Hier, se tenait la 3eme édition du Blue Maritime Summit, à la grotte Cosquer, à Marseille. Une journée de conférences à l’initiative des acteurs de la croisières pour tenter de verdir l’image du secteur et de l’industrie maritime avec pour thème cette année "Un avenir plus durable".
A cette occasion, après avoir décoré le parvis du J4 par une banderole, nous nous sommes invité.e.s à une table ronde sur les prétendues “flottes du futur” afin de faire entendre notre voix et dénoncer le greenwashing de l’événement. Une militante de Stop Croisières a pu prendre le micro accompagnée de trois autres activistes pour interrompre une conférence. (vidéo de l’action disponible içi)
Notre collectif souhaitait alerter sur les fausses solutions mises en lumière, l’inefficacité de la Charte croisières durable Méditerranée et le mythe de l’hydrogène vert.

Toujours les mêmes fausses solutions...

Le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) : bien que félicité tout au long du sommet, le GNL est une bombe climatique. Si l’on prend en compte les fuites de méthane depuis l’extraction jusqu’à la combustion, cette énergie fossile émet autant de gaz à effet de serre que le fioul lourd qu’il est censé remplacer. [1]

Électrification des quais : s’il s’avère être une bonne chose pour la pollution de l’air que d’électrifier les escales des ferrys et du chantier de réparation navale, les bateaux de croisières sont eux des gouffres énergétiques. C’est une hérésie d’envisager de brancher des parcs d’attraction flottants à des réseaux électriques déjà sous tension. [2]

Scrubbers : ces “laveurs de fumées” permettent aux armateurs de se conformer aux réglementations sur la qualité de l’air tout en continuant d’utiliser du fioul bon marché. Ce procédé transfert la pollution de l’air vers la mer par le rejet des particules captées lors de la combustion dans l’eau, ce qui contribue à dégrader la biodiversité marine, déjà en danger. [3]

Charte croisière durable Méditerranée : une opération de communication pour continuer la croissance du secteur sans rien changer.
Alors qu’un bilan de la charte était prévu deux ans après sa rédaction, il est important de rappeler que celle-ci contient des mesures creuses et sans contraintes. Stop Croisières avait réalisé une vidéo de décryptage en 2022.

Hydrogène vert : pas de solution miracle !
Tandis que le secteur maritime, comme celui de l’aviation, mise tout sur cette nouvelle énergie pour la décarbonation du secteur d’ici à 2050, l’hydrogène vert n’est pas une solution magique et ne pourra pas répondre aux besoins de tous les secteurs de l’économie dans lesquels elle est mise en avant. [4]

Devant la nécessité de remettre en question l’industrie de la croisière, nous appelons à une concertation pour un réel avenir durable des activités maritimes à Marseille et ailleurs.

Le collectif Stop Croisière

Contact Presse : Valentin - 06 64 35 88 42

Sources :
[1] Transports et Environnement - L’impact climatique des importations de GNL en Europe est largement sous-estimé - nov. 2024 - https://www.transportenvironment.org/te-france/articles/limpact-climatique-des-importations-de-gnl-en-europe-est-largement-sous-estime

[2] Tout savoir sur l’électrification des quais et le plan « Escales Zéro fumée » de la région - Stop Croisières - juillet 2022 https://stop-croisieres.org/tout-savoir-sur-lelectrification-des-quais-et-le-plan-escales-zero-fumee-de-la-region/
[3] Les scrubbers : moins de rejets atmosphériques pour plus de rejets en mer - Surfrider https://www.surfrider.fr/sinformer/actualites/les-scrubbers-moins-rejets-atmospheriques-plus-rejets-mer/
[4] Avions et bateaux : comment l’hydrogène entretient le mythe de la croissance - Reporterre - mai 2024 https://reporterre.net/Avions-bateaux-comment-l-hydrogene-entretient-le-mythe-de-la-croissance