Une tribune pour les luttes

CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE

Nouveaux harcèlements contre maître Abbou et sa famille

Article mis en ligne le lundi 29 janvier 2007

Tunis le 26 janvier 2007

Nouveaux harcèlements contre maître Abbou et sa famille

Les harcèlements ont repris de plus belle contre maître Mohamed Abbou, l’avocat et défenseur de droits humains incarcéré depuis le 1er mars 2005 pour avoir publié une tribune sur Internet. Ses conditions de détention se sont aggravées et ce sont maintenant les livres qu’on refuse de lui faire parvenir.

Sachant que Mohamed Abbou a décidé de terminer son doctorat en droit, l’administration pénitentiaire s’acharne à le priver de ses manuels alors que le droit aux études est garanti par la loi tunisienne sur les prisons (art. 19). Le juge d’application des peines auquel s’est plaint maître Abbou de cette privation ainsi que de son droit à voir la télévision comme tous les autres détenus, s’est défaussé et évite de le rencontrer depuis quelques temps pour se soustraire à une réponse. Certains de ses co-détenus de droit commun continuent de le harceler à l’instigation de la direction de la prison du Kef.

Par ailleurs, au cours de la visite hebdomadaire qu’elle a effectué ce 25 janvier, sa femme Samia Abbou, a été fouillée et dépouillée de son sac à main avant de voir son mari derrière les barreaux. Elle a été menacée de privation de visite si elle n’obtempérait pas.

Samia Abbou avait accepté de se soumettre à cette nouvelle exaction afin de permettre à sa fille qui l’accompagnait de voir son père qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs mois. Lorsque cette dernière a voulu embrasser son père, une faveur généralement accordée à tous les enfants (en emmenant l’enfant de l’autre côté des barreaux pour 1 minute), les gardiens le lui ont refusé. Et elle est repartie en pleurs.

Durant tout le trajet qui mène de Tunis au Kef (170 Km) Samia Abbou a été encore une fois « escortée » et la voiture où elle se trouvait « contrôlée » une dizaine de fois durant ce trajet afin qu’elle soit retardée pour la visite.

Samia Abbou a fait part au CNLT de son inquiétude concernant la sécurité de ses enfants, et notamment de l’aîné, Jamel que les services de sécurité continuent de harceler. Des agents de police se seraient présentés à son Lycée et pris d’autorité ses relevés de notes.

Le CNLT

- S’élève vigoureusement contre cet acharnement contre un défenseur ; Il considère que les mesures de rétorsion auxquelles est soumis maître Abbou ainsi que sa famille constituent une forme de sanction illégale qui s’ajoute à la condamnation injuste qui le frappe.

- Appelle les autorités publiques à cesser toutes les formes de persécutions qui le visent ainsi que sa famille et exige que soient respectés ses droit en tant que prisonnier. Il réitère sa demande de libération inconditionnelle de maître Abbou.

Pour le Conseil

La porte parole

Sihem Bensedrine

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