Une tribune pour les luttes

Communiqué Resf Paris et Comité de Vigilance d’Aubervilliers :

La rafle brutale d’Aubervilliers et ses suites.

Mort d’un bébé de deux mois.

Article mis en ligne le vendredi 20 avril 2007

Lundi 16 avril, plusieurs dizaines de gendarmes arrivés dans une armada de fourgons sont intervenus de façon extrêmement brutale dans un atelier clandestin de textile rue André Karman à Aubervilliers : portes défoncées, hurlements, cavalcades, poursuites et interpellation violente de ceux qui tentaient d’échapper sous les yeux des enfants du centre de loisirs.

Un bébé de deux mois, dont la chambre jouxtait l’atelier, est décédé. Les parents, soutenus dans leur démarche par le Comité de Vigilance d’Aubervilliers, ont demandé, dès le lendemain du drame, qu’une enquête médicale détermine de façon certaine les causes du décès de leur enfant.

Une femme qui tentait de s’échapper par une échelle est tombée et a du être hospitalisée. Au moins une vingtaine de personnes, dont plusieurs parents d’enfants scolarisés avaient été placés en garde à vue puis en rétention. Deux enfants (10 ans et 1 an) qui habitaient un logement contigu à l’atelier avaient été eux aussi arrêtés. Depuis les sorties de rétention se succèdent car les conditions de l’interpellation et de la garde-à-vue sont entachées de nombreuses irrégularités. Aucun des arrêtés de reconduite à la frontière n’a encore fait l’objet d’une décision d’annulation ou de confirmation.

Ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre interviennent façon rodéo contre des ateliers clandestins à Aubervilliers. Déjà en septembre dernier, les forces de l’ordre avaient investi un atelier clandestin avec la plus grande brutalité rue Henri Barbusse, faisant plusieurs blessés, dont un tombé d’un toit dans la cour d’une école alors qu’il était poursuivi.

La lutte contre les négriers qui organisent le travail non déclaré et les entreprises ayant pignon sur rue qui en profitent parfois, ne justifie pas de telles méthodes contre les victimes de cette exploitation : les travailleurs clandestins ne sont pas des gangsters contre qui il faut un tel déploiement policier, l’arme au poing.

La première mesure contre le travail non déclaré serait la régularisation des travailleurs sans papiers que leur condition place sans défense entre les mains de leurs exploiteurs.

Le Comité de Vigilance d’Aubervilliers Contre les Expulsions des Elèves et Familles Sans Papiers et le Réseau Education Sans Frontières demandent :

- La libération immédiate de toutes les personnes encore retenues en centre de rétention.

- L’annulation de tous les arrêtés de reconduite à la frontière et la délivrance des titres de séjour.

- La vérité sur les circonstances du décès du bébé.

- Que la lutte nécessaire contre le travail clandestin ne soit pas le prétexte à des reconduites à la frontière et alimente la politique du chiffre.

Rassemblement de protestation vendredi 20 avril à partir de 17 heures
au Métro Quatre Chemins à Aubervilliers.

Contacts sur ce dossier :

Liliane Balu 06 75 23 65 39, Comité de vigilance d’Aubervilliers contre les expulsions des parents et élèves sans papiers

Brigitte Wieser 06 88 89 09 29, RESF

Richard Moyon 06 12 17 63 81, RESF

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