L’année 2024 s’est conclue sur quelques bonnes nouvelles pour notre communauté. D’abord le Zimbabwe a finalement abolit la peine de mort le 31 décembre dernier après un long processus politique qui aura duré plus de dix ans. Un moratoire sur les exécutions était en vigueur dans le pays depuis 2005, mais les tribunaux ont continué à prononcer la peine capitale. Cinquante-neuf personnes se trouvaient dans les couloirs de la mort au moment de la promulgation de la nouvelle loi. Toutefois, une disposition prévoit que cette abolition peut être levée en cas d’état d’urgence.
Vingt-quatre pays d’Afrique subsaharienne ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, tandis que deux autres l’ont abolie uniquement pour les crimes de droit commun. Sur les seize pays ayant procédé dans le monde à des exécutions en 2023, un seul, la Somalie, se trouve en Afrique subsaharienne.
Le Maroc a pour sa part, dans un geste historique, voté en faveur de la dixième résolution de l’Assemblée générale des Nations unies appelant à un moratoire sur l’application de la peine de mort. Pour les militant·es abolitionnistes marocain·es il s’agit là d’un pas décisif dans cette longue marche pour abolir la peine de mort dans leur pays. Le Maroc applique un moratoire de facto sur les exécutions depuis 1993 même si la peine capitale reste légalement en vigueur.
Enfin, mi-décembre le président américain Joe Biden a commué en peine de prison à vie, sans possibilité de libération, la condamnation de 37 condamnés à mort aux États-Unis. Interpellé par des organisations de défense des droits humains, dont ECPM, le démocrate a pris cette décision moins d’un mois avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, fervent partisan de la peine capitale. Les individus concernés avaient tous été condamnés par la justice fédérale américaine, distincte de la justice propre aux États.