Une tribune pour les luttes

COMMUNIQUE DE PRESSE RESF

Mais à quoi joue la préfecture ?

Collectif d’établissements de soutien aux familles expulsées de la rue Fiocca ; écoles La Paix, Eydoux, Evêché, Major, Convalescents, Bd des Dames, François Moisson 1, Korsec, Collèges Vieux Port, Anatole France, Edgar Quinet ; LEP Le Chatelier ; RESF

Article mis en ligne le samedi 11 mars 2006

Le mercredi 15 mars, le RESF13 et le collectif d’établissements (8 écoles, 3 collèges, 1 lycée) de soutien aux familles de la rue Fiocca tiendront, avec ces familles, une conférence de presse à 12h au Collège Edgar Quinet (91 rue de Crimée 13003) à l’initiative de la fcpe de l’établissement. Ce sera l’occasion de faire le point sur ce dossier, notamment sur les engagements de la Préfecture et d’annoncer d’éventuelles mobilisations le cas échéant. Au-delà du 31 mars et de ce dossier, nous tenons également à faire part publiquement lors de cette conférence de notre entière détermination pour que ces enfants, comme tous les élèves menacés d’expulsion durant l’été 2006 parce qu’enfants de sans-papiers, retrouvent les bancs de leurs établissements à la rentrée 2006.

Le vendredi 18 novembre 2005, à l’aube, la Préfecture donnait l’ordre d’expulser de leur logement 16 familles dont 30 enfants, la plupart scolarisés. Ces familles, ainsi qu’une vingtaine de célibataires qui furent soit expulsés très rapidement vers l’Algérie ("Etat d’Urgence" aidant), soit laissés à la rue en plein hiver, résidaient depuis plusieurs années dans l’immeuble du 14 rue Fiocca, en plein centre de Marseille, quartier République... Place nette était donc faîte pour les entrepreneurs immobiliers.

Le Préfet des Bouches du Rhône, Christian Frémont, assistait ce jour personnellement à l’opération. Dans sa conférence de presse tenue sur place le matin même, il promettait que "les familles en situation légale seraient relogées de manière permanente".

Or à moins de trois semaines de la fin du dispositif d’hébergement hivernal (le 31 mars), l’Anef, association missionnée par la Préfecture pour reloger 12 familles en urgence dans des hôtels et chercher des solutions de relogement, n’est pas en mesure d’avancer une seule adresse précise de relogement. Et surtout, les familles sans papiers sont de fait exclues du dispositif de relogement.

Depuis le mois de novembre, les militants et organisations membres du RESF13 ainsi que les enseignants et délégués de parents d ’élèves des établissements où sont scolarisés les enfants de ces familles, ont montré une grande vigilance, tant du point de vue des conditions précaires d’hébergement en hôtel en tout point (chauffage, eau chaude, promiscuité, propreté, difficulté matérielle pour les devoirs, menaces d’expulsion d’hôtelier...), que de l’assiduité scolaire de ces élèves ou que de l’avancé du relogement et de la régularisation de ces familles.

Le 3 mars, la Préfecture s’engageait à ce que toutes les familles se voient proposer des solutions de relogement. Ce qui sous entendait que les familles sans papiers se verraient rapidement délivrer un titre de séjour. Engagement non tenu ! La première famille qui s’est présentée le 7 mars au bureau des étrangers (accompagnée, cela va de soit, surtout depuis la circulaire du 21/02/063 sur les nouvelles conditions d’interpellation en Préfecture...) s’est entendu dire qu’elle ne faisait pas parti du groupe de famille de la rue Fiocca !

Mais à quoi joue la préfecture ? Nous voulons croire à un manque de coordination entre ses différents services. Mais nous ne somme pas dupes non plus, surtout au vu du traitement de ce dossier qui n’a pas avancé beaucoup depuis trois mois et demi.

Nous continuons de demander avec force à la Préfecture, seule responsable de cette situation qui était largement prévisible :
qu’une solution de relogement durable, dans des conditions décentes et dignes, près des établissements scolaires des enfants soit proposée à chacune de ces familles
de considérer en urgence la demande de régularisation pour les familles sans titre de séjour

Le mercredi 15 mars, le RESF13 et le collectif d’établissements (8 écoles, 3 collèges, 1 lycée) de soutien aux familles de la rue Fiocca tiendront, avec ces familles, une conférence de presse à 12h au Collège Edgar Quinet (91 rue de Crimée 13003) à l’initiative de la fcpe de l’établissement. Ce sera l’occasion de faire le point sur ce dossier, notamment sur les engagements de la Préfecture et d’annoncer d’éventuelles mobilisations le cas échéant.

Au-delà du 31 mars et de ce dossier, nous tenons également à faire part publiquement lors de cette conférence de notre entière détermination pour que ces enfants, comme tous les élèves menacés d’expulsion durant l’été 2006 parce qu’enfants de sans-papiers, retrouvent les bancs de leurs établissements à la rentrée 2006.

MARSEILLE, le 8 mars 2006

P.-S.

Réseau départemental de militants, de collectifs d’établissements, de syndicats et d’associations pour l’information et le soutien aux jeunes scolarisés sans papiers resf13 chez no-log.org site national www.educationsansfrontieres.org

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