Dans un article du 3 septembre Mediapart signalait les perspectives de régularisation de milliers de sans-papiers dans deux importants pays de l’Union Européenne :

« Le gouvernement espagnol a adopté une réforme visant à intégrer les étrangers au marché du travail, qu’ils soient dans leur pays d’origine ou déjà présents sur le territoire. L’Allemagne compte aussi régulariser des dizaines de milliers de déboutés du droit d’asile, tandis que la France reste à la traîne. »

Dans le corps de l’article on découvre les arguments développés par les autorités de ces pays que l’on aimerait entendre de la bouche de l’actuel ministre français de l’Intérieur.

En Espagne, il s’agit d’encourager une immigration régulière, ordonnée et sûre, (...) d’améliorer le modèle migratoire espagnol et ses procédures, dans de nombreux cas lentes et inappropriées, [qui génèrent des] périodes prolongées d’irrégularité et d’encourager aussi la migration circulaire (autorisations pluriannuelles avec allers-retours possibles, durant cette période, dans le pays d’origine).
En Allemagne, un projet de loi vise à régulariser les personnes sans papiers après que leur demande d’asile a été rejetée. Il s’appuie, selon le ministre qui le propose, sur le fait que ces personnes, qui ont trouvé leur cadre de vie en Allemagne grâce à une longue durée de séjour, doivent se voir ouvrir une perspective en matière de droit de séjour et se voir offrir une chance de réunir les conditions nécessaires à un séjour légal.

Ne nous trompons pas cependant sur les motivations profondes des responsables qui jugent que les immigrés, avec ou sans papiers, sont finalement indispensables à la bonne marche de l’économie, mais constatons au moins que la raison d’Etat l’emporte dans ces pays sur les propos haineux et discriminatoires tels qu’on les entend en France, parfois jusque dans les plus hautes sphères dirigeantes...

Afin de nous donner du cœur en cette rentrée difficile, nous vous proposons quelques citations qui nous parlent d’amour, d’écoute, de cultures, d’espérance, de solidarité.

Pour commencer, un extrait de l’interview sur France 5, en avril 2021, de Fatou Diome, écrivaine franco-sénégalaise célèbre pour son roman Le Ventre de l’Atlantique :

À notre époque, ayant appris de notre histoire collective, l’humanité devrait avoir suffisamment d’intelligence pour s’enrichir de toutes nos différences. Il me semble naturel d’aimer son pays, son village, comme sa famille. Mais, quand l’amour de son pays vire au rejet de tout ce qui est différent, on n’est plus du tout dans le patriotisme, mais dans le nationalisme primaire, une passion complètement insensée. Aimer son pays, ce n’est pas détester les autres. (...) Une culture d’adoption n’abolit pas la culture d’origine, toutes deux doivent cohabiter et s’enrichir l’une l’autre. Moi je prône l’addition culturelle. Le mot "identité" ne me fait pas peur, parce que la mienne ne me semble pas vacillante. (...) A toute identité nationale, je préfère l’identité humaine.

Reculant d’un siècle dans le temps, savourons une fraction d’un poème de Gandhi :

Prends ton sourire
Et donne-le à celui qui n’en a jamais eu.
Prends un rayon de soleil
Et fais-lui percer les ténèbres.
(...)
Prends une larme
Et dépose-la sur le visage de celui
Qui ne sait plus pleurer.
Prends le courage
Et mets-le au cœur de celui qui ne peut plus lutter.
Découvre un sens à la Vie
Et partage-le avec celui qui ne sait plus où il va.
Prends dans tes mains l’Espérance
Et vis dans la lumière de ses rayons.
(...)
Découvre l’Amour
Et fais-le connaître à tous.

Restant dans cette même période du XXème siècle, finissons avec une citation de Maria Montessori :
Tout le monde parle de paix mais personne n’éduque à la paix. On éduque pour la compétition, et la compétition marque le début de toutes les guerres. Quand on éduquera pour la coopération et pour nous offrir les uns, les autres de la solidarité, ce jour-là on éduquera à la paix.

Retrouvons-nous nombreux au prochain cercle de silence, samedi 10 septembre, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.

Philippe pour le Cercle de Silence d’Aix-En-Provence