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Nathalie MÉNIGON aurait dû quitter la prison de Bapaume le 22 mai...

Article mis en ligne le jeudi 10 mai 2007

Dernière minute

Nous apprenons que le Parquet fait appel de la décision de semi-liberté pour Nathalie Ménigon. Nathalie ne quittera donc pas la prison de Bapaume le 22 mai. L’acharnement de l’État à l’encontre des militant-e-s d’Action Directe se révèle dans toute sa dimension revancharde avec cette prolongation de deux mois de la détention de Nathalie Ménigon. Quand la torture morale s’ajoute à la peine... Comme le disait Joëlle Aubron : « L’État nous aime..., mais il a l’amour vache ! ».

Le 10 mai 2007, 12h00

Après avoir tergiversé pendant plus d’un mois, la cour spéciale présidée par le juge d’application des peines ayant compétence pour les dossiers dits « terroristes » vient, aujourd’hui jeudi 10 mai 2007, de décider que Nathalie Ménigon, militante d’Action Directe, quittera le centre de détention de Bapaume le 22 mai.

Cette décision intervient après vingt années de prison pendant lesquelles, après avoir été jugée par des tribunaux d’exception, Nathalie a subi des conditions d’incarcération particulièrement dures. Nathalie souffre en outre des séquelles des accidents vasculaires cérébraux subis en prison et pour lesquels elle n’a pas reçu les soins adéquats. Mais ces vingt années d’emprisonnement ont aussi été vingt années de résistance, vingt années de combats. Vingt années pendant lesquelles, en dépit du chantage au reniement, Nathalie Ménigon n’a jamais accepté de trahir son engagement et son identité de militante.

La décision d’aujourd’hui est donc une victoire du courage politique contre l’acharnement de l’État, elle est aussi celle de la solidarité avec les prisonniers d’Action Directe, un mouvement qui a connu ces derniers temps un élargissement remarquable, avec le dépôt d’une pétition de plus de 6500 signataires exigeant leur libération.

Néanmoins, dans cette période marquée par la multiplication des lois répressives, nous devons prendre acte des conditions très dures imposées par la décision des juges :

- Il s’agit non pas d’une libération, mais d’un aménagement de peine, qui ouvre sur une possibilité de libération conditionnelle dans un an (le délai minimum dans ce cas).

- Nathalie sera transférée le 22 mai par l’Administration pénitentiaire à la prison la plus proche de son lieu de travail et, du lundi au vendredi, elle réintégrera chaque soir sa cellule ; l’horaire de retour sera à respecter impérativement, sinon elle sera considérée comme évadée. Nathalie sera obligée de demander une permission pour toute demande de sortie pendant le week-end.

- Nathalie devra respecter une interdiction absolue de toute expression publique (orale, presse, livre...). Cette condition supprimera donc les possibilités de s’exprimer dont elle pouvait encore paradoxalement user jusqu’à maintenant, notamment en soutien à ses camarades emprisonnés.

Ces restrictions, difficiles à admettre, à ce qui n’est pas encore une vraie liberté - et le Parquet risque de faire appel de cette décision - nous imposent le devoir de continuer à agir en solidarité avec Nathalie Ménigon. Et nous continuerons à mobiliser pour la libération des autres camarades d’Action Directe, dont les dossiers de conditionnelle justifient tout autant que pour Nathalie une libération devenue aujourd’hui une exigence incontestable.

Le 10 mai 2007, 12h00

Comité « Libérez-les ! »

- www.liberez-les.info

- liberez.les chez gmail.com

Collectif "Ne laissons pas faire !"

- http://nlpf.samizdat.net

- nlpf chez samizdat.net

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