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L’épicerie paysanne : les salarié•e•s enfin sociétaires de la Scop !

Dernières nouvelles du 27/02/2022

Article mis en ligne le dimanche 27 février 2022

MàJ. 27 février 2022

La Scop Epicerie Paysanne au 71 rue Léon Bourgeois, change ! Depuis 15 jours, les salarié.e.s de l’Epicerie Paysanne sont aux commandes. Un revirement certes brusque et inattendu, conséquence directe de la grève de décembre et d’un refus de partage de pouvoir de l’ancienne gérance, mais qui laisse cependant entrevoir de belles perspectives de travail horizontal et éthique dans cette petite structure.

Pour rappel, les 7, 8 et 9 décembre 2021, quatre salariées, soutenues par la CGT, avaient tenu un piquet de grève, pour revendiquer le respect du code du travail et demander plus de pouvoir décisionnaire sur l’organisation de leur travail. L’Epicerie Paysanne étant une Scop, tout.e salarié.e est voué.e à devenir actionnaire. Cependant seul.e.s le gérant et la manageur étaient sociétaires, malgré l’ancienneté des autres employé.e.s. L’accès verrouillé au sociétariat est alors apparu comme le noeud du problème. A l’issue des trois jours de grèves, six salarié.e.s déposent donc leur candidature au sociétariat lors de la réunion de négociation. Les deux uniques sociétaires s’engagent à la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire qui statuera sur les six candidatures, le samedi 8 janvier 2022, après la fermeture des vacances de Noël.

Le 13 janvier, après une reprise chaotique et une attente stressante du résultat du vote, les six salarié.e.s sont informé.e.s par SMS de leur entrée dans la Scop. Le lendemain, lors d’une entrevue informelle « entre deux portes », la manageur annonce à deux employé.e.s qu’elle même et le gérant quittent l’entreprise en rupture conventionnelle, et ce, dès le 31 janvier, soit deux semaines plus tard.

Laissée seule dans la boutique –la manageur est en congé et le gérant en télé-travail–, l’équipe doit donc gérer l’épicerie dans l’urgence et l’inquiétude, sans aucun document à l’appui ni même d’ordinateur (que le gérant a pris chez lui). Suite au refus de donner le montant de leur indemnité de départ, une demande de suspension des ruptures est déposée à l’inspection du travail. Elle pousse le gérant à revenir pour faire une semaine de passation, laquelle, bien que lacunaire et sans document, permet tout de même aux salarié.e.s d’avoir une vue d’ensemble et de parer au plus pressé. Le 31 janvier, les ruptures conventionnelles sont homologuées, confirmant le départ de l’équipe dirigeante avec des indemnités mettant en péril la trésorerie de l’épicerie.

Afin de sauver leur emploi et leur boutique, les salarié.e.s ont décidé d’accepter la reprise de l’épicerie malgré la difficulté. Iels partagent une envie commune : faire de l’épicerie un lieu affranchi des rapports d’exploitation et de domination, ancré dans un réseau de circuits courts respectueux de l’environnement et des personnes, et permettant un accès à des produits locaux et de saison.

Iels s’organisent chaque semaine (la boutique est désormais fermée les jeudis matins) pour remettre l’Épicerie Paysanne aux normes ainsi que créer et mettre en place un fonctionnement horizontal. Iels cherchent aussi de nouvellaux producteur.ices pour compléter son offre de produits.

Les salarié.e.s, originellement tous.tes en temps partiel, ont conscience de la portée politique de ce projet, dans ce monde mercantile où les droits du travail sont de plus en plus amoindris et les travailleur.ses de moins en moins écouté.e.s. Iels sont enthousiastes à l’idée de retrouver leur clientèle et partager avec elle cette nouvelle initiative.


MàJ. 16 janv. 2022

Cher.e.s client.e.s, soutiens, sympathisant.e.s, etc...

Tout d’abord, tous nos voeux pour cette année qui commence, en espérant qu’elle soit placée sous le signe de la bienveillance et de l’entraide, et pourquoi pas d’une certaine justice sociale.

Merci une nouvelle fois pour vos multiples manifestations de soutien, l’équipe est épuisée mais tient bon !
Malgré notre désir de vous tenir informé.e.s des suites de la lutte qui a opposé une partie du personnel à l’équipe gérante lors des piquets de grèves tenus les 7,8 et 9 décembre- nous demandons votre patience.
Un mois a passé depuis, et au moment où ce message est rédigé, l’Épicerie Paysanne est en train de subir de profonds changements dont nous ne mesurons pas nous-mêmes encore toutes les conséquences. À ce stade, alors que nous ne sommes sûr.e.s de rien, il nous apparaît prématuré de faire le bilan d’une situation qui évolue quotidiennement depuis la réouverture du magasin le 4 janvier.
Néanmoins, nous avons des raisons de croire, aux vues des derniers rebondissements (car il s’agit bien de cela) , que nous pourrons très prochainement être en mesure de vous en faire le résumé officiel !

En vous remerciant une nouvelle fois de vos soutiens, encouragements, de votre sympathie, et une fois encore de votre patience,

Chaleureusement,

L’équipe de l’Épicerie Paysanne


Épicerie paysanne : pour que les salarié•e•s entrent dans la coopérative !

L’Epicerie Paysanne, rue Léon Bourgeois, est une Scop (Société Participative et Coopérative). Dans une telle structure, un.e salarié.e a vocation à devenir associé.e et le pouvoir est exercé démocratiquement.

Cependant, à l’Epicerie, seul.es deux salarié.es sont associé.es : le gérant et la manageure. Le gérant est à la direction, en tant que co-gérant puis gérant, depuis 13 ans, et a été réélu pour un mandat de 10 ans. Nous sommes bien loin des valeurs de la Scop !

Après trois jours de grève en décembre, soutenue par la CGT - revendications portant sur le respect du code du travail, une augmentation et revalorisation des salaires et une demande d’être plus impliqué.es sur leur lieu de travail ; des employé.es de l’Epicerie ont obtenu une réunion de conciliation avec l’équipe dirigeante. Lors de celle-ci, les 6 salarié.es présent.es ont candidaté pour le sociétariat, qui leur permettrait de devenir enfin décisionnaires de la Scop.

Une assemblée extraordinaire se tiendra ce samedi 8 janvier afin de voter l’entrée ou non des 6 salarié.es dans la Scop. Il.les travaillent tous.tes dans l’Epicerie depuis plus de 2 ans et s’y investissent. Cependant, seul.es les sociétaires peuvent voter, c’est-à-dire le gérant et la manageure. Ceux-ci ont déjà évoqué leurs relations tendues avec les salarié.es candidat.es comme motif éventuel de refus, comparant le sociétariat à un mariage et invoquant un besoin d’amour réciproque...

Pour les 6 candidat.es au sociétariat et la CGT, l’AG de samedi est cruciale et seul un vote favorable pour tous.tes sera une victoire. Tous.tes ou rien n’est gagné.

Les salarié.es candidat.es ont besoin du soutien des client.es et des habitant.es du quartier afin de montrer à l’équipe dirigeante que le respect de leurs droits et des valeurs de la Scop importent !

Une belle année à tous.tes, qu’elle soit douce, énergisante et (vraiment) coopérative !

Signer la pétition :
https://chng.it/ckyz5fNG7k

décembre 2020

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