place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales - 13100
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La nomination par le Président de la République d’un Premier ministre soumis aux bonnes volontés de l’extrême droite constitue une menace supplémentaire pour les exilés qui vivent en France sans titre de séjour ou avec un titre provisoire, comme si la récente loi immigration intégration asile adoptée en janvier dernier ne suffisait pas.
On redoute notamment l’abandon de l’aide médicale de l’Etat (AME), le rétablissement du délit de séjour irrégulier, le durcissement des conditions du regroupement familial, la restriction de l’accès aux services publics, etc.
Mais la menace est beaucoup plus vaste et concerne aussi bien les demandeurs d’asile - avec des procédures d’externalisation ubuesques comme l’Italie et la Grande-Bretagne ont cherché à le faire en Albanie et au Rwanda - que les étrangers résidant régulièrement en France par la suppression du droit du sol.
On craint également l’usage du référendum afin de réviser la Constitution pour en changer le contenu sur certains sujets, l’immigration étant bien sûr en ligne de mire…
La Cimade a publié un communiqué le 6 septembre d’où nous avons extrait les deux derniers paragraphes :
« Alors que ne cessent de progresser les idées de haine et de rejet de l’autre, alors que de nouveaux naufrages dramatiques dans la Manche et la Méditerranée sont venus montrer encore une fois le caractère inefficace et mortifère de politiques migratoires construites selon les seules boussoles de la fermeture et de la répression, nous voulons solennellement dire au premier Ministre et à son futur gouvernement l’urgence absolue, pour les personnes migrantes, pour l’ensemble de notre société, pour l’avenir de notre démocratie et pour nos principes républicains, d’un changement profond d’orientation politique et idéologique sur les questions migratoires.
Et en appeler à toutes et tous, citoyennes et citoyens, acteurs sociaux, associatifs… pour que ce message soit plus que jamais incarné, relayé et défendu ; pour faire de l’accueil et de la solidarité, du respect des droits et de la dignité des personnes, le socle commun de notre société. »
Nous y ajoutons deux passages d’une déclaration de la FASTI au sujet des naufrages évoqués ci-dessus :
« Depuis le début de l’année 2024, 43 personnes sont mortes dans les eaux de la Manche.
Ce n’est pas un drame isolé et dû à la fatalité comme aimerait le faire croire le ministre démissionnaire avec ses mots hypocrites et larmoyants. Il s’agit bien de la conséquence directe des politiques migratoires mortifères, menées depuis 30 ans par la France et l’Europe.
[…] Comment peut-on parler de ‘’drame’’ quand on met en place une politique de répression de mineurs non-accompagnés ? Comment parler de « drame » quand les campements sont détruits systématiquement ? Comment parler de « drame » quand on mène une guerre aux personnes migrantes avec un harcèlement policier quotidien ? Ne faudrait-il parler de mise à mort annoncée ?
Nous rappelons au ministre démissionnaire Darmanin que les passeurs existent parce que les frontières et sa politique existent. Parce qu’existe la loi qui porte son nom, votée avec le Rassemblement national. »