pris pour cible : sa maison secondaire a été saccagée cette nuit. Spanakis avait tenu des propos virulents contre le gréviste de la faim dans le cadre de la propagande médiatique.
Le 8 mars toujours, plusieurs rassemblement ont eu lieu, mais avec de grandes difficultés du fait des violences policières systématiques.
9 mars suite à l’agresssion à Nèa smyrni du 7 mars 15.000 personnes se sont rassemblées dans ce quartier d’Athènes, réputé calme, habité principalement par une
population issue de la classe moyenne. Il s’agissait vraisemblablement de hooligans de clubs de foot qui avaient annoncé préalablement leur participation au rassemblement sur les réseaux sociaux.
Mardi 9 mars 2021, trois manifestations très massives ont eu lieu à Athènes, Salonique et Samos. La manifestation de Salonique était la plus grande manifestation d’étudiants depuis des décennies.
À Salonique, les étudiants ont également protesté contre les tactiques de la police. Depuis deux semaines 25 février ils occupaient un bâtiment de l’université, mais ils avaient annoncé qu’ils le quitteraient jeudi 11 mars à 11 heures, heure locale. Au lieu d’attendre, la police a pris d’assaut le bâtiment et, dans le même temps, a interdit à la presse de s’approcher des lieux et de couvrir l’événement. Les syndicats de journalistes de Grèce ont protesté.
Vendredi 12 mars à 18 heures place Syndagma : Journée d’action des droits démocratiques et de l’autoritarisme.
12 mars À Patras et au Pirée, plusieurs affrontements ont eu lieu., des explosions ont retenti à Exarcheia, près de Patission.
12 mars les quartiers de Panormou, Agia Paraskevi, Chalandri et bien sûr Nea Smyrni se soulèvent à leur tour, avec force et vigueur.

LES RASSEMBLEMENTS DEMAIN ET DIMANCHE DANS ATHÈNES :
SAMEDI 13 mars : 7 rassemblements
DIMANCHE 14 mars : 10 rassemblements
Anarchistes, révolutionnaires, gauchistes de tous les courants, babs, écolos, militants multicartes, mais aussi personnes peu politisées qui en ont simplement marre.
samedi 13 mars en matinée Un groupe d’assaillants non identifiés a lancé des cocktails Molotov sur l’immeuble de bureaux New Faliro que partagent Kathimerini et la chaîne de télévision SKAI, 5 cocktails Molotov ont été lancés sur le bâtiment, dont deux se sont écrasés contre le mur extérieur et trois ont atterri dans l’enceinte du bâtiment.
Samedi dernier 13 mars les habitants d’Exarcheia ont choisi de se rassembler sur la place Exarcheion pour manifester contre la privatisation de la célèbre colline du quartier, Strefi. On comptait environ 500 personnes sur la place, heureux de se retrouver pour défendre leur chère butte.
Manifestation organisée le 14 mars (un jour plus tard) dans le quartier de Kypseli contre l’autoritarisme de l’État et la répression policière.
Le 14 mars, dans toute la Grèce, de véritables marées humaines sont dans la rue contre le pouvoir. Dans les villes, les quartiers, les campagnes, l’insoumission et la colère gagnent du terrain.
Mardi 16 mars 18 heures Des membres de nombreuses associations étudiantes ont bloqué le bâtiment abritant les services de gestion des fonds de recherche de l’AUTh.
Le 16 mars, des manifestations essentiellement spontanées contre la brutalité policière et le nouvel autoritarisme ont eu lieu dans des dizaines de villes grecques. C’est le premier mouvement d’une telle ampleur depuis les énormes manifestations à propos de la Macédoine il y a trois ans.
Tous ces événements ont lieu alors que le système de santé du pays s’effondre
progressivement, incapable de faire face au COVID, que la population est très nerveuse face aux longs lockdowns et que la situation sociale et économique se détériore gravement.
17 mars en soirée encore, au cœur d’Athènes, beaucoup de monde est descendu dans la rue. pour la défense de la santé publique, contre la gestion gouvernementale de la pandémie, avec l’exigence courageuse du renforcement du NSS et de la protection de la santé de la population, contre la répression et le terrorisme patronal, contre l’autoritarisme et l’escalade de la violence policière Les manifestants ont souligné le discours hypocrite du pouvoir qui, en Grèce comme en France, saccage les moyens de se soigner et qui, ensuite, tente de nous culpabiliser et de nous soumettre à des décisions arbitraires voire grotesques. Le pouvoir fonctionne comme un pompier pyromane, avec notre santé comme avec tout le reste.
Et surtout, ce fut encore un grand moment de convergence de luttes, par-delà nos différences, aux antipodes du sectarisme qui, trop souvent, nous oppose et nous empêche de construire des actions communes et des ripostes de grande envergure.

Un sondage récent publié montre qu’une grande majorité de Grecs estime que la police grecque est pire que les autres forces de police en Europe et qu’elle fait preuve d’une violence disproportionnée.

1. Sources de ce texte : Wikipédia & blog de Yannis Youlontas. Les erreurs possibles dans le texte ne sont pas volontaires.

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