A l’issue de trois jours de grève à l’Epicerie Paysanne, rue Léon Bourgeois, l’équipe dirigeante a proposé aux salariées grévistes une réunion de conciliation. Celle-ci s’est tenue ce vendredi 10 décembre, en la présence de six salarié.es, de leurs représentants CGT, et de l’équipe dirigeante (le gérant et la manageure) accompagnée de leur avocat.
L’équipe dirigeante s’est engagée à respecter le Code du Travail (mise aux normes des locaux, visite avec la médecine du travail, paiement rétroactif des jours fériés...), à uniformiser les salaires et à revaloriser la grille des salaires des nouvelle.aux employé.es.
Leur demande d’une indemnisation pour la pénibilité travail a été refusée par l’équipe dirigeante .Celle-ci a proposé à la place l’uniformisation pour tous.tes les salarié.es d’une prime Macron.
Les salararié.es demandent dans la plupart de leurs revendications, de la transparence sur la gestion de la Scop, et leur mot à dire sur l’organisation de leur travail et l’aménagement de leur lieu de travail. Ces dernières ont été acceptées par l’équipe dirigeante à condition que la trésorerie le leur permette.
Cependant, dans les deux premiers principes des Statuts de l’Epicerie, il est énoncé que la Scop est composée en priorité de coopérateur.ices salarié.es et que son fonctionnement assure la démocratie dans l’entreprise et la transparence dans la gestion. Que des salarié.es aient besoin d’exercer leur droit de grève pour que les premières valeurs de l’Epicerie soit un temps soit peu respectées, montre bien que le nerf de la guerre se porte sur les valeurs fondamentales de la Scop.
L’Epicerie Paysanne est-elle véritablement participative et coopérative ?
Sur 14 salarié.es, seul.es 2 bénéficient du pouvoir décisionnaire relatif au statut de sociétaire ; le gérant et la manageure. Malgré les statuts de cette Scop, il apparaît que l’accès au sociétariat est verrouillé, puisque les candidatures sont soumises aux votes des seul.es sociétaires actuel.les ; l’équipe dirigeante, qui de plus n’en a jamais fait la promotion.
Les six salarié.es présent.es (d’une ancienneté de 2 à 7 ans) ont exprimé leur volonté d’adhérer à la Scop et insisté pour la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire la première semaine de janvier, lors de laquelle l’équipe dirigeante acceptera ou non leur adhesion.
Celle-ci leur permettrait d’avoir enfin leur mot à dire au sein de l’Epicerie, en cohérence avec les valeurs des Scop, sans avoir à revendiquer la légitimité de leur implication dans leur vie salariale.
A leur yeux, l’accès de tous.tes les salarié.es candidat.es au sociétariat à part égale est désormais la seule conciliation possible.
UL CGT Centre Vilel, 13/12/2021
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Vos commentaires
# Le 13 décembre 2021 à 21:08, par Philippe En réponse à : Grève victorieuse à l’épicerie paysanne
De l’artisan à Amazon, du commerce équitable à la grande distribution, du taylorisme à l’autogestion, pas de différence de nature, juste des différences de degré, de complexité. On n’échappe pas au Capital. Et donc.... à la lutte des classes. Bon courage à tous.tes