Une tribune pour les luttes

M. DOUIBI EST LIBRE

La victoire de la solidarité sur la violence administrative et policière

Article mis en ligne le dimanche 12 novembre 2006

11 novembre, jour férié. Ce n’aura pas été de tout repos à Marseille cette année 2006.

Il a d’abord fallu apprendre ce matin la mauvaise nouvelle que chacun craignait : la Préfecture s’obstine à vouloir effectuer sa première expulsion d’un parent d’élève, après une pause imposée de plus d’un an par les mobilisations, notamment celle de RESF. M. Lahcen DOUIBI en fait les frais.

Expulsion politique, car quel est l’intérêt de braver le fer avec des centaines de citoyens, profs, parents d’élèves, militants associatifs, syndicaux, politiques, deux jours après avoir perdu la première manche sur le port de Marseille, grâce notamment à la mobilisation des marins CGT SNCM ?

La seconde manche s’est ainsi jouée à l’aéroport de Marignane au moment où l’on commémorait ailleurs l’armistice de 1918 : gaz lacrymogènes, coups de matraques... Belle manière de fêter la paix...

Chacun, comme les marins jeudi 9, a pris ses responsabilités, puisque le Préfet prenait les siennes : les passagers de l’avion ont refusé de voyager dans ces conditions ; les citoyens, militants et élus venus sur place dénoncer l’expulsion (huit d’entre eux ont été interpellés puis relâchés) ; les syndicalistes de l’aéroport ont aidé à localiser M. DOUIBI ; l’avocate s’est déplacée pour défendre son client, et le procureur a libèré définitivement Lahcen...

Le plus digne de tous aura bien sûr été M. Lahcen DOUIBI qui a eu le courage de refuser son embarquement de force dans l’avion.

La conclusion, s’il fallait le rappeler, est que tous ensemble, nous pouvons faire reculer l’injustice administrative et la violence policière.

Le combat est loin d’être fini. Parce que des poursuites judiciaires peuvent voir le jour contre des manifestants. Parce que M. Belgherbi, M. Zeddal sont au centre de rétention du Canet. Parce que M. SAYADI passera lundi 13 novembre à 15h au tribunal administratif de Marseille, parce que M. Amir vit caché. Parce que nos amis étrangers sans titre de séjour vivent toujours dans l’angoisse quotidienne d’une arrestation.

Parce que tous doivent voir leur situation régularisée.

La Préfecture et le Ministère de l’Intérieur doivent tirer tous les enseignements de cette journée. Il leur faut entendre qu’une partie de la population française, qui grandit de jour en jour, s’oppose à la politique de l’immigration jetable et réclame la régularisation des personnes sans papiers.

A la veille de la grande manifestation unitaire en soutien aux sans papiers le 15 novembre à Marseille, plutôt que d’adopter une attitude méprisante à l’égard du formidable élan de solidarité exprimé, la Préfecture des Bouches du Rhône doit ouvrir le dialogue sur l’arrêt des arrestations, sur la régularisation des familles sans papiers et des jeunes majeurs scolarisés.

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