Depuis le samedi 13 juillet, cinquante jeunes exilés en recours occupent l’Église de Saint-Ferréol sur le Vieux Port à Marseille. A la suite de l’arrivée dans l’Église, le diocèse a appelé la mairie, la préfecture et le département pour les informer de la situation et exiger une mise à l’abri. Ces derniers annoncent qu’ils se présenteront aux jeunes seulement lundi matin. En attendant, les jeunes exilés sont autorisés à passer la nuit dans l’Église.
La situation des jeunes exilés est particulièrement précaire : en recours juridique pour la reconnaissance de leur minorité, ils ont le droit à être scolarisé mais aucun dispositif n’est prévu pour leur fournir un logement digne. Les périodes de recours peuvent durer jusqu’à deux ans selon les situations. Un an et demi à la rue alors que la Justice n’a pas statué sur leur minorité. Le comité des droits de l’enfant de l’ONU a alerté de nombreuses fois sur le non-respect de l’État français des obligations de prise en charge des jeunes en recours.
Ainsi, des associations et collectifs tentent depuis plusieurs années de trouver des solutions comme par exemple l’occupation de bâtiments vides. Pourtant, ces dernières ne suffisent pas et restent très précaires.
Le 15 juillet, un squat hébergeant une vingtaine de jeunes va être expulsé. A la mi-août, une autre expulsion est prévue et mettra à la rue une quinzaine d’autres jeunes. Deux autres squats sont menacés d’expulsion. En plus de tout cela, une quinzaine de jeunes exilés sont déjà à la rue depuis plusieurs semaines. L’État Français ne fais pas que de se dédouaner de ces missions mais mène une politique offensive contre les
solutions précaires trouvées par les jeunes exilés.
Les jeunes ont traversé de nombreux pays, de nombreuses difficultés pour au final se retrouver à la rue en France. Pourtant, comme ils nous le rappellent : c’est la France qui leur a appris à parler français.
C’est la France qui est venue en première dans leur pays. Les médias et les politiques du département répètent qu’il n’y a pas assez d’argent pour accueillir dignement les jeunes. Pourtant, les collectivités locales dont le département ont dépensé pour les JO plus de 49 millions d’euros pour construire la piscine olympique à Marseille. La situation des jeunes exilés est le produit de politiques racistes et xénophobes. De l’argent il y en a. Majeurs ou mineurs, nous revendiquons que les droits à un logement digne et à une éducation des jeunes soient appliqués.
L’occupation de l’Église Saint-Ferréol revendique la mise à l’abri de tous les jeunes exilés pendant toute leur période de recours dans des conditions dignes, l’accès à la nourriture, à la scolarisation, à la santé et à un accompagnement socio-éducatif.
Dans un contexte de montée de l’extrême droite et du racisme, nous devons impérativement nous tenir aux côtés des jeunes exilés en lutte pour leurs droits et pour leur dignité.
MarseillevsDarmanin, Sirakadjan, les jeunes exilés de Marseille,