Chers amis,

A peine réélue à la tête de la Commission européenne, Madame Ursula von der Leyen a annoncé le 18 juillet devant le Parlement européen vouloir tripler les effectifs de Frontex !

Elle a déclaré que ce renfort avait pour but de rendre l’agence de surveillance des frontières plus efficace mais n’a pas évoqué les atteintes permanentes aux droits que cette agence exerce face aux personnes exilées, atteintes qui mettent systématiquement leur vie en danger selon Brigitte Espuche, co-coordinatrice du collectif Migreurop qui a enquêté sur les pratiques de l’organisme depuis sa création.

Madame von der Leyen n’a pas non plus évoqué les conclusions d’un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) accusant l’agence d’avoir dissimulé l’organisation de manœuvres et comportements illégaux en mer Méditerranée depuis de longues années, sous la responsabilité du Français Fabrice Leggeri patron de Frontex de 2015 à 2022.

A la suite de ces investigations, Fabrice Leggeri démissionna puis s’affaira les mois suivants à préparer sa candidature aux élections européennes. Il a été élu en juin dernier sous l’étiquette RN. Notons qu’il a déclaré lors d’une visite récente au poste frontière de Menton, aux côtés de Jordan Bardella : « Frontex a été dévoyée par la Commission pour devenir une espèce de super-ONG dirigée par les moniteurs et les officiers des droits fondamentaux ». On tombe des nues...

La Présidente de la Commission européenne n’a donc pas eu un mot pour remettre en question cette attitude criminelle conduisant, selon plusieurs enquêtes et rapports, à des « violations des droits, mauvais traitements et surtout pushbacks consistant à renvoyer des personnes migrantes vers des pays hors de l’UE sans leur permettre de déposer une demande d’asile, en violation du droit international ».

Ainsi le renforcement envisagé de Frontex, à partir d’un budget se montant déjà à 874 millions € en 2024, n’a évidemment pas pour but d’améliorer la protection des réfugiés, il s’inscrit au contraire dans la logique du Pacte européen sur la migration et l’asile, adopté au printemps dernier, lequel se concentre sur le renforcement des frontières extérieures et prévoit l’externalisation du contrôle des migrations.

On en reste donc au concept d’Europe forteresse dont on sait depuis de nombreuses années qu’il est sans effet sur les flux migratoires et qu’il ne contribue qu’à rendre plus cruels et inhumains les parcours empruntés par les exilés.

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Avant de vous donner rendez-vous pour le prochain cercle de silence, le samedi 10 août, nous désirons corriger une phrase de notre précédente invitation, à propos du programme législatif du Nouveau Front Populaire, affirmant qu’il n’avait pas été question explicitement, dans ce programme, d’une annulation de l’intolérable loi immigration intégration asile promulguée en janvier dernier.

Cette affirmation était une erreur, comme nous l’a fait remarquer une lectrice, car le programme du NFP, en page 21, partie 3 les mois suivants (après les 100 premiers jours) et sous le titre Garantir un accueil digne, détaille les points suivants :

• Abroger les lois asile et immigration de Macron

• Mettre en place une agence de sauvetage en mer et sur terre, dans l’attente de sa création au niveau européen et en appui de l’agence de l’Union européenne pour l’asile

• Assurer un accompagnement social et une autorisation de travailler pour les demandeurs d’asile

• Faciliter l’accès aux visas, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés et instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence

• Créer un statut de déplacé climatique

• Améliorer les conditions d’accueil des exilés à Mayotte et supprimer les conditions empêchant le déplacement entre Mayotte et le reste du territoire

• Créer des voies légales et sécurisées d’immigration

• Réviser le pacte asile immigration européen pour un accueil digne des migrants