Une tribune pour les luttes

"RESISTONS ENSEMBLE", N° 51, MARS 2007.

Article mis en ligne le vendredi 9 mars 2007

Bonjour,

Voici le N° 51, MARS 2007, du petit journal mobile recto-verso A4
"RESISTONS ENSEMBLE" du réseau contre les violences policières et
sécuritaires.

Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement.

Vous pouvez télécharger en format pdf, avec mise en page sur le site du
réseau :

http://resistons.lautre.net/article.php3?id_article=330

Si le journal vous plaît vous êtes invitEes à participer à son
élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous
attendons vos contributions, propositions, critiques ...
à bientôt.
L’équipe de réaction

Visitez le site du réseau : tous les numéros de RE à télécharger, guides
juridiques, nouvelles, inscription aux listes de diffusion ....

http://www.resistons.lautre.net

Une nouvelle maladie mentale : la révolte ?

L’internement psychiatrique est la « nouvelle » méthode de répression,
qu’a trouvée le pouvoir pour se débarrasser des révoltés. Roland
Veuillet en a fait les frais alors qu’à son 53e jour de grève de la
faim, l’Education Nationale a commandé d’en haut son internement en
hôpital psychiatrique. Si personne aujourd’hui ne veut plus en assumer
la responsabilité, une psychiatre dépêchée sur place par l’inspection
académique a bel et bien attesté que Roland a besoin d’un traitement /« 
...psychotrope pouvant permettre une pacification interne et une
atténuation de ses revendications reproductives »/. Traduisez : ceux qui
endurent oppression et répression à répétitions et qui luttent contre en
« revendiquant » leur détermination sans accepter de compromis sont des
fous à interner d’urgence.

Le gouvernement a aussi tenté, pour le moment sans succès, d’intégrer un
volet santé mentale dans un texte de loi relatif à la délinquance. Quand
les appareils bureaucratiques cassent toute lutte, quand le mouvement
social autonome peine à résister, il ne reste plus que les individus
pour mener les luttes radicales et constituer une menace pour l’Etat
(comment ne pas avoir en tête la mort de l’irlandais Bobby Sands et de
ses 9 camarades après une grève de la faim de plus 60 jours dont le
gouvernement Thatcher ne s’est jamais vraiment remis). Le recours à une
grève de la faim par les plus acharnés des militants et le recours à
l’internement par les plus répressifs des pouvoirs sont les signes d’une
même sinistre réalité. Ne tombons pas dans les pièges du pouvoir, les
luttes de Roland Veuillet ou celles des sans-papiers grévistes de la
faim du canal Saint Martin ne sont pas des folies individualistes, elles
sont au contraire exemplaires. Elles expriment une radicalité dont il
nous faut encore cependant réinventer la forme collective.

L’esbroufe

Octobre 2005, deux adolescents trouvaient la mort dans un transformateur
EDF de Clichy-sous-Bois en fuyant la police. L’Etat se dépêchait alors
de démentir l’intervention policière, de charger les jeunes à tort avec
cette logique puante qui voudrait que la délinquance pourrait justifier
certains agissements policiers... Et puis, il y a eu l’acharnement contre
Muhittin l’adolescent rescapé, sur son lit d’hôpital, et dans les
tribunaux. Mais toutes ces gesticulations ne sont que des leurres. Les
enregistrements radio des flics, d’abord, sont sans équivoque, Buna,
Zied et Muhittin étaient poursuivis et localisés. Et même le rapport de
l’IGS confirme la responsabilité policière dans cette affaire.

Début février, plus d’un an après les faits, deux agents des forces de
l’ordre, jusque-là simples « témoins assistés » sont finalement
poursuivis pour « non-assistance à personne en danger ». Traduction : il
y aura peut-être un procès en correctionnelle, mais ce n’est pas sûr, et
s’il a lieu ce n’est pas pour tout de suite. Quant au fond de
l’accusation, elle présage du résultat : accuser de ne pas avoir porté
secours c’est nier d’emblée toute responsabilité directe. Mais qu’est-ce
qui peut pousser trois adolescents à prendre tant de risque ? Pourquoi
la police fait-elle si peur ? Pas de ça pour l’instant, l’esbroufe reste
la règle.

