Le Collectif AGIR, créé il y a maintenant six ans pour accueillir les exilés demandeurs d’asile arrivant sur les territoires du Pays d’Aix et du Pays d’Aigues, a tenu au début de ce mois son Assemblée générale en présence de 90 de ses adhérents dont plusieurs représentaient la trentaine d’organisations de solidarité qui font partie du Collectif.

Nous évoquons cet évènement parce qu’il y fut rapporté des faits et des interrogations qui rejoignent les constantes préoccupations exprimées par les cercles de silence en France, et aussi parce que le Collectif est un solide soutien - avec la plupart des organisations qui le composent - de notre cercle de silence aixois.

Il peut s’honorer d’avoir hébergé et pris en charge 295 migrants depuis le début de son action. Ces migrants, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, sont originaires de l’Afrique subsaharienne à 59%, du Proche Orient à 25% et du Moyen Orient pour la plupart des autres.

Soulignons que le Collectif repose sur l’énergie infaillible de 243 bénévoles ; il compte 620 adhérents et donateurs.

Parmi les informations récentes qui ont été rappelées en introduction de l’AG en voici trois qui méritent d’être répercutées :

Le Président de la République a réclamé le 9 juin à ses ministres des mesures « opérationnelles très rapidement » en vue d’atteindre le taux d’exécution, fixé lors de son arrivée au pouvoir, de 100% des décisions d’expulsions. Exigence qu’il a bien évidemment liée au risque terroriste car, comme chacun sait, les demandeurs d’asile sont d’incorrigibles radicalisés !
L’Union européenne va ériger d’ici la fin de l’année un mur d’acier entre la Grèce et la Turquie et déployer à proximité un dispositif délivrant des bruits assourdissants. Pas besoin de demander pour qui... Dans le même temps la Grèce élève aussi ses propres murs mais cette fois autour des camps de demandeurs d’asile pour que les braves touristes à venir ne s’émeuvent pas de ces sordides bidonvilles et de leurs populations certainement peu recommandables.
Le Défenseur des droits estime (document publié le 9 mai) que le respect des droits fondamentaux des étrangers est un marqueur essentiel du degré de défense et de protection des libertés dans un pays. Il n’est guère écouté par les autorités françaises qui doivent ignorer en particulier le Protocole n° 4 de la Convention européenne des droits de l’homme, article 2 alinéa 2, lequel, à propos de la Liberté de circulation, énonce que « Toute personne est libre de quitter n’importe quel pays, y compris le sien ».

Nous vous attendons nombreux samedi prochain 10 juillet pour un nouveau cercle de silence de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales. Nous aurons aussi ce jour-là l’occasion de méditer sur l’engagement courageux et fraternel du Frère Alain Richard qui avait fondé à Toulouse en 2007 les cercles de silence pour dénoncer les conditions indignes des sans-papiers dans les centres de rétention administrative ; Alain Richard nous a quittés le 24 juin.

Philippe, pour le Cercle de Silence d’Aix-en-Provence