Une tribune pour les luttes

IVG à Marseille : Alerte Rouge

Article mis en ligne le vendredi 5 décembre 2003

A Marseille , un peu plus de 6.000 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées en 2002 mais avec des difficultés croissantes dans les secteurs privé et public .

Dans le public qui assure la moitié des actes, les services fonctionnent à la limite de la saturation avec des difficultés énormes pendant les vacances , des fermetures momentanées par manque de places ou de personnel, des délais de rendez-vous trop longs qui ne permettent pas d’appliquer la loi de 2001 ce qui pénalise surtout les mineures .

Dans les cliniques privées les interruptions de grossesse sont mal programmées et les médecins qui les pratiquent, sont mal vus et mal rémunérés.

La cotation financière de l’acte IVG n’a pas été revalorisée depuis 15 ans , les assurances professionnelles médicales ont été multipliées par 12 en 3 ans ; ces conditions ne favorisent pas la relève médicale pour exécuter cet acte toujours « diabolisé ».
Le décret d’application sur le repos compensateur des anesthésistes mais sans augmentation du nombre d’anesthésistes accroît encore les difficultés….

Aussi les médecins démotivés arrêtent petit à petit cette activité, la charge s’accumulant sur ceux qui acceptent de continuer.

C’est pour dénoncer cette situation que les médecins d’une clinique marseillaise assurant 1000 IVG par an ( soit 1/6 des actes) vont arrêter leur pratique.

Il ne faudrait pas oublier que c’est la loi de 1975, obtenue grâce à la lutte de millions de femmes en France , qui a permis en légalisant l’IVG d’éviter la mort de centaines de femmes lors d’avortements clandestins !

Si l’IVG n’est pas un acte banal, il doit néanmoins être un recours possible et accessible pour toutes les femmes qui en font la demande . Il doit être réalisé dans de bonnes conditions et avec un accompagnement de qualité par des professionnels reconnus pour ce travail.

C’est pourquoi il est indispensable :

* d’accorder des moyens nécessaires aux centres pratiquant les IVG comme l’embauche de personnels médicaux et paramédicaux formés à l’accompagnement mais aussi l’équipement adéquat des structures d’accueil.

* de revaloriser la cotation de cet acte médical

* d’envisager la délivrance de l’IVG médicamenteuse en cabinet de ville

Il nous faut ensemble alerter sur l’urgence des mesures à prendre sous peine de devoir revenir aux cars de femmes partant avorter à l’étranger ou revoir les curetages clandestins dans les salles de bain !
Car les premières touchées seront les femmes les plus démunies .

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