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(Deux commentaires)

La médiathèque de Mille Bâbords inaugure 2025 en fanfare !!!

Des chants d’exil grecs pour ouvrir 2025 à Mille Bâbords

Article mis en ligne le lundi 6 janvier 2025


Des chants d’exil grecs pour ouvrir 2025 à Mille Bâbords

Le 3 janvier la Médiathèque de Mille Bâbords avait invité l’auteur Yannis Karakos à présenter son livre-mémoire sur le Rebetico, musique encore très populaire aujourd’hui, rapportée par les exilés grecs expulsés de Turquie dans les années 1920.
Malgré cette date improbable au coeur des vacances d’hiver, la soirée a fait salle comble à Mille Bâbords, jusque sur les marches de l’escalier de la mezzanine, pour écouter un homme savoureux, qui se déclara d’entrée non musicien mais tout pénétré de cet abondant répertoire de « chants simples pour des gens simples ».
Selon Yannis Karakos, les Rebetes (paroliers et chanteurs de Rebetico) n’ont pas de projet politique. Mais tous les textes cités parlaient « d’un monde injuste », imposé à un « prolétariat » de « rapatrié.es » très mal accueilli.es par une patrie inconnue de la plupart.
Cantonnés à leur arrivée dans un camp de réfugiés près du Pyrée, ils se retrouvaient dans les tavernes et fumeries clandestines alentours où fleurirent ces chants, souvent désespérés, d’hommes et de femmes pauvres mais libres, et pour cela, persécutés par les flics et les fachos. Alors pas politique, le Rebetico ? Quand il chante « ni oubli, ni pardon », il parle pourtant beaucoup aux Marseillais de Noailles et de La Plaine !
Yannis Karakos n’était pas venu vendre son livre. Edité à compte d’auteur, il l’offre en fichier à toutes celles et ceux qui lui laissent une adresse-mail (par we-transfer, a-t-il précisé). Et généreux jusqu’au bout, il avait apporté de Grèce quelques gourmandises et boissons typiques, comme l’Ouzo et le Tsipuro, un marc de raisin tout-à-fait déraisonnable !
Et le seul chapeau qui passa, bien mérité, fut pour un musicien, un Rebete professionnel (ils seraient trois à Marseille), Tassos Tsitsivakos et son Bouzouki (une sorte de jolie mandoline à 5 cordes), accompagné par un jeune rebete amateur de passage avec un tout petit instrument, un Baglama, pour clore cette parenthèse grecque, en tous points délicieuse !


Tassos Tsitsivakos et Sami

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Vos commentaires

  • Le 6 janvier à 10:55, par Philippe En réponse à : La médiathèque de Mille Bâbords inaugure 2025 en fanfare !!!

    La description de l’origine et du développement du Rebetiko présentée par Yanis m’a furieusement rappelé l’histoire réelle, concrète, charnelle, du Blues du Delta du Mississipi et du Raï algérien. Des musiques qui transforment le malheur de la vie du lumpen en joie diabolique...
    Le Raî, comme le Rebetiko, est resté relativement peu récupérable par le monde de la marchandise. Malheureusement pour lui, le Blues a été rattrapé par la gentrification du Jazz et par la culture de la jeunesse des classes moyennes en révolte, dans les années 60-70..."The blues had a son and they named it Rock’roll", disait Muddy Waters

  • Le 7 janvier à 08:32, par Yannis Karakos En réponse à : La médiathèque de Mille Bâbords inaugure 2025 en fanfare !!!

    Merci beaucoup pour cet article chaleureux. Fraternellement. Yannis Karakos (qui s’en retourne au pays)

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