Une tribune pour les luttes

samedi 9 novembre 2024

AIX-EN-PROVENCE

11 h 30

place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.

Cercle de silence

Une petite fille de 11 ans a été maintenue, seule, en zone d’attente à Orly du 19 au 23 octobre.

Elle n’est pas la première à subir ce mauvais sort et, comme le signale Mediapart, l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers), témoin attentif de ce qui se passe en ces lieux, alertait récemment sur le fait que « la France viole les droits de l’enfant » car ils sont des centaines à être enfermés chaque année, le plus souvent avec des proches, aux frontières nationales.

Revenons à la petite fille de 11 ans, elle est française, elle a obtenu la nationalité à l’âge de 2 ans, elle a même un passeport biométrique en bonne et due forme qui lui a permis de prendre l’avion à Dakar. Son père et ses frères et sœurs qui vivent en France sont français. Cet épisode est donc un véritable scandale, un de plus dans ce système où les violations de droit sont récurrentes !

Le juge des référés a décidé de la libérer et a reconnu le caractère d’urgence de la situation, il n’a apparemment pas fait état des très nombreuses condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour avoir enfermé des enfants en centre de rétention administrative...

Les centres de rétention administrative, comme les zones d’attente, sont en effet des espaces de non-droit comme le déclarait tout récemment la Cimade à propos du CRA du Mesnil-Amelot qui « cristallise les dérives de la politique d’enfermement et d’expulsion de l’Etat et ses pratiques abusives et illégales ».

C’est ainsi que dans la nuit du 17 au 18 octobre 2024, une personne est décédée au centre de rétention de Mesnil-Amelot sans avoir pu bénéficier des soins dont elle avait un urgent besoin.

La Défenseure des droits, dans un communiqué du 16 février 2023 concernant le CRA du Mesnil-Amelot, avait rappelé que « toute personne, quelle que soit sa situation au regard du droit au séjour, doit voir pleinement garantis ses droits les plus fondamentaux, notamment le droit au recours effectif, le droit de mener une vie privée et familiale normale, d’accéder à des soins appropriés et de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants. »

A la suite de cet évènement dramatique, la Cimade a réaffirmé sa position sur la fermeture de tous les centres et locaux de rétention administrative et appelé à un changement de paradigme des politiques migratoires, garantissant le respect des droits et libertés fondamentales.

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