Une tribune pour les luttes

Déchaînement de violence des colons contre la population palestinienne : des faits d’une gravité exceptionnelle qui appellent des sanctions

Communiqué de l’AFPS

Article mis en ligne le mercredi 1er mars 2023

Le soir de ce dimanche 26 février, ce sont des exactions d’une violence sans limites que les colons israéliens ont commis dans la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, et dans des villages environnants. Ces exactions ont fait plus de 400 blessés palestiniens et au moins un mort, un pompier tué par balle. 75 maisons palestiniennes ont été détruites, une centaine de voitures ont été incendiées, des magasins incendiés et saccagés, un élevage de poulets incendié. Ce déchaînement de haine et de violence raciste contre des Palestiniens parce que palestiniens rappelle les heures les plus sombres de l’histoire, et ce sont des organisations juives israéliennes qui ont prononcé le nom qui s’impose : des pogroms.

Plus tôt dans la journée, des résistants armés palestiniens avaient tué à Huwara deux colons engagés dans l’armée israélienne d’occupation. Les morts israéliens sont à déplorer comme les morts palestiniens, mais il est bon de rappeler qu’au sens du droit international cette action constitue un acte de résistance.

L’armée israélienne a été ouvertement complice des exactions des colons, qu’elle n’a, à aucun moment, tenté d’empêcher. L’organisation de colons qui les a coordonnées est connue, elle a un nom (« le prix à payer ») et se vante de ses actes. Les ministres fascistes du gouvernement actuel se réjouissent ouvertement de leur action criminelle. Non seulement rien n’a été fait de la part des gouvernements israéliens successifs pour la démanteler, mais ils ont, au cours des dernières années, encouragé et facilité l’armement des colons.

Des années d’impunité ont conduit à la situation d’aujourd’hui où c’est le ministre Itamar Ben Gvir, ouvertement raciste, suprémaciste et fasciste, qui coordonne « les forces de sécurité intérieures » israéliennes. Et c’est à un autre raciste, Bezalel Smotrich, que va être confiée l’administration du territoire palestinien occupé, avec les pleins pouvoirs d’un gouverneur colonial. 75 ans après la Nakba, la catastrophe pour les Palestiniens de l’expulsion de leurs terres et de leurs villages en 1948, l’un et l’autre rêvent d’une nouvelle Nakba et les clés leur ont été données pour la provoquer.

Dans ces conditions, le communiqué du Quai d’Orsay sur ces événements n’est pas acceptable. On ne peut pas continuer à « condamner » le meurtre de deux soldats israéliens et s’abstenir de condamner formellement les actes de vengeance collective commis par les colons contre toute une ville palestinienne avec la complicité évidente de l’armée d’occupation. On ne peut pas renvoyer dos à dos un peuple martyrisé qui tente de résister et l’armée d’occupation d’une des premières puissances militaires mondiales. Continuer dans cette voie, ce serait assumer une complicité avec les crimes commis par l’armée israélienne d’occupation et par les colons qu’elle protège.

Les autorités françaises doivent montrer clairement leur refus d’être complices de la colonisation, en exigeant de la Commission européenne qu’elle mette fin à tout commerce avec les colonies, et en exigeant des entreprises, notamment les entreprises ferroviaires et Carrefour, qu’elles se retirent de toute implication directe ou indirecte dans la colonisation. Ces entreprises elles-mêmes doivent prendre la mesure de leur responsabilité et se désinvestir au plus vite.

Nous demandons en urgence aux autorités françaises de lancer, avec d’autres États notamment européens, une initiative d’envergure pour la protection du peuple palestinien. Cette initiative doit nécessairement être associée à des moyens de pression effectifs pour faire reculer le gouvernement israélien, notamment la fin de toute coopération militaire, la suspension des accords bilatéraux avec l’État d’Israël, et la mise à l’ordre du jour du Conseil européen de la suspension des accords d’association entre l’Union européenne et Israël.

Le Bureau national de l’AFPS, 28 février 2023

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