Une tribune pour les luttes

Ukraine : Contre le militarisme et la guerre : pour la lutte auto-organisée et la révolution sociale !

Communiqué unitaire international

Article mis en ligne le lundi 28 février 2022

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Les seuls perdants de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont eux qui sont destinés à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes. Il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe.

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Poutine affirme que l’acte de guerre de la Russie vise à soutenir la Crimée qu’elle occupe par la Russie et les « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk en Ukraine, face à l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN, à l’instigation de l’Occident. Mardi 22 février, la Russie a reconnu l’indépendance de ses protectorats informels dans le Donbass, exacerbant les tensions existantes avec l’axe euro-atlantique qui soutient le régime ukrainien.

Il ne faut pas oublier qu’une guerre civile de faible intensité se déroule en Ukraine depuis 2014, lorsque le gouvernement alors pro-russe du président Ianoukovitch a été renversé par une « révolution orange » qui a porté au pouvoir un régime pro-occidental désireux de se ranger du côté de l’axe euro-atlantique. Le soulèvement de Maidan, dont le bloc impérialiste euro-Atlantique a tiré profit, a sorti l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie. Il a également renforcé l’extrême-droite ukrainienne, qui a obtenu des sièges au parlement et développé des unités paramilitaires qui ont commis des atrocités contre les russophones et les membres des syndicats. Ce régime est reconnu et soutenu financièrement et militairement par les États appartenant à l’Union européenne et à l’OTAN, qui cherchent désormais des solutions diplomatiques pour la prévalence des « valeurs démocratiques occidentales », alors même que des images de croix gammées sur des bâtiments publics ont été divulguées sur les médias sociaux.

La Russie, quant à elle, n’était pas prête dès le départ à perdre son ancrage impérialiste en Ukraine et surtout dans la région de Crimée, quelle que soit la volonté du peuple ukrainien. Le soulèvement de l’Euromaïdan a peut-être débouché sur le régime néoconservateur auquel il a abouti, mais personne ne se fait d’illusion sur le fait que la non-acceptation de ce régime est née du sentiment « antifasciste » de la Russie ou de son « besoin de protéger les citoyens russes ».

Après tout, le régime autoritaire de Poutine en Russie a récompensé les nazis et les fascistes à l’intérieur de son propre pays en emprisonnant et en tuant des antifascistes, alors que les nombreuses interventions de l’impérialisme russe dans les régions de l’ex-URSS n’avaient pas besoin d’une telle justification. La Russie voulait et veut toujours une chose : imposer ses propres conditions dans les antagonismes impérialistes. Elle ne tolérera pas l’encerclement militaire qu’elle prétend subir de la part de l’OTAN, l’installation d’armes nucléaires à ses portes, l’incitation auprès de l’Ukraine par les puissances occidentales à rejoindre l’OTAN, et la réduction de son contrôle sur l’ancienne périphérie soviétique. Un autre facteur est le nationalisme flagrant au sein de la classe dirigeante russe – l’Ukraine est le pays d’origine de l’État russe (la Rus de Kiev) et la partie orientale de l’Ukraine est habitée par des Ukrainiens russophones.

De l’autre côté, les États-Unis et le camp euro-Atlantique, avec le Royaume-Uni en tête, poussent, en violation des accords internationaux, à l’expansion orientale de l’OTAN, à l’exercice d’une pression économique et énergétique sur la Russie en faveur du gaz naturel liquéfié (GNL) américain et au contrôle de la route commerciale arctique, qui s’ouvre avec la fonte des glaces due à l’effet destructeur du capitalisme sur l’environnement naturel et l’écosystème. Tant la Russie que les États-Unis tentent d’exporter leur crise interne à l’étranger, tout en essayant de provoquer des changements dans la hiérarchie impérialiste mondiale.

La Russie a rassemblé quelques 200 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine. L’armée russe pilonne l’ensemble du territoire ukrainien avec des bombardements. Au moment de la rédaction de cette déclaration, elle attaque principalement depuis la Crimée, Lugansk et Kharkiv. Les premières victimes de la guerre impérialiste sont un fait. On parle déjà de victimes civiles. Le gouvernement ukrainien, qui, ne l’oublions pas, est un amalgame de néolibéraux et de néoconservateurs, a déclaré la loi martiale dans tout le pays. Des unités militaires et paramilitaires empêchent les civils de quitter Kiev afin qu’ils servent de « bouclier » aux bombardements russes. Nous n’en sommes qu’au début des horreurs de la guerre…

Les seuls perdant·es de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont elles et eux qui sont destiné·es à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes.

