Une tribune pour les luttes

Grand Amphi de la fac St-Charles occupé

Assemblée Générale Interprofessionnelle

Article mis en ligne le mercredi 12 avril 2023

Depuis trois semaines, l’assemblée générale interprofessionnelle rassemble, chaque mercredi, plusieurs secteurs pour construire la grève générale. Parmi ceux-ci, nous sommes nombreux et nombreuses à faire partie des métiers du travail reproductif. En soignant, éduquant, nettoyant...
Nous permettons chaque jour à d’autres de continuer à vivre et à travailler en leur apportant les ressources matérielles et émotionnelles nécessaires.

L’épisode du COVID 19 a montré au grand jour le rôle essentiel de celles et ceux qui occupent des métiers du soin. Infimièr.e.s, agent.e.s de propreté, enseignant.e.s... Dès que nous nous arrêtons de nettoyer, de nous occuper des enfants, de soigner, le pays est paralysé ! Pourtant, nous travaillons chaque jour dans des conditions difficiles avec des cadences toujours plus importantes, un manque de moyens grandissant, pour un salaire toujours plus faible tout en devant subir du harcèlement sexiste et raciste sur nos lieux de travail.

Le travail reproductif que nous menons est double. Il se déroule dans nos foyers par la procréation, l’éducation des enfants, le travail sexuel, le soin apporté à nos proches et plus largement le travail domestique. En effectuant ces tâches gratuitement, nous servons une organisation capitaliste du travail en permettant à l’Etat et aux patrons de bénéficier de nos efforts pour qu’iels puissent elleux mêmes exploiter leurs propres employé.e.s. Historiquement, l’exploitation de nos corps a servi à l’ensemble de la classe capitaliste, à accumuler de la richesse grâce à la reproduction de la force de travail que nous permettons.

En dehors de l’espace du foyer, le travail du soin est délégué aux personnes déjà les plus précaires, la plupart du temps les minorités de genre et les personnes racisées. En assignant à ces dernier.ères ce boulot absolument nécessaire, mais dévalorisé symboliquement et financièrement les travailleur.ses sont divisé.e.s, entre celleux qui peuvent se rendre dans leurs bureaux et celleux qui gardent leurs enfants ou encore qui nettoient leur lieu de travail. La précarité de nos contrats de travail, des horaires décalés et le recours à la sous-traitance nous isole et nous empêche de créer une solidarité de classe.

Nous le savons, nous serons les plus touché.e.s par la réforme des retraites, car plus souvent à temps partiel, avec des carrières hachées et des salaires inférieurs. Les femmes sans papiers, qui arrivent tard sur le marché de l’emploi seront encore plus impactées. Mais nos revendications ne s’arrêtent pas à cette réforme, il s’agit de les élargir pour lutter contre l’ensemble des attaques qui nous sont faites. Avec la création d’un titre de séjour dit des « métiers en tension » pour un an renouvelable, la future Loi Asile et Immigration portée par Gérald Darmanin cantonnera les personnes sans-papiers à des emplois plus précaires et sous-rémunérés et donneront le pouvoir aux patrons le pouvoir d’un chantage à la régularisation dans des conditions salariales à leur discrétion.

Pour gagner face à Macron et son monde, il est nécessaire que tous les secteurs rentrent dans la bataille. Nous, travailleurs et travailleuses du soin, prenons conscience de notre force collective. Faire grève permet de visibiliser notre travail souvent peu reconnu, bien que nécessaire. Nous pouvons mettre le pays à l’arrêt. Faisons-le aux côtés de toustes les travailleurs et travailleuses. Rencontronsnous, discutons de nos conditions de travail, organisons-nous pour lutter contre les lois qui nous divisent et nous exploitent.
Construisons des liens entre nos secteurs pour une solidarité de classe féministe et antiraciste.

Tous et toutes ensemble jusqu’au retrait et même après !

Assemblée Générale Interprofessionnelle

Tous les mercredi à 18h
Grand Amphi occupé de la fac Saint-Charles

Tract Assemblée Générale Interprofessionnelle
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