Une tribune pour les luttes

Collectif contre la gentrification

Communiqué sur le Charivari du 26 novembre 2022 et la semaine d’actions anti-gentrification

Article mis en ligne le lundi 28 novembre 2022

Samedi 26 novembre, un charivari anti-gentifrication clôturait de façon festive dans les rues de Marseille une semaine d’actions et d’occupations : contre la hausse des loyers, contre le déplacement de populations qui ne peuvent plus se loger en centre-ville, contre la spéculation et l’invasion touristique pour seuls horizons.

La déambulation a été l’occasion de rappeler en boucan et en chants, de La Plaine à Noailles, différentes actions de visibilisation qui ont surgi depuis l’été contre ces phénomènes qui sévissent et dégradent Marseille depuis trop longtemps : Affichage massif, tags, autocollants, le centre-ville a aussi vu se déployer de larges banderoles sur les toits, les balcons, les ponts dénonçant le paradoxe de cette invasion touristique d’un côté et de l’insalubrité récurrente de l’autre.

Le charivari a aussi rendu visite à certains des spéculateurs et profiteurs, comme la conciergerie Airbnb All for Host du Cours Lieutaud et différents commerces branchés (Concept Stores, Fleuriste, brasserie Le Capucin) parfois même implantés en périmètre de réhabilitation prioritaire rue d’Aubagne (Les Nines, L’épicerie idéale, La Mercerie) parmi tant d’autres…

Les occupations éphémères se sont elles aussi multipliés ce samedi pour dénoncer les difficultés croissantes d’accès au logement : des femmes, des personnes racisées, des précaires en 1ère ligne ! D’autres occupations éphémères et actions de rue ont encore martelé l’inaction des pouvoirs publics face à ces conditions indignes de logement (punaises de lit, insalubrité, etc.) en parallèle de l’invasion de services de luxe pour touristes.
Alors que le Charivari poursuivait gaiment vers le quartier en forte gentrification de La Plaine, aux abords du commissariat de Noailles, la police n’a trouvé rien de plus judicieux que d’attaquer violemment le cortège, CRS d’un côté, BAC de l’autre, d’arrêter trois personnes, prétendument pour la pose d’un autocollant sur un camion de CRS à l’arrêt. Plusieurs blessé.es plus tard, la fête était finie.

Nous rappelons que cette semaine, déjà six arrestations ont eu lieu en répression à des occupations de plusieurs Airbnb en centre-ville. Pour avoir voulu se loger dans ces appartements retirés aux habitant.e.s au profit d’un business si lucratif, les occupant.es ont subi expulsion sauvage, garde à vue punitive de 48h et contrôle judiciaire hors-norme les expulsant de Marseille, avec obligation de pointage tous les 15 jours.

Une préfiguration du nauséabond projet de loi dont le débat s’ouvre ce lundi 28 novembre à l’Assemblée Nationale visant à criminaliser comme jamais l’accès au logement et toute volonté de s’y maintenir. Pendant que certain.e.s propriétaires s’enrichissent en proposant des nuitées à prix d’or en location touristique, la plupart d’entre nous ne peut plus se loger.

Quelle est la priorité ? Laisser partir ou dégager les plus en galère ? Réprimer celles et ceux qui résistent ? Ou contraindre ceux qui spéculent et nous empêchent de nous loger dignement ?

Nous rappelons que la coalition du printemps marseillais, depuis le printemps 2020, a été élue sous la promesse d’un changement, à la tête d’une ville éplorée et endeuillée par les effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018 et par tant d’années d’insalubrité et d’abandon de la municipalité Gaudin.

Marseille, capitale du mal-logement ou du délogement, on n’en peut plus, on n’en veut plus.

Non à la poursuite des délogements par le péril (évacuation, insalubrité) ou par l’argent (Airbnb, expulsions locatives, hausse des loyers, déménagements contraints)

Récupération des cadenas qui envahissent la ville pour les Airbnb et le meublé touristique. Environ 500 cadenas ont été ainsi récupérés ou perturbés depuis l’été 2022
Des manifestants avant le départ du Charivari (La Plaine)
Affiches rue Bussy l’Indien (Cours Julien)
Une banderole déployée à l’entrée de la Plaine sur la rue Saint Savournin

La conciergerie All for Host rebaptisée « Tout pour eux, rien pour les habitants » pendant et après le passage du Charivari le 26 et 27 novembre

Des banderoles encore déployées rue de l’Académie et sur le pont du Cours Lieutaud

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