[ I N T E R N A T I O N A L ]

Copenhague

Dans un contexte de renforcement des politiques sécuritaires et de
l’oppression policière, l’expulsion musclée de l’espace culturel
autogéré d’Ungdomshuset (actif depuis 25 ans) par les hélicos de la
police anti-terroriste, et cela au profit d’une secte fondamentaliste, a
mis le feu aux poudres. En réponse, des manifestations et actions
spontanées ont animé les nuits des quartiers populaires de Copenhague.
Mais à ce jour 647 activistes était arrêtés et 217 en détention
provisoire. Des manifestations de solidarité ont eu lieu dans toute
l’Europe. S’il y a une chose à retenir de ces évènements, c’est bien la
capacité de l’Etat à se donner les moyens, matériels et para-légaux, de
sa répression.

Pour les actions de protestation

 : Ambassade du Danemark 77, avenue
Marceau - 75116 Paris ; Tél : 01 44 31 21 21 ; Fax : 01 44 31 21 88 ;

[ <http://www.amb-danemark.fr/>-

mail : paramb chez um.dk chez um.dk>.

Pour le soutien aux prisonniers et prisonnières : ABC Postboks-604 2200 KBH-N DANEMARK ;

mail : info chez blackcross.dk.

[C H R O N I Q U E D E L ‘A R B I T R A I RE]

La peur du gendarme

La liste des morts s’allonge dans le cadre d’une poursuite policière : à
Saint-Fons près de Lyon, dans la nuit du 12 au 13 février, la BAC prend
en chasse une voiture volée, qui finit sa course dans une pile de pont,
causant la mort du conducteur (15 ans) et d’une passagère (17 ans).
Comme d’habitude, le procureur s’empresse de dédouaner les policiers,
déclarant qu’il « n’y a pas eu de course-poursuite », et qu’un des
survivants a déclaré « qu’ils avaient consommé beaucoup de hachisch et
bu beaucoup de vodka », ce qui a par la suite été démenti. Une marche
silencieuse a été organisée par les familles des victimes pour exiger la
vérité.

Une affaire ordinaire

Dimanche 18 février, des policiers sont pris à partie à Pierre Bénite
(69) par « une centaines de jeunes » (chiffre largement gonflé).

Une
personne est arrêtée brutalement (ce qui lui vaudra une inculpation pour
outrage et rébellion, souvent utilisée pour couvrir les violences
policières, et la constitution en partie civile des 4 policiers qui
l’ont arrêté), et passe en comparution immédiate. Les preuves : deux
pierres dans ses poches ; le casier : vierge ; le commentaire du juge :
« si on ne veut pas être violenté par des policiers, mieux vaut éviter
les “lieux agités” » ; le réquisitoire : « ce garçon est l’initiateur
du caillassage des policiers, je demande 6 mois de prison ferme » ; le
verdict : 8 mois ferme...

Le poker menteur

Ça s’est passé dans l’émission les « 100 questions ». Face à Sarkozy,
une question échappe au formatage. Une vérité passe. Hakim K. raconte :
« une équipe de CRS qui nous contrôle..., j’ai déjà eu des insultes
racistes du genre, t’es un petit gris..., On nous met les menottes, on
nous met à genou, et j’ai demandé qu’est-ce que j’ai fait ?...il m’a dit
mets-toi à genou ». Sarkozy répond : « je vous garantis que je
n’accepte pas cela ». Dans la campagne électorale on peut raconter
n’importe quoi mais comme au poker, le bluff ne marche pas toujours. Les
milliers de victimes des violences policières, souvent racistes,
impunies apprécieront le premier flic de France.

Jamel le CRS victime de la police ?

Après s’être interposé lors d’une opération de police à Bagneux, le CRS
Jamel Boussetta est gardé à vue pour outrage et rébellion. Il en ressort
avec un traumatisme crânien. « Pour me mettre un casque trop petit sur
la tête, ils m’ont donné des coups de téflon » (matraque) a-t-il
déclaré en portant plainte pour « violence, insultes racistes et
non-assistance ». D’après la police, il s’est tapé la tête contre les
murs tout seul. Par ailleurs, il a été révoqué récemment pour avoir
dénoncé les violences et comportements racistes dans la police.

Danger d’extradition

« Trois militants du (nouveau) Parti communiste italien sont en danger
d’extradition vers l’Italie. Là-bas les attendent 24 mois d’« 
arrestation préventive » avant d’être jugés et d’obtenir un « non-lieu »
pour le chef d’inculpation de « terrorisme » dont les autorités
italiennes les accusent. Les trois, Angelo D’Arcangeli (étudiant Paris
8), Giuseppe Maj et Giuseppe Czeppel passeront devant le tribunal
correctionnel de Paris les 4, 5 et 6 avril (chambre 16-2, métro Cité).
L’unique façon d’empêcher leur extradition est de créer un rapport de
force poussant les autorités françaises à cesser de collaborer avec les
autorités italiennes dans cet acharnement politique et juridique.