La guerre impérialiste est menée pour le partage des sphères d’influence, des routes énergétiques et le réarrangement du pouvoir géopolitique. Nous n’avons aucun intérêt à nous battre pour les intérêts des puissants, pour les intérêts du capital. De plus, le déclenchement de la guerre devrait entraîner de nouvelles augmentations de prix et une inflation tant pour l’énergie que pour les produits de base, mettant encore plus à mal les poches de ceux qui sont déjà incapables de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Nous ne devons pas oublier que la guerre est une solution du capital pour surmonter les crises structurelles de suraccumulation dont le capitalisme est périodiquement affligé. La destruction du capital fixe (moyens de production) et variable (force de travail) ouvre la voie à la reconstruction et au développement du capitalisme.

Notre devoir révolutionnaire et de classe dicte l’organisation et le renforcement du mouvement internationaliste, anti-guerre et anti-impérialiste de la classe ouvrière. La logique d’un impérialisme plus agressif ou plus progressiste est une logique qui mène à la défaite de la classe ouvrière. Il ne peut y avoir de voie impérialiste favorable au peuple. Les intérêts de la classe ouvrière ne peuvent être identifiés à ceux des capitalistes et des puissances impérialistes. Le sabotage de la machine de guerre, l’organisation du mouvement anti-guerre de classe et internationaliste et le renforcement des luttes sociales et de classes dans la direction de la révolution sociale mondiale pour la construction d’une société communiste libertaire sont les tâches urgentes et historiques des opprimé·es et des exploité·es partout. Nous ne pouvons et ne devons pas nous contenter d’arrangements médiocres et préjudiciables.

Les travailleur·es, les chômeur·es et les jeunes n’ont aucune raison de partir en guerre pour les intérêts de la classe dominante. Soyons conscient·es de notre position sociale et de nos intérêts de classe. Que ceux-ci soient les indicateurs de notre attitude et de notre action et non la rhétorique belliqueuse, ordonnée et nationaliste promue par les patrons et les médias de propagande qu’ils contrôlent. Nous ne paierons pas de notre sang la crise du système capitaliste. Nous ne nous entre-tuerons pas avec les pauvres diables des autres pays.

Au contraire, il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe. Nous organiser massivement dans les formations sociales et militantes de notre classe vers la contre-attaque. Ce système engendre les guerres et est responsable de la pauvreté, de l’injustice, de l’exploitation et de l’oppression. Il est donc temps de le défier de manière organisée et dynamique, en organisant son renversement à l’échelle internationale.

PAS DE GUERRE MAIS UNE GUERRE DE CLASSE !

NI OTAN NI MOSCOU !

BLOCUS DE CLASSE ET INTERNATIONALISTE DE LA MACHINE DE GUERRE

CONTRE LE MILITARISME ET LA GUERRE : POUR LA LUTTE AUTO-ORGANISÉE ET LA RÉVOLUTION SOCIALE !

Le 25 février 2022

Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italie
Roja y Negra – Organisation Politique Anarchiste (Buenos Aires) – Argentine
Vía Libre, Anarchist Group – Colombie
Anarchist Communist Group (ACG) – Grande Bretagne
Anarchist Federation – Grèce
Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) – Aotearoa/Nouvelle Zélande
Coordenação Anarquista Brasileira (CAB) – Brésil
Federación Anarquista de Rosario (FAR) – Argentine
Federación Anarquista Uruguaya (FAU) – Uruguay
Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
Libertäre Aktion (LA) – Suisse
Melbourne Anarchist Communist Group (MACG) – Australie
Organización Anarquista de Córdoba (OAC) – Argentine
Organización Anarquista de Santa Cruz (OASC) – Argentine
Organización Anarquista de Tucuman (OAT) – Argentine
Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
Union Communiste Libertaire (UCL) – France, Belgique, Suisse

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