Une tribune pour les luttes

De Paris à Cologne en passant par Berlin : déserteurs de tous les pays, unissez-vous !

Article mis en ligne le jeudi 26 décembre 2024

Ce samedi 21 décembre, des rassemblements étaient organisés à Paris, Cologne et Berlin par des réfugiés russes et ukrainiens, pour attirer l’attention de l’opinion publique sur le sort des déserteurs et appeler à leur protection.

A Paris, le rassemblement s’est tenu en deux temps. Un premier rendez-vous était donné place de la République, par le groupe de gauche russe PSL (Gauche Post Soviétique)[1]. Une quarantaine de personnes se sont retrouvées pour écouter notamment des réfugiés et déserteurs russes du groupe « Adieu aux arme ». Ils ont exprimé leur refus viscéral de porter des armes et de tuer qui que ce soit. Puis ils ont évoqué les dangers qu’ils ont bravés au Kazakhstan où ils avaient trouvé refuge sous les menaces régulières d’expulsions en Russie, avant de finalement arriver en France et de s’affronter au mur de l’administration et sa bureaucratie kafkaïenne. Ils ont notamment rappelé ce que nous, Initiative Olga Taratuta, disons depuis 2 ans et demi à, à savoir que « Chaque déserteur rapproche de la paix ! ». La meilleure façon d’arrêter une guerre ce n’est pas d’envoyer des armes mais de faire en sorte qu’il n’y ait plus de soldat – et particulièrement de l’armée du pays agresseur - qui veuille se battre. Si l’Union Européenne et la France annonçaient clairement garantir le statut de réfugié aux déserteurs russes, on peut espérer que cela contribuerait significativement à faire cesser rapidement la guerre faute de combattants.

Ensuite une partie des manifestants se sont rendus devant l’Ambassade d’Ukraine, pour demander haut et fort que les frontières Ukrainiennes soient ouvertes pour celles et ceux qui – après presque 3 ans d’efforts et de privation - ne souhaitent pas mourir sur le front. Même si on peut regretter que la majorité des personnes présentes place de la République ne nous ai pas suivi pour ce second moment (avaient-ils peur de critiquer le gouvernement ukrainien corrompu ? Pourtant le mot d’ordre du rassemblement était clair : "pourquoi imiter la dictature de Poutine ?"), ce rassemblement spécifique à proximité de l’Ambassade d’Ukraine est déjà une victoire en soi, car il a permis de porter pour la première fois sur la place publique en France et à Paris la question du soutien aux ukrainiens qui refusent la militarisation. L’émotion était forte dans les discours de ces jeunes d’Ukraine. Ils ont décrit les tortures et les sévices infligés par les miliciens des Centres de recrutements (TTsK) aux jeunes qu’ils raflent au hasard dans les rues, avant de les mettre dans des bus pour les envoyer au front en ayant pris soin de leur voler leur téléphone portable avant pour qu’ils ne puissent pas prévenir leur famille. Des déserteurs et réfugiés russes, dont certains avaient occupés avec les ukrainiens présents l’entreprise orange fox bike lors de leur grève commune, ont décrit les mêmes scènes de terreur et d’inhumanité de la part des services de la répression russe. Conjointement, russes, ukrainiens, français ou autre, nous avons lancé des cris qui s’adressent à l’humanité toute entière : « lutte pour la liberté, non à la dictature », « paix aux chaumières, guerres aux palais ».

[1] Dans ce rassemblement on notait la présence pesante du Parti Ouvrier Indépendant, organisation trotskyste du courant lambertiste, venue avec ses drapeaux publicitaires et se servant du rassemblement pour faire la publicité à la vente de son journal. Cette récupération politicienne avait un caractère franchement déplacé. On sentait d’ailleurs l’influence du POI sur ce rassemblement car l’une des revendications mise en avant était « l’attribution de subvention aux organismes qui accueillent les déserteurs ». Or chacun sait que le POI est toujours à l’affut de financements. Comme quoi on peut d’un côté dénoncer le gouvernement et de l’autre lui demander de l’argent …L’initiative Olga Taratuta, depuis sa création le 24 février 2022, a permis à plusieurs déserteurs russes d’obtenir le statut de réfugié politique, et ceci sans rien demander ni à l’Etat ni aux élus politiques, ne comptant que sur la générosité et le bénévolat des individus opposés au militarisme, de façon à garantir une totale indépendance vis-à-vis de toute institution, qu’elle soit étatique ou politique.

P.-S.

CNT - AIT
Des compagnons de l’initiative « Olga Taratuta » de solidarité avec les déserteurs et réfugiés Russes, Ukrainiens et Belarusses.

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