Meeting de solidarité à la fac de Tolbiac (20 Mars) et au CICP (23
Mars).

Participons nombreux au procès ! La solidarité est une arme !

Infos : cap-npci.awardspace.com »/

Communiqué du Comité d’Aide aux Prisonniers du (n)PCI-Paris CAP
(n)PCI-Paris

Pendant la campagne, les expulsions continuent

En un mois, trois étrangers malades ont été renvoyés dans leur pays
d’origine, en dépit des avis médicaux.

http://odse.eu.org/article.php3?id_article=40

Des rafles de plus en plus systématiques et planifiées

« Arrestations massives opérées à l’improviste par la police dans un
quartier » dit le Petit Larousse. Après celles des juifs dans les
années 40, celles des Algériens en 1961... on reprend les « bonnes
méthodes ». Depuis novembre 2006 les rafles s’intensifient à Paris et en
province. Les flics contrôlent et arrêtent des pauvres qui vont aux
Restos du cœur, dans les couloirs du métro, dans les cafés, à
Calais... Les forces de l’« ordre » vous dévisagent, jugent votre
couleur, puis au fourgon, au centre de rétention, dehors. Familles
brisées, vies éclatées, vies en danger peu importent. Ici et là, la
résistance s’organise, des militants avertissent les futures victimes,
des réseaux se forment. Bonne nouvelle, la section CGT Métro-RER appelle
les agents à « ne pas garder le silence » sur ces rafles, réalisées « 
parfois avec l’aide des agents RATP, consentants ou non ». Espérons que
les agents suivront. Quant au 9ème collectif des sans papiers, il se
réfugie à la Bourse du travail de Paris pour attirer l’attention du
public et des syndicats sur les rafles.

Une vidéo

... prise à l’intérieur du centre de rétention de Lyon

>[http://dailymotion.alice.it/video/x16i24_dans-le-centre-de-retention-de-lyon-]

Le mépris au quotidien

Le 1er février dans un tramway de la ville de Strasbourg, Jeannette, 51
ans, une aide-soignante d’origine camerounaise est interpellée par la
Police de l’Air et des Frontières. Au poste, elle est déshabillée pour
une palpation dite de sécurité, puis attachée à un banc. Une femme
noire, même française, c’est suspect... Et oui, manque de peau, elle avait
oublié ses papiers ce jour là... Bien sûr, pour le directeur départemental
de la PAF « la procédure a été entièrement respectée » et en plus « 
elle a été raccompagnée près de son lieu de travail afin de limiter son
désagrément »...

Arbitraire, violences et humiliations à Roissy

L’Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Etrangers
(ANAFE) dénonce « des refoulements forcés sans témoins, parfois
accompagnés de violences policières », les « violations des droits des
étrangers maintenus en zone d’attente ».

Info : www.anafe.org

[ A G I R ]

« Guide de self-défense juridique »

Voici maintenant plus trois ans que le « guide de self défense juridique » a été mis en ligne sur Internet dans le but de partager les
connaissances nécessaires pour une prise en charge collective de la
défense pénale. Il a été très utile pour notre réseau. Le voici édité
sur papier dans une version mise à jour en fonction des nombreuses lois
qui ont modifié, ces derniers temps, la procédure pénale.

Face à la
Police Face à la justice éd. de de l’Altiplano, info

www.guidejuridique.net/

toujours consultable à cette même adresse.

Une semaine anti-sécuritaire à Nanterre

Du 5 au 9 mars 2007, débats, actions, tables d’infos, projections, expo,
repas, repos... Gare RER-SNCF Nanterre-Université, principalement aux
bâtiments C-D-E.

Quatre intermittents en correctionnelle

En octobre 2003, pendant la prise de parole sur le plateau de la Star
Academy, un groupe coincé dans le hall d’entrée, est pris violemment à
parti par des agents de sécurité particulièrement agressifs. Trois
intermittents blessés, exprimant leur volonté de porter plainte et un
quatrième pris au hasard, sont arrêtés et placés en garde-à-vue.
Accusés, selon les cas, de « violences en réunion », « menaces de mort
 », « dégradations », « violences volontaires » et « entrave à la liberté
du travail et d’expression »...

Infos sur les procès, pétition sur

http://www.cip-idf.org/petition/?petition=3

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