Une tribune pour les luttes

samedi 14 mai 2022

AIX EN PROVENCE

11 h 30

place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales, 13100

Cercle de silence

L"article 7 condamne ainsi sans appel les dispositions discriminatoires qui touchent en France de nombreuses personnes

Dans un communiqué daté du 12 avril dernier, la Cimade constate que « Le 31 mars 2022, la Cour européenne des droits de l’homme […] a condamné pour la 9ème fois l’administration française pour sa politique d’enfermement d’enfants dans les centres de rétention [et que] moins de 15 jours après cette énième condamnation, la préfecture du Bas-Rhin a décidé le 11 avril, d’enfermer un père et ses 2 enfants âgés de 5 et 12 ans au centre de rétention du Mesnil-Amelot ».

Ces faits, comparés aux cruelles exactions répertoriées dans le même temps en Ukraine, qui n’épargnent pas les enfants, peuvent paraître anodins ; ils démontrent clairement cependant que notre pays se moque complétement et depuis 10 ans, date de sa première condamnation, de la Convention européenne des droits de l’homme qui prohibe formellement tout traitement inhumain et dégradant.

En cette déshonorante matière, notre pays se distingue en effet tout particulièrement dans la Zone d’attente (ZA) de l’aéroport de Roissy et, tout près de là, au Centre de rétention administrative (CRA) de Mesnil-Amelot… Ainsi bien entendu qu’à Mayotte, 101ème département français, où l’on enferme même de nombreux enfants exilés sans leurs parents !

Si la France veut participer efficacement au règlement des graves conflits qui affectent la planète, conflits où les droits fondamentaux sont de plus en plus souvent en jeu, il lui faut impérativement revoir en urgence ses pratiques et ses lois pour les mettre en conformité avec les grands principes inscrits dans sa propre Constitution, notamment la Fraternité, et, plus courageusement, dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) qui date de 1948.

Les principaux rédacteurs de ce texte, Eléonore Roosevelt et René Cassin, ont martelé dans l’article 7 que tous les êtres humains « sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration ».

Cet article 7 condamne ainsi sans appel les dispositions discriminatoires qui touchent en France de nombreuses personnes. Parmi ces dispositions, outre la possibilité d’enfermer en centre de rétention des personnes qui n’ont pas commis de délit pénal, il y a le CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile), code juridique foisonnant de 273 pages qui rassemble toutes les lois et toutes les dispositions réglementaires du droit français relatives au droit des étrangers et qui établit de fait un véritable apartheid entre des êtres humains vivant sur un même sol.

Sachons détecter dans quelques semaines les représentants du peuple qui seront capables de rénover l’arsenal législatif pour le rendre conforme aux droits fondamentaux et pour le couper définitivement de sa trouble hérédité (le Code noir aboli en 1848, puis le code de l’indigénat jusqu’en 1946).

Rendez-vous à notre prochain cercle de silence, samedi 14 mai, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.